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L’ÉLEVAGE DANS LES HAUTS-BASSINS : La zone pastorale de Saho, objet de conflit

Publié le mercredi 16 mai 2012 à 01h44min

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La tournée du ministre des Ressources animales, Jérémy Ouédraogo, l’a conduit le samedi 12 mai 2012 à Houndé. Si à Bobo-Dioulasso il a visité des infrastructures et rencontré des éleveurs ce même jour, à Houndé il a été appelé à résoudre un conflit qui opposait les éleveurs aux agriculteurs à propos de la zone pastorale de Saho.

Aux environs de 15 heures, le ministre Jérémy Ouédraogo s’est rendu à la Société coopérative des producteurs de lait de la province de Tuy. Là-bas, les agriculteurs et les éleveurs de Dossi l’attendaient afin qu’il tranche sur un conflit terrien. Il s’agit de la zone pastorale de Saho dont le bornage est contesté par les agriculteurs. En effet, par un arrêté provincial datant du 21 septembre 2001, la zone pastorale a été créée sur une superficie de 2 500 hectares et divisée en deux : 2000 hectares pour la pâture et les 500 autres pour les habitations. Selon le document lu par le directeur provincial des ressources animales de la province du Tuy, Saïdou Bikienga, c’est d’un commun accord que les services techniques, l’administration et les populations ont identifié l’espace et procédé à sa délimitation.

C’était dans le souci de sécuriser les activités pastorales. Mais, il a suffit qu’un bénéficiaire du bornage de la zone entreprenne les travaux pour qu’un conflit surgisse à propos de la délimitation. En effet, le porte-parole des agriculteurs, Issa, a fait comprendre que le bornage a été fait sans leur implication. Ce faisant, il y a eu des débordements et des champs d’agriculteurs ont été intégrés dans la zone. Et même que la superficie actuelle semble dépasser celle proposée. Selon la version du représentant des éleveurs, Boukary Tall, les agriculteurs étaient en train de détruire les bornes. Certains ont commencé à y mener des activités, prétextant que les éleveurs ont illégalement occupé leurs champs.

Après avoir écouté les deux versions, le ministre des Ressources animales a fait entendre aux protagonistes que c’est le manque de communication qui est à l’origine de la discorde. Il a indiqué que l’entreprise qui a fait le bornage a failli en n’informant pas même les autorités provinciales avant de réaliser les travaux.

De ce fait, il a demandé aux deux parties de se comprendre et de procéder encore à la délimitation et au bornage. Aussi les a-t-il invités au respect du cahier de charges. Outre cela, le ministre a invité les éleveurs à mettre en valeurs les zones pastorales. Il s’agit de construction de point d’eau, de culture de fourrages pour les animaux pour toute l’année. Par ailleurs, M. Ouédraogo a invité les protagonistes à la culture de l’acceptation de l’autre, car a-t-il dit, c’est dans cette condition que la légendaire tradition d’hospitalité du Burkina Faso sera renforcée.

Le ministre des Ressources animales, a poursuivi sa tournée marathon samedi 12 mai dernier à Bobo-Dioulasso. Il a ainsi pu se rendre compte des avancées chez des acteurs, et aussi de certaines réalités décourageantes.

La modernisation, une réalité

Parmi les acteurs en phase avec la modernisation, il y a Martin Lurling qui a injecté plus de 12 millions dans l’accouvage. De fait, il arrive à livrer 1500 poussins par semaine. Il dit vendre un poussin mâle à 250 FCFA et la femelle à 750 F CFA. Autre exemple, Mohamed Kondet. A Sogossagasso, celui-ci dispose d’une ferme de 30 hectares et de 40 têtes de bœufs dont des Brunes des Alpes, des Holstein et des Zébus. Par son ingéniosité, il a pu confectionner un tableau de surveillance des vaches. Le ministre a louée son travail, en ce sens qu’il est en phase avec la modernité. Mais cet éleveur qui produit 12 litres de lait par jour a demandé entre autres, du soutien pour le dallage de son étable, afin qu’il puisse produire dans des conditions hygiéniques appréciables.

Parmi les réalités décourageantes, il y a l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso qui laisse à désirer. En effet, construit depuis 1979, cette infrastructure manque d’équipement. Cet abattoir ne dispose que d’une seule chambre froide. Les autres turbines de refroidissement ne fonctionnent pas par manque de pièces de rechange, a expliqué le directeur de l’abattoir, le Dr Michel Nalima. Le seul véhicule frigorifique dont dispose l’abattoir date de 1979. En plus de l’équipement vétuste, M. Nalima déplore le fait que l’abattoir manque de statut. Poursuivant sa visite, le ministre Jérémy Ouédraogo a rencontré les femmes de Dogona ayant bénéficié d’un soutien du projet « Appui à l’amélioration et la gestion du petit élevage en zone périurbaine de Bobo-Dioulasso et Nouna ». Par ailleurs, il s’est rendu à la porcherie d’Aladouon Coulibaly à Sakabi où il a été émerveillé par la bonne qualité des animaux.

Il a également visité le marché de volailles, le parc à bétails et le centre vétérinaire. Au terme de son périple, le ministre s’est dit satisfait de cette sortie de terrain.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO (ouedraogorabalyan@yahoo.fr)

Sidwaya

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