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Projet « Weoog-Paani » : Les acteurs de l’Est et du Centre-Est veulent pérenniser les acquis

Publié le jeudi 9 mai 2024 à 22h00min

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Projet « Weoog-Paani » : Les acteurs de l’Est et du Centre-Est veulent pérenniser les acquis

À quelques jours de la clôture du projet de gouvernance locale des ressources forestières (Weoog-Paani), des acteurs des régions de l’Est et du Centre-Est se sont réunis en atelier, le mercredi 8 mai 2024 à Koupéla. La rencontre a eu pour objectif d’échanger sur les résultats et la pérennisation des acquis de la mise en œuvre dudit projet. L’ouverture des travaux a été présidée par la présidente de la délégation spéciale de la commune de Koupéla, Alice Bélemviré/Nikièma.

Sur l’initiative du Comité technique de suivi (CTS), et conformément à la feuille de route du projet, les acteurs directs impliqués ont décidé de marquer un arrêt pour faire le point des résultats de la première phase de mise à l’échelle du modèle de Gouvernance locale des ressources forestières (Weoog-Paani), tirer les leçons et, éventuellement, voir comment définir les mécanismes et stratégies de pérennisation des acquis.

Le coordonnateur du projet, Abdoulaye Gango, lors de sa présentation.

Ceux des régions de l’Est et du Centre-Est se sont prêtés à l’exercice ce mercredi 8 mai 2024, à Koupéla. Cette rencontre qui se tient à quelques jours de la clôture du projet a, entre autres, vu la participation des présidents des délégations spéciales des communes du Centre-Est (Gounghin et Tendobentenga) et de l’Est (Yamba, Fada, Diapangou, Diabo et Tibga), et des directeurs régionaux et provinciaux en charge de l’environnement.

Prononçant le discours d’ouverture, la présidente de la délégation spéciale de Koupéla, Alice Bélemviré/Nikièma, a félicité le CTS du projet, instance technique du niveau central mise en place par le ministère en charge de l’Environnement, pour la tenue des sessions régionales et nationales. Elle a ensuite souhaité des échanges fructueux aux participants.

La présidente de la délégation spéciale de Koupéla, Alice Bélemviré/Nikièma, a présidé la cérémonie d’ouverture.

Dans son exposé, le coordonnateur Abdoulaye Gango a rappelé le contexte dans lequel le projet Weoog-Paani a été mis en œuvre. Il a ensuite souligné que le projet est venu renforcer la promotion de la gouvernance locale des ressources forestières, les investissements dans les forêts et la valorisation des Produits forestiers non-ligneux (PFNL) pour l’amélioration durable des moyens d’existence et des conditions de vie des populations rurales.

Le projet de mise à l’échelle dudit projet couvre 25 communes de quatre régions que sont l’Est, le Centre-Sud, le Nord et le Centre-Est. Mis en œuvre depuis 2019 par la coordination générale de Tree Aid, en collaboration avec SNV, l’UNCDF, le ministère en charge de l’Environnement, le Groupe de recherche action sur la gouvernance forestière au Burkina, le projet bénéficie de l’appui technique et financier de l’ambassade de Suède au Burkina Faso. La contribution de ce principal bailleur de fonds est estimée à 155 000 000 SEK, soit 9 384 449 000 de francs CFA, a indiqué M. Gango.

Vue des participants.

Soulignons que le projet ambitionne de toucher 131 250 bénéficiaires directs dont 52% de femmes. Comme approche pour atteindre ce résultat, il y a l’appui à la maîtrise d’ouvrage communale/décentralisation à travers le faire-faire, le renforcement des capacités et compétences locales, l’approche chaîne de valeur et accès au marché et au financement, et enfin la prise en compte des thématiques transversales.

Après cinq ans d’exécution (juin 2019 - mai 2024), le projet a été couronné de succès dans les régions de l’Est et du Centre-Est. En effet, l’on retient des présentations que six communes sont dotées de systèmes CTC fonctionnels, quinze forêts communales (13 518,17 ha) sont sous gouvernance forestières avec des outils et des organes en place et fonctionnels. Concernant le renforcement des capacités de régénération et de production des forêts, 292 753 plants ont été mis en terre, soit 103 298 autour des boulis et 75 033 transplantés avec un taux moyen de suivi de 67%.

Autre motif de satisfaction, dix pépinières ont été créées avec une capacité de production annuelle de 240 000 plants, pouvant engendrer 37 000 000 francs CFA de recettes. Au total, 12 jardins nutritifs ont été créés au profit de 353 femmes des deux régions. À cela, il faut ajouter que 27 000 m3 d’eau ont été stockés pour neuf réservoirs de collecte et de retenue d’eau (1 bouli = 3000m3).

Toujours au titre des acquis, six sites d’apprentissage et de production forestières ont été créés, 75 000 litres d’engrais liquide biologique fabriqués et utilisés. S’agissant de l’accroissement des revenus des acteurs par la valorisation économique des ressources forestières, le projet a permis la création de 33 associations villageoises d’épargne et de crédit.

Ces associations comptent 547 membres. En moyenne 12 000 000 de francs CFA sont mobilisés par an, dont 8 500 000 francs CFA redistribués en prêts internes à 175 femmes. Les crédits institutionnels de 9 585 000 francs sont redistribués à douze hommes et 155 femmes.

Le directeur pays de Tree Aid, Daniel Désiré Ouédraogo, a salué les succès obtenus.

Toutefois, malgré les points forts, la mise en œuvre du projet a rencontré quelques difficultés dont le problème de sécurisation des massifs, la non-maîtrise de la procédure d’immatriculation des forêts par les acteurs communaux, la pérennisation du service forestier communal, la non-effectivité des protocoles de transfert des compétences et des ressources par l’État et la rupture du partenariat avec l’ambassade de Suède juste après la première phase de « Weoog-Paani ».

Qu’à cela ne tienne, au regard des succès et surtout de l’engagement des communautés et des collectivités, le directeur pays de Tree Aid au Burkina Faso, Daniel Désiré Ouédraogo, a souhaité la pérennisation des acquis de ce projet. « Nous allons travailler à trouver d’autres partenaires pour apporter des ressources, consolider et pourquoi pas aller encore à l’échelle communale et régionale ou encore toucher d’autres forêts au sein des communes bénéficiaires du projet. Cela, en vue d’améliorer les questions de gouvernance forestière au Burkina Faso », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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