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Bureau N°1 de l’emploi : Le 162e votant était Blaise

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 09h00min

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Le candidat Blaise Compaoré a rempli son devoir de citoyen en allant voter hier matin à 10 heures. C’était dans un bureau de vote, installé au siège de l’Association burkinabè pour le management et les cercles de qualité (ABMAQ) au secteur 4.

Contrairement aux scrutins précédents qui se tenaient dans la garderie populaire du secteur, les riverains ont voté cette fois-ci au siège de l’ABMAQ. Aux environs de 9 heures, c’était l’ambiance habituelle des lieux de vote : la longue ligne des votants, la sécurité à la porte d’entrée, les membres du bureau de vote et les observateurs. Mais à l’ABMAQ, il y a tout de même une petite différence : beaucoup de votants qui ont rempli leur devoir disent attendre une arrivée qui en soi est un spectacle : celle du candidat Blaise Compaoré.

En attendant, on verra le colonel Mamadou Traoré de la Gendarmerie, le ministre Djibril Bassolé ressortir de l’isoloir. Le couple François Compaoré, frère cadet du candidat, qui viendra quelques instants après eux, préférera s’aligner derrière ceux qui attendent de voter, malgré la proposition qui leur a été faite, par un monsieur, d’entrer directement dans le bureau de vote.

Au dehors, c’est le genre de regroupement habituel, familier à la presse, de ceux qui attendent l’arrivée du chef de l’Etat : sécurité, protocole et une nuée impressionnante de photographes, de cameramen et de journalistes. Le président national de campagne du candidat, Salif Diallo, et le directeur régional de campagne du Centre, Simon Compaoré, attendaient également. On apprendra que Salif Diallo a voté dans son Yatenga natal, tôt le matin, avant de mettre le cap sur Ouaga.

A 10 heures ce sont des acclamations qui accueillent le candidat qui était en compagnie de son épouse Chantal. La délégation se dirigea vers la salle de vote, suivie à la même vitesse par des journalistes, difficilement contenus par la sécurité présidentielle, grâce à de discrets coups de coudes aux côtes judicieusement distribués.

Le cérémonial de vote commença pour Blaise Compaoré : vérification du papier d’identification et de la carte d’électeur, apposition du cachet CENI sur cette carte, vérification du nom sur la liste électorale, remise par le président du bulletin unique de vote, et ... direction l’isoloir.

Blaise Compaoré en ressort avec le bulletin plié en quatre et le sourire aux lèvres. Il l’introduira rapidement dans l’urne (pas le sourire, mais le bulletin), au grand dam des photographes, qui tenaient à immortaliser l’évènement. « Faites un autre mouvement », diront les uns. « Ça été trop rapide », ajouteront d’autres. Ne sachant quoi faire, Blaise hausse les épaules. Tant pis donc pour ceux qui ont des appareils « Diesel ».

Il plonge un doigt dans l’encre, suivi par son épouse qui à propos de cette encre indélébile trouvera que « c’est pas très bon pour les dames hein ! ». A sa sortie, le candidat se dira confiant en l’issue de ce vote. « comme tous les autres candidats d’ailleurs », déclenchant une hilarité à l’entourage. Au bureau de vote, après le départ du célèbre votant, nous risquons une question un peu badine à l’assesseur qui a vérifié le passeport du candidat.

« Qu’est-ce qui est écrit dans la case « Profession » du détenteur. Président, cultivateur ou quoi ? ». Le membre du bureau de vote nous regarde, les yeux tous ronds. Visiblement pris au dépourvu par une telle interrogation, il essaie de contenir un rire avant de tenter une réponse. « comme ça concerne la vie privée... ».

Issa K. Barry
Observateur Paalga

P.-S.

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