À cette rencontre avec les partenaires techniques et financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop a annoncé que l’institution organise en novembre 2023 à Abidjan en Côte d’Ivoire, des tables rondes avec les partenaires pour parler de la Stratégie de développement des pôles énergétiques de l’UEMOA et du Programme régional de développement de l’économie numérique.

À cela s’ajoute au premier trimestre 2024, la mise en œuvre du Plan directeur d’aménagement des corridors de l’anneau de croissance en Afrique de l’Ouest (CACAO). Ces différents programmes ont été présentés aux partenaires par Pr Filiga Michel Sawadogo, commissaire chargé du département du marché régional et de la coopération en attendant d’être présentés en détail à Abidjan aux partenaires techniques et financiers.

Les partenaires techniques et financiers ont passé en revue les projets et programmes de l’UEMOA

Le président de la Commission souligne que ces projets sont d’une grande importance pour les populations de l’UEMOA, que ce soit le développement du numérique, que l’accès à l’énergie. La Stratégie de développement des pôles énergétiques de l’UEMOA a été adoptée par le conseil des ministres l’année dernière et vise à développer la production, l’offre d’électricité au bénéfice des populations et de tous les acteurs de la vie économique, notamment les entreprises.

« L’enjeu c’est d’avoir une production d’électricité en quantité mais aussi en qualité à un prix raisonnable pour les populations. Nous avons identifié les pôles tenant compte des potentialités de chacune des zones, afin d’avoir une synergie pour augmenter cette production que nous ferons en relation avec la CEDEAO qui a une stratégie similaire de développement de l’offre d’électricité dans notre espace communautaire », explique M. Diop.

Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’UEMOA souligne que tout est mis en œuvre pour le développement du secteur privé

Sur ce point d’ailleurs, le représentant de l’Autorité du Liptako- Gourma est revenu sur la question du développement de l’énergie nucléaire qui intéresse les trois pays de l’Organisation. À en croire Abdoulaye Diop, cette question est prise en compte par la Commission de l’UEMOA. « Nous y travaillons, nous avons déjà engagé la réflexion et contacté des personnes ressources compétentes dans ce domaine pour essayer de tracer quelque chose en termes de développement du nucléaire pour la production d’énergie dans notre espace », a-t-il indiqué.

Outre ces programmes, la rencontre a été l’occasion de passer en revue le portefeuille de projets financés par les PTF actuellement à hauteur de 146 milliards de FCFA dans plusieurs domaines tels que l’agriculture, l’environnement, le développement statistique, le développement de logements abordables, la formation professionnelle, le développement des collectivités territoriales, etc. Ils sont ainsi revenus sur les niveaux de mise en œuvre des différents projets, les difficultés et ont identifié des solutions pour améliorer la mise en œuvre des projets. L’un des points abordés au cours des échanges a concerné le développement du secteur privé. Selon M. Diop, au niveau de la Commission de l’UEMOA, de nombreuses actions sont entreprises pour le développement du secteur privé, parce qu’étant convaincue du rôle qu’il peut jouer pour le développement de chaque État.

Photo de famille

Le taux d’inflation devrait baisser dans l’espace UEMOA en 2023

Avant de présenter les programmes qui feront l’objet des tables rondes à Abidjan, le président de la Commission de l’UEMOA a présenté la situation macroéconomique de la région. Il a indiqué que le contexte régional marqué par la dégradation de la situation sécuritaire dans certains pays de l’Union, les trafics en tout genre, la prolifération des armes légères et de petit calibre, le blanchiment de capitaux et la cybercriminalité affecte la vie des populations, le bon fonctionnement des institutions, les activités économiques et le processus d’intégration. Néanmoins, l’UEMOA continue de mettre en œuvre ses projets, malgré ces difficultés et l’Union se porte relativement bien sur le plan économique. Ainsi, pour 2023 la croissance économique devrait s’établir à 5,7% contre 5,9% en 2022, sous l’hypothèse d’une bonne tenue de la production agricole a tenu à le préciser le président.

Pour ce qui est de la hausse des prix, il souligne que l’on devrait noter une baisse des tensions inflationnistes sous l’effet de la hausse de la production de la campagne agricole 2022-2023, des mesures ciblées prises par les États pour lutter contre la vie chère et de la détente projetée des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers.

Concernant les finances publiques, en 2023, le déficit budgétaire devrait se réduire à 5,4% du PIB contre 6,7% en 2022. Une réduction qui s’explique par la mobilisation plus importante des recettes comparativement à la hausse des dépenses. Le taux d’endettement lui se chiffrerait à 58,1℅ du PIB en 2023 contre 57,6% en 2022, en deçà de la norme communautaire qui est de 70%.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net