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Burkina / Cinéma : Un mystique et deux cousins s’invitent sur le grand écran

Publié le mercredi 24 janvier 2024 à 22h30min

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Burkina / Cinéma : Un mystique et deux cousins s’invitent sur le grand écran

« Le grand mystique et les cousins zinzins » arrive bientôt en salle. Il sera projeté du lundi 29 janvier au 4 février 2024 au ciné Burkina. Il s’agit du dernier long métrage du jeune réalisateur burkinabè, Dramane Gnessi. Nous l’avons rencontré, ce mercredi 24 janvier 2024 à Ouagadougou. Entretien avec celui qui dit être venu au cinéma parce qu’il avait un mot à dire et des valeurs à promouvoir.

Lefaso.net : Quel est l’actualité de Dramane Gnessi ?

D.G. Actuellement, je suis sur deux grands projets. L’un est bouclé et est déjà en salle. C’est un long-métrage intitulé « Le grand mystique et les cousins zinzins ». L’autre, c’est le bouclage de ma série, « L’imam, le poulet et le pasteur », qui passe désormais de 15 à 26 épisodes.

De quoi parle le film ?

« Le grand mystique et les cousins zinzins » est une comédie dans laquelle nous opposons un peu nos valeurs traditionnelles à nos valeurs modernes. C’est un film où un grand mystique, respecté pour ce qu’il fait, va rencontrer deux cousins qui ne respectent rien. On essaie de jouer sur cela pour faire rire les gens et enseigner le vivre-ensemble, la tolérance, etc.

Qui sont les principaux acteurs du film ?

Le rôle du grand mystique est interprété par Eugène Bayala que tout le monde connaît sous le nom de Oyou. Et les cousins zinzins, ce sont Boureima Rouamba qui est une découverte. Vous verrez, c’est un jeune qui a de l’avenir. Il y a également Olivier Ouattara qui a déjà fait beaucoup de films où il s’est bien illustré. Il y a également d’autres acteurs comme Saada Sanfo et aussi un autre nouveau du nom de Assane Massé. Il y a Patricia Naba, Linda Napon, Rasmata Sawadogo, etc.

Combien de jours cela vous a-t-il pris pour réaliser ce film ?

Ce film nous a pris pour le tournage, environ deux mois et demi. On tournait pendant qu’on montait. On faisait une pause pour avoir un peu d’argent pour continuer le projet de long métrage. On a tourné à Ouagadougou et dans ses environs.

Avez-vous rencontré des difficultés ?

Le financement est la difficulté majeure que rencontrent les jeunes cinéastes comme nous. On a financé ce long métrage sur fonds propres. Comme les acteurs étaient déjà bien motivés et qu’on avait une équipe technique professionnelle, tout a coulé de source. Il fallait de l’argent pour porter tout cela et l’autofinancement, ce n’est pas du jeu.

Combien de francs le film vous a-t-il coûté si ce n’est pas un secret ?

Jusqu’à présent, nous sommes en train de faire les comptes. On avait un budget général et comme on n’avait pas tous les moyens, on a commencé à tourner et à donner des avances aux gens. Pour le moment, nous sommes toujours en train de calculer, mais nous pouvons parler de quelques dizaines de millions de francs CFA.

Que pensez-vous de ces cinéastes qui subissent le diktat de grands producteurs qui veulent parfois imposer dans les films certains sujets qui sont aux antipodes de nos valeurs culturelles, avant de mettre la main à la poche ?

Généralement, ceux qui traitent ce genre de sujets n’attendent pas qu’on leur fasse la proposition. Ils écrivent leurs films en tenant compte de cela afin d’avoir les financements. Moi, je ne fonctionne pas ainsi. Je suis venu au cinéma parce que j’avais un mot à dire, parce que j’avais des valeurs à promouvoir. Ces valeurs-là ne sont pas des valeurs qui correspondent à ce dont vous parlez. On fait le cinéma comme on le ressent, on porte un message, on veut changer les choses, on veut apporter un plus dans l’évolution positive de notre société.

On remarque que vos films font parfois allusion au vivre ensemble. Qu’est-ce qui peut justifier ce registre ?

Je pense que les problèmes que nous avons dans les sociétés en Afrique ou en Occident ne sont pas liés aux croyances traditionnelles. Le problème se situe au niveau de nos comportements en tant qu’humains. Dans “Le grand mystique et les cousins zinzins”, nous montrons un grand mystique qui fait bien son travail, mais le problème qu’il y a entre lui et les cousins ne relève même pas de la religion de ces derniers ni de la croyance du grand mystique. C’est juste d’ordre personnel. Il faut dissocier les abus et les égarements de certains de leur religion.

Passée la projection du film, quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour sa promotion ?

Nous sommes en contact avec Abidjan et Dakar. Le film ira bientôt là-bas grâce à Dieu. Nous sommes toujours en pourparlers. Venez voir le film au ciné Burkina car après ça, ce n’est pas sûr que nous aurons encore le temps de venir en salle ici. Donc, c’est l’occasion rêvée pour tout un chacun de venir le voir en salle.

Avez-vous changé votre manière de travailler au fil des films, ou employez-vous toujours le même axe de création ?

Je ne me considère pas comme un cinéaste accompli. Je suis toujours dans l’apprentissage. Tout ce que je suis en train de faire, c’est d’expérimenter ce que je sais théoriquement, c’est de tenter de nouvelles choses pour apprendre. Comme on le dit d’ailleurs, toute la vie du cinéaste est une vie d’apprentissage. J’ai beaucoup appris de ces expériences-là. Le Dramane Gnessi de maintenant et celui des débuts n’est pas le même. J’ai beaucoup appris soit par le travail soit par les feedbacks de mes aînés et de mes collègues.

Serez-vous présent à la prochaine édition du Fespaco ?

Puisque nous étions à l’édition passée et que nous avons aimé, pourquoi ne pas revenir ? C’est notre souhait d’être présent à tous les Fespaco. Et pour l’édition à venir, nous préparons quelque chose d’assez spécial et on espère que Dieu fera grâce et qu’on aura les moyens de tourner.

Avez-vous un appel à lancer aux cinéphiles à quelques jours de la sortie du film en salle ?

Je lance un appel à tous les cinéphiles de la ville de Ouagadougou et environnants à venir voir « Le grand mystique et les cousins zinzins » au ciné Burkina du lundi 29 janvier au dimanche 4 février 2024. Le film passera aux séances de 18h30, 20h30 et 22h30. Le prix d’entrée est de 2000 F CFA et 2 500 F CFA pour les loges. C’est une occasion à ne pas rater. Venez passer des bons moments en famille, rigoler entre amis. On se verra là-bas avec les acteurs au complet Inch Allah. Agent Oyou, Boureima Rouamba, Patricia Naaba et bien d’autres acteurs. Venez voir la crème du cinéma Burkina en salle. Merci.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net

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