Le jeudi 30 mars 2006, le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) y a effectué une visite coprésidée par celui de la Promotion de la Femme.

Sur le terrain, un constat s’impose : de belles réalisations ont été faites, mais beaucoup d’activités sont en attente de financement pour que la lutte contre la pauvreté des femmes soit une réalité dans ce bled situé à 217 km de Ouagadougou.

C’est connu : la pauvreté a un visage féminin. Et ce n’est pas un hasard si la Journée internationale de la femme du 8 mars 2006 a été célébrée sous le thème "Femmes et lutte contre la pauvreté".

Dans le département de Boulsa, ce combat au quotidien visant l’amélioration des conditions sociales de la femme prend forme à Gaoga, avec un projet initié par l’Etat burkinabè en 2003 et financé par l’UNESCO à hauteur de 50 000 $ pour un coût réel estimé à 90 797 $.

Bâti autour de quatre objectifs spécifiques et comportant trois volets (éducation, économie marchande et conditions sanitaires), ce projet a été suivi par le Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA) qui a mis à la disposition de la responsable dudit projet un cadre et des moyens de travail. D’ailleurs, l’objectif principal du CIEFFA n’est-il pas de promouvoir l’éducation des filles et des femmes en vue de leur pleine participation à l’élimination de la pauvreté pour un développement durable ?

A Gaoga, les réalisations sont visibles sur un terrain de 8 ha octroyé par les autorités administratives et coutumières de la localité, à travers des locaux notamment la salle de formation polyvalente, l’unité de production pour les Activités génératrices de revenus (AGR), la case maternité, l’unité moulin et l’espace rencontre.

Et ce n’est pas tout : 24 femmes ont été alphabétisées, 30 auditrices ont commencé une session initiale d’alphabétisation le 12 décembre 2005, 90 enfants dont 52 filles ont été inscrits au CP1 en 2005-2006 grâce au marrainage, et 30 femmes formées au renforcement de leurs capacités dans la gestion de leur mouvement associatif... et nous en oublions.

Des financements pour parachever l’œuvre

Des acquis certes, mais beaucoup reste à faire. La représentante des femmes, dans son allocution, a relevé cela lorsqu’elle a énuméré des doléances. L’œuvre a donc besoin de financement pour être parachevée. Le ministre délégué à l’Enseignement technique et professionnel, Hyppolite Ouédraogo, qui a représenté Joseph Paré du MESSRS, l’a si bien exprimé en ces termes : "Les fonds de l’UNESCO qui ont permis de démarrer ce projet peuvent être considérés comme une semence mise en terre. Pour que cette semence germe et porte du bon fruit, et en abondance, nous vous demandons de l’arroser.

Si vous le faites, elle poussera et les femmes de Gaoga, avec à leurs côtés leur époux et leurs enfants, prendront soin de la jeune pousse jusqu’à ce qu’elle devienne un grand arbre, dans les branches duquel viendront nicher les oiseaux". Visitant la salle du moulin, la coordinatrice du CIEFFA, Aminata Elisabeth Ouédraogo, a déclaré que le moulin est un outil indispensable à l’allègement des corvées des femmes.

"Celles de Gaoga ont besoin de moulin", a-t-elle ajouté. Et quelqu’un, s’adressant à une dame, certainement un partenaire financier, a déclaré ceci : "Vous avez entendu ? Il faut agir !". Ce cri du cœur s’adresse à tous les partenaires techniques et financiers afin qu’ils fassent parler leur poche et parachèvent l’œuvre déjà entreprise par l’UNESCO. C’est d’ailleurs l’objet de la visite du jeudi 30 mars 2006. Adama Ouédraogo Damiss

Les activités en attente de financement

1. Achat de 2 moulins (farine, pâte de karité et d’un moteur diesel) plus l’installation

2. Formation à la maintenance des équipements et à l’activité mouture

3. Equipements de l’unité de production

4. Formation de 14 femmes constituant le comité de gestion pour l’activité mouture et la manipulation de l’équipement

5. Achat de concasseur, torréfacteur (en plus de l’installation et de la formation pour la production du beurre de karité)

6. Formation de 35 femmes aux petits métiers (production du beurre de karité, du soumbala, du savon, banque de céréales) y compris les techniques d’emballage et la recherche de marché

7. Formation de 35 femmes à la gestion des activités génératrices de revenus

8. Allocation d’un fonds de roulement pour les activités génératrices de revenus

9. Confection d’une table d’accouchement en béton

10. Confection de 3 lits de maternité

11. Equipement de la case maternité en médicaments

12. Formation de 4 accoucheuses villageoises et d’un agent de santé et leur suivi pendant 6 mois

14. Confection d’une armoire vitrée en bois servant de bibliothèque pour la salle de formation

15. Equipement de la bibliothèque en documents en langue mooré

16. Achat d’une mobylette P50 pour les femmes du Centre

Observateur Paalga