L’AMP est un conglomérat de 27 partis, associations et formations politiques qui a été formalisée le 20 avril 2005. Quatre mois après, précisement le 10 août, l’AMP, avec d’autres alliés, était à Ziniaré pour entendre le "oui" de celui sur lequel ils ont jeté leur dévolu.

Avec 80,30% de suffrages en faveur, "de notre candidat Blaise Compaoré, nous pouvons dire que nous sommes fiers, car la moisson est abondante malgré les intempéries" paroles du coordonnateur adjoint le député Toussaint Abel Coulibaly.

Selon ce dernier, cette victoire est aussi à mettre à l’actif de l’AMP qui a ferraillé dur pour mobiliser les militants dans les 45 provinces visitées par le vainqueur Blaise Compaoré.

Concrètement, il y a eu les meetings tenus par chaque parti membre de l’AMP à travers le Burkina, et le grand meeting du 1er novembre "qui a rassemblé 16 000 personnes à la maison du Peuple" , selon Yacouba Touré, un des responsables de l’AMP.

En outre, il y a eu une large sensibilisation sur le bulletin unique à travers des simulations de vote qui ont été organisées à travers le pays. L’AMP a également apporté une contribution écrite au programme "Le progrès continu pour une société d’espérance".

En un mot comme en mille, ces mouvanciers tiennent à faire savoir que la victoire de Blaise, c’est aussi la leur, et du reste, comme a insisté ces derniers, "le CDP est dans l’AMP, c’est le premier parti de l’AMP...". Sans commentaires donc !

Et quand un journaliste a voulu que l’AMP quantifie son apport dans cette présidentielle ou plutôt cette victoire de Blaise, étant donné qu’il n’y avait que pour le CDP, voilà la réponse : "C’est normal qu’on parle du CDP...

C’est le parti du candidat Blaise Compaoré... On ne peut pas quantifier l’apport de l’AMP... Il est inestimable, l’AMP c’est 9 députés, des centaines de conseillers municipaux... et du reste le CDP fait partie intégrante de l’AMP... la preuve, son coordonnateur, Pierre Tapsoba, est aussi le secrétaire national aux relations extérieures du CDP...".

Qu’adviendra-t-il de l’AMP, après cette présidentielle ? Selon son coordonnateur, Pierre Tapsoba, "L’objectif est de soutenir Blaise Compaoré... il y a des élections municipales en février 2006 qui constituent un support fondamental pour stabiliser un régime... l’AMP va jouer un rôle lors de ces communales... nous allons nouer des alliances pour ce vote... l’AMP ne disparaîtra pas".

Et son adjoint de renchérir : "Nous allons aider Blaise à réaliser son programme... à la fin du quinquennat, l’AMP est aussi responsable de la réussite ou de l’échec de ce programme".

L’AMP s’attend-elle à des maroquins ministériels ? Si oui, le risque d’imploser n’est-il pas réel ? Réponse : "Nous sommes prêts à accompagner Blaise" traduisez "Nous sommes prêts à entrer dans l’équipe gouvernementale".

Cependant, l’AMP a relevé que son soutien à Blaise n’a pas été monnayé, les partis qui sont aux côtés de ce dernier l’étaient avant la présidentielle.

Cependant, a conclu Toussaint Abel Coulibaly : "Le Conseil constitutionnel ne s’est pas encore prononcé... Blaise n’a pas encore prêté serment... alors épiloguer sur des postes ministériels, c’est devancer l’iguane dans l’eau... nous n’y pensons pas encore".

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga