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Sénégal : L’insoluble équation Seck

Publié le vendredi 29 juillet 2005 à 09h19min

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Les choses sont en train de se préciser au Sénégal, est- on tenté de dire. L’affaire des « chantiers de Thiès », qui met en cause le maire de cette ville, connaît une évolution avec la sortie du premier ministre, Maki Sall, qui a porté le rapport de l’Inspection générale d’Etat sur ladite affaire à l’Assemblée nationale.

C’est en principe ces derniers jours que l’ex-premier ministre Idrissa Seck, puisque c’est de lui qu’il s’agit, risque de comparaître devant la Haute Cour de justice de Dakar, pour répondre des chefs d’accusation de malversations financières, lancé contre lui par son père spirituel, Abdoulaye Wade.

Après donc un interrogatoire serré, l’ancien bras droit du président sénégalais s’est vu inculpé, en plus des malversations financières, d’ « atteinte à la défense nationale et à la sûreté de l’Etat ». Sur les faits qui lui sont reprochés, le bourgmestre de Thiès entend se défendre. Déjà sur l’affaire des chantier de Thiès, dans laquelle il est accusé d’avoir fait exécuter des travaux « non autorisés » pour un montant de 32 millions d’euros dans cette ville, Idrissa Seck, en réponse à Maki Sall, dit qu’il n’a ni négocié, ni préparé, ni conclu de marché.

Dans tous les cas, en attendant sa mise en accusation par la Haute Cour de justice sénégalaise, si ce n’est déjà fait, Idrissa Seck a tout intérêt à ce que la justice suive son cours et que l’affaire aille jusqu’au bout, s’il veut vraiment se blanchir, pourvu que véritablement il n’ait rien à se reprocher.

Règlement de comptes politiques ou pas comme certains le pensent, l’homme est membre du Parti démocratique sénégalais (PDS) au pouvoir et peut avoir des ambitions pour la présidentielle de 2007. Le doute est là qu’il va falloir lever. L’accusation d’atteinte à la défense nationale et à la sûreté de l’Etat est suffisamment grave pour qu’il faille crever l’abcès. Il faut qu’on sache enfin, s’il y a détournement ou pas, quel est le degré de responsabilité des uns et des autres dans l’affaire des chantiers de Thiès.

Au-delà du fait que ce qui arrive ainsi à Idrissa Seck, il est quand même celui qui était pressenti comme le dauphin d’Abdoulaye Wade, on peut se demander si un tel comportement du président sénégalais n’apporte pas finalement de l’eau au moulin du journaliste Adou Latif Coulibaly qui, dans un son livre pamphlet a qualifié la politique de Wade d’alternance piégée. On ne comprend vraiment pas pourquoi le chantre du Sopi veut faire subir aux autres ce que lui-même a enduré quand il était opposant.

Mais s’il doit y avoir procès, on serait bien en face d’une équation à plusieurs inconnues, difficile à résoudre. Le fils spirituel de Wade, on le sait, pour avoir été chef de gouvernement de ce dernier entre novembre 2002 et avril 2004, connaît certainement pas mal de dossiers qu’il ne manquera pas de déballer, histoire de ne pas couler seul. A propos d’ailleurs d’allégations de surfacturation qui ressortent du dossier d’accusation, le maire de Thiès clame déjà que cette affaire ne concerne pas le premier ministre qu’il a été. On ne sait donc pas où cet imbroglio politico-judiciaire va nous conduire.

Agnan Kayorgo
Observateur Paalga

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