LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Ambiance de la campagne électorale : Tout va pour le mieux !

Publié le mercredi 2 novembre 2005 à 06h33min

PARTAGER :                          

On s’attendait à une ambiance chaude et à des joutes oratoires mémorables au cours de la campagne pour l’élection présidentielle. Des pessimistes avaient craint des dérives au regard d’un passé récent du Burkina et des contre-exemples dans la sous-région. Il n’en est rien et l’on espère de tous les acteurs politiques qu’ils garderont le bon cap même après les résultats du scrutin du 13 novembre 2005.

La campagne pour l’élection bat son plein. Chaque candidat y va de ses moyens et de ses capacités organisationnelles. Mais pour l’heure et sans présager de la suite des événements, les Burkinabè peuvent être fiers de leur démocratie. En effet, les meetings se succèdent les uns aux autres, parfois dans une même ville à quelques heures d’intervalle ou de manière concomitante sans accrocs ni hostilité qui pourraient menacer la paix sociale.

En outre, les messages officiellement délivrés par les candidats par le biais des médias d’Etat sont tout à fait propres exempts de grossièreté où d’injures haineuses des uns envers les autres, chaque candidat dans les messages publiés à la presse et au cours des meetings s’attache à donner la preuve, qu’il est le meilleur avec le meilleur programme qui soit.

Tant mieux si cette campagne venait à occire la fâcheuse tendance au manichéisme politique qui, entre 1999 et 2001 a fait soupirer tout le Burkina.

Certes, il reste encore deux semaines de joutes politiques et les décibels de la campagne iront crescendo. De fait, depuis le 26 octobre, les syndicats se sont mis dans la danse par un mot d’ordre de grève de 72 heures. Une grève qui passe inaperçue tout au moins dans l’administration publique. Mais on retiendra surtout qu’elle est loin "du débrayage actif" entendez par là : marche, meeting, manifestation d’hostilité agressive contre les non-grévistes et les biens publics et privés.

C’est là, un autre bon point à souligner pour la démocratie burkinabè qui gagne en maturité. Le droit à la différence, l’expression d’opinions plurielles, l’accès équitable des candidats aux médias publics et même privés, la responsabilité de la presse dans le traitement de l’information sont autant de bonification pour un processus de démocratisation exemplaire. Pourvu que cette dynamique se renforce pendant les élections municipales.

C’est un pari que le Burkina peut gagner pour peu que les radicaux de tout bord acceptent que le multipartisme ce n’est pas la guerre des tranchées pour des idées fixes, germes de l’intolérance.

Chaque composante de la société, partis politiques, société civile, médias et syndicats, a un rôle important à jouer pour parfaire cette société de liberté, de paix et de progrès continu dans la stabilité.

Sur ce point, a posteriori, 12 candidats pour conquérir l’élection présidentielle ce n’est pas un luxe pour le Burkina. Et pour cause ! Nos 12 présidentiables vont remuer l’électorat, participer à l’éveil de la citoyenneté et à une prise de conscience sur leurs droits et devoirs.

Alors quel que soit le vainqueur au sortir du scrutin, c’est tout le Burkina qui aura gagné. En outre, les partis qui se seront réellement "défoncés" sur le terrain auront fait une mise en jambe dans la perspective des élections municipales de février prochain.

C’est plus qu’un lot de consolation que d’avoir une longueur d’avance sur ceux-là qui ont déclaré forfait. C’est comme qui dirait "l’essentiel c’est de participer" avec détermination, enthousiasme et fair-play.

En tout cas pour l’heure, nous vivons une ambiance de campagne électorale bon enfant. C’est bon pour le Burkina !

Djibril TOURE

L’Hebdo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique