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Burkina/Gestion des déchets solides : Près d’une vingtaine de personnes de spécialités diverses formées sur le choix de la stratégie

Publié le vendredi 23 juin 2023 à 22h59min

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Burkina/Gestion des déchets solides : Près d’une vingtaine de personnes de spécialités diverses formées sur le choix de la stratégie

La Kosyam Jesuit University of science, en collaboration avec l’Institut d’appui au développement (IAD), a organisé du 20 au 22 juin 2023 à Ouagadougou, une formation sur les stratégies de gestion des déchets solides (déchets ménagers comme les bouteilles, les déchets alimentaires et autres) au Burkina. Une formation initiée au profit de 18 personnes issues de spécialités et structures variées du Burkina.

« La question des déchets aujourd’hui, on peut en faire une opportunité et c’est vous qui allez ouvrir les yeux de nos responsables par rapport à cette question. Mon souhait, c’est que ce petit groupe conscient de cette urgence des déchets puisse travailler à avoir une masse critique pour inverser les tendances », a déclaré le promoteur de la Kosyam Jesuit University of Science, le Pr François Kaboré, au cours de la cérémonie de clôture de cette formation de 72 heures. Tout en indiquant que la question des déchets est vitale et urgente et qu’il est dommage que très peu de personnes soient conscientes de cela. Ce qui constitue, selon lui, une opportunité ratée parce que le domaine du recyclage et de l’économie des déchets est une mine d’or à exploiter.

La formation dont il est question s’est tenue du 20 au 22 juin 2023 à Ouagadougou et a porté sur les stratégies de gestion des déchets solides et a été assurée par deux experts de l’Institut d’appui au développement (IAD) : son directeur général le Dr Martin Yelkouni et Louis-Edouard Pouget, expert déchets et eaux pluviales, chargé de missions à la métropole de Lyon.

Dr Martin Yelkouni, directeur général de l’IAD et expert formateur

Durant ces 72 heures, les participants et les experts ont eu à réfléchir ensemble sur la manière d’élaborer une stratégie en matière de gestion de déchets solides et sur les types de traitements, notamment le tri et la question de la valorisation.
Ce sont des éléments, selon le directeur général de l’IAD, essentiels par rapport à la stratégie que l’on peut mettre en place pour la gestion des déchets, tout en soulignant qu’il a été aussi question de travailler sur les éléments fondamentaux de la gestion des déchets solides que l’on peut avoir sur un territoire ou dans les établissements comme les hôpitaux, les universités et les grosses entreprises.

Cette formation s’est par ailleurs achevée sur trois études de cas ou les stratégies ont marché et là où elles n’ont pas marché. En la matière, l’expert déchets et eaux pluviales de l’IAD, Louis-Edouard Pouget, a fait savoir que la question managériale est prioritaire dans la mise en œuvre de ces types de projets et les stratégies sont proposées en fonction des types de déchets produits par les structures.

Tout en expliquant que sur les différents types de déchets, il faut chercher à savoir quelles sont les solutions de traitement à proposer pour chaque type de déchets. Toujours dans le système de la valorisation ou du recyclage, il faut savoir trouver quel déchet pour quel type de traitement, enseigne l’expert.

Louis-Edouard Pouget, expert déchets et eaux pluviales, chargé de mission à la métropole de Lyon

Co-construire des solutions provisoires

Après ces études de cas, des expériences concrètes ont été menées avec des participants. Lesquelles expériences ont permis aux deux experts de co-construire avec les participants des solutions provisoires qui vont leur permettre d’implémenter des stratégies de gestion des déchets solides dans leurs lieux de travail.
Ainsi, ces trois jours de formation se sont donc terminées sur un satisfecit total des différents participants composés de chercheurs, d’environnementalistes, de gestionnaires de centres de tri, d’autorités communales de la salubrité, de retraités et autres. Et ils l’ont fait savoir dans leurs mots de fin.

Remise d’attestations symboliques aux participants

Celui que tous les participants appelaient affectueusement « papa », le militaire à la retraite Alassane Moné, a expliqué que tout au long de sa carrière, il a pu constater que la question de l’environnement était une question fondamentale dans la vie. Pour lui, avoir un environnement sain, propre contribue davantage à augmenter la qualité de vie. Et c’est pourquoi, c’est une question qu’il faut prendre au sérieux et amener les gens à comprendre les enjeux, dit-il.

Julia Mpaga, assistante aux ressources humaines et membre de l’équipe du CAMES, estime que grâce à cette formation, elle a pu maîtriser les outils qu’il faut utiliser pour la gestion pratique des déchets solides en milieu professionnel. Avec son équipe, ils ont choisi une stratégie qu’ils vont présenter à leurs responsables pour la gestion de leurs déchets quotidiens, notamment au bureau, à la reprographie et aux archives, afin qu’ils puissent arriver à l’optimisation des déchets qu’ils produisent quotidiennement.

Julia Mpaga, assistante des ressources humaines du CAMES

Pour la chercheure de l’INERA, Aïcha Tapsoba, c’était plutôt une aubaine, parce que c’est une thématique d’actualité quand on voit la quantité de déchets produits par an dans la ville de Ouagadougou. Et avec les chercheurs qui s’intéressent à la protection des ressources naturelles, il faut voir ensemble comment canaliser les déchets produits pour qu’au lieu qu’ils soient un problème, ils puissent être une opportunité.

Pour le promoteur de la Kosyam University, c’était très important de proposer une telle formation parce que nos villes produisent énormément de déchets et cela pose un problème de développement. Et si l’on souhaite, dit-il, que nos villes et nos établissements soient des lieux de vie agréable, il faut que cette problématique soit portée au plus niveau par des spécialistes.

Le Pr François Kaboré, promoteur de la Kosyam University of Science

« Les déchets ne sont pas que des déchets. Si on s’inscrit dans une valorisation, on peut se rendre compte que les déchets peuvent être des intrants pour créer d’autres valeurs et nous souhaitons que les gens perçoivent cette opportunité qu’offrent les déchets, mais que ça soit fait de façon stratégique et avec des professionnels », a-t-il résumé.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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