Après le Bénin et le Niger, c’est au tour du Burkina Faso de bénéficier du renforcement des capacités de ses acteurs sur la formulation et la mise en œuvre de projets climato-intelligents, initié par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Avec le changement climatique qui s’accentue, de nouvelles techniques agricoles ont vu le jour, toute chose qui implique que les pays s’adaptent pour ne pas être en reste sur la question. C’est là tout le sens de cet atelier qui devra durer trois jours, soit du 12 au 14 juillet 2023. « La qualification et l’adaptation ont progressé comme des éléments de réponse dans tous les secteurs et dans toutes les régions, avec des avantages avérés et par endroits des efficacités variables. Malgré les efforts accomplis, il existe des lacunes encore en matière d’adaptation qui continueront à se creuser au rythme actuel de leur mise en œuvre. Face à ce constat et tenant compte que notre agriculture est essentiellement pluviale, on ne peut la pratiquer de la même façon », a justifié Jacques André Ndione, coordonnateur régional du projet AIC, ARAA/CEDEAO.

« Cinq pays sont concernés par ce projet régional de promotion de l’Agriculture intelligente face au climat (AIC). Après le Burkina Faso, cet atelier de formation se tiendra au Ghana et au Togo », Jacques André Ndione

L’approche AIC a l’avantage de combiner à la fois trois éléments que sont : l’atteinte de la sécurité alimentaire par l’augmentation durable de la production, l’amélioration de la résilience face aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture. Selon, Dr Robert Zougmoré, coordonnateur Afrique de l’Ouest de AICCRA et de Bioversity et CIAT, ce projet est utile à plus d’un titre car, dit-il, « il permet de faire d’une pierre trois coups ». « Et concrètement, il sera question à travers cet atelier d’édifier les acteurs sur la manière de mettre cela en œuvre et ce, de manière pratique. L’objectif est donc de renforcer les capacités des acteurs nationaux sur les outils, les méthodes et les approches AIC, mais aussi, opérationnaliser ces projets avec beaucoup de succès », a-t-il expliqué.

« Ce qui sera mis en application, c’est la combinaison de techniques endogènes et modernes pour pouvoir répondre à la fois aux trois piliers de l’AIC », Dr Robert Zougmoré

Pour le représentant du ministère de l’Agriculture, Joseph Nikièma, cette activité vient soulager un tant soit peu les activités du ministère, car elle vient réduire la vulnérabilité des producteurs face aux effets néfastes du climat. « Ces dernières décennies, nous faisons face à beaucoup de calamités qui impactent la production et qui ont de grandes répercussions sur le niveau de vie des producteurs. A travers ce projet qui vient outiller nos acteurs sur la formulation de projets en tenant compte du climat, on ne peut que se réjouir. C’est très important pour nous », dira-t-il avant de conclure en ces termes : « Pour l’atteinte de ces objectifs, je vous invite (s’adressant aux participants) à une participation assidue et active au cours de cette session. Avec la qualité des formateurs qui animeront la session, je ne doute aucun instant que cet atelier apportera du nouveau à ce que vous connaissez déjà en matière d’agriculture climato-intelligente ».

« Une série d’activités de renforcement de capacité des acteurs au niveau national et déconcentré sont engagées depuis 2022, année de démarrage effectif du projet », Joseph Nikièma

Erwan Compaoré
Lefaso.net