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Côte d’Ivoire : les Abidjanais attendent dépités et inquiets un nouveau Premier ministre

Publié le vendredi 25 novembre 2005 à 08h20min

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Gbagbo intraitable

De nombreux Abidjanais se disaient mercredi "fatigués" d’attendre le Premier ministre de transition, et pour certains "inquiets", après l’échec mardi de la médiation africaine à trouver cet "oiseau rare" dont la désignation tarde à venir.

Devant un kiosque à journaux dans le quartier des affaires du Plateau, au centre d’Abidjan, un homme d’affaires de 49 ans, affiche sa "déception de la classe politique ivoirienne".

"Ils (les leaders politiques ivoiriens) se moquent de nous", affirme-t-il, la mine défaite, en lisant les titres des quotidiens locaux qui constatent ce jour "l’échec cuisant" des présidents nigérian Olusegun Obasanjo, sud-africain Thabo Mbeki et nigérien Mamadou Tandja à dégager un consensus sur le nom du futur Premier ministre.

La résolution 1633, tout en maintenant au pouvoir le président Laurent Gbagbo pour 12 mois maximum, lui a adjoint un Premier ministre aux pouvoirs élargis et chargé notamment d’organiser une élection présidentielle avant le 31 octobre 2006.

Pour cet entrepreneur, qui dit avoir "séjourné dans 16 pays", la classe politique ivoirienne "n’aime pas la Côte d’Ivoire", préférant de tous les candidats à ce poste, "la juriste (Jacqueline Lohouès) Oble, qui fera mieux que ces hommes-là".

Outre Mme Lohouès Oble, trois autres personnalités ont été présélectionnées parmi 16 candidats par l’Union africaine (UA) pour diriger la transition en Côte d’Ivoire.

A la "Sorbonne" du Plateau, bastion des patriotes acquis au camp présidentiel, un homme, la quarantaine, casquette rouge vissée sur la tête et micro en main, harangue une centaine de personnes qui l’écoutent religieusement.

"Je vous ai dit hier que celui qui va être nommé n’est même pas sur la liste", clame-t-il, sans donner de nom, quand à une dizaine de mètres, un autre, exprimant son ras-le-bol, préconise à "Gbagbo d’utiliser l’article 48 (de la Constitution) pour nommer son Premier ministre".

Cet article, auquel le président ivoirien a déjà eu recours, lui confère des pouvoirs exceptionnels en cas d’atteintes "graves à l’intégrité du territoire".

Le statu quo sur la désignation du Premier ministre fait sentir ses effets chaque jour un peu plus, observe très amer Adama Touré, syndicaliste dans le transport, qui note que désormais "les gens ont peur de voyager" par crainte de désordre et de débordements pouvant se produire à tout moment.

"Ces gens-là (Obasanjo, Mbeki et Tandja) ne sont pas avec nous au quotidien pour connaître nos souffrances", explique-t-il. Selon lui, "seuls les Ivoiriens pourront régler leurs problèmes".

D’autres préfèrent s’en remettre à Dieu, à l’image de Franck Aka Kassy, pasteur d’une des plus grandes églises évangélique d’origine américaine, de plus en plus influente en Côte d’Ivoire, qui assure que "c’est Dieu qui choisira le Premier ministre".

Madoussou Coulibaly et Jocelyne Doba, 25 et 24 ans, toutes deux étudiantes, se disent "fatiguées, mais surtout inquiètes de ce blocage" leur faisant même craindre "un soulèvement" populaire.

AFP

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