Ce sont plutôt des présidents d’institutions (Banque mondiale, FMI, Union européenne, etc.) qui ont été longuement interviewés, par une équipe sénégalaise...

Entre autres questions que les gens se sont posées à cette occasion : était-ce pour faire plaisir à ces institutions ou pour faire "campagne ?"...

* Quand un Halidou Ouédraogo en cache un autre

Lorsque samedi 10 janvier 2004, au Palais des congrès de Niamey, "un" Halidou Ouédraogo, directeur régional de la CEA, a été annoncé pour lire le discours du secrétaire général des Nations unies à l’attention de l’Union, plus d’un Burkinabè présent dans la salle se demandait de quel Halidou, il s’agissait. Le président de l’UIDH ?

Finalement, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un autre Halidou Ouédraogo, celui-là un féru des arcanes des Nations unies.

* Le Sénégal, premier appui du candidat malien

C’est avec une grande surprise que des "partisans" du président sortant de l’UEMOA, M. Moussa Touré, ont fait le constat de son remplacement par Soumaïla Cissé du Mali.

Et ce, au regard du soutien, sans réserve, apporté par Abdoulaye Wade au candidat malien, en retirant toute candidature en provenance de son pays, notamment celle du président sortant. Et ce, au nom de la rotation, de l’alternance nécessaire dans toutes les institutions communautaires.

Wade n’a d’ailleurs pas hésité à dire que cela indique la voie à tous...

Sacré Wade ! Mais l’homme du Sopi (changement) semble avoir été très mal compris par certains de ses compatriotes qui se prépareraient à lui faire un procès. Celui de n’avoir pas soutenu un compatriote. Et pourtant, Wade mérite plutôt d’être salué, selon certaines sources, pour plusieurs raisons..., au nom des intérêts communautaires.

* BCEAO et BOAD : nécessité de rotation

Après le départ du Sénégalais, président de la Commission de l’UEMOA au profit d’un Malien, au nom de la rotation, plusieurs voix se sont élevées à Niamey pour souhaiter que cette dynamique fasse tache d’huile. Et que la direction des institutions sous-régionales ou communautaires ne soient pas l’affaire d’individus ou de pays. Voilà pourquoi, certains ont tout de suite pensé qu’il faut que ça bouge du côté de la BCEAO et de la BOAD.

Des institutions dont la direction est pratiquement aux mains de pays et de personnes depuis des décennies.

Et pourtant. "ça doit tourner ...". Le débat serait en cours et dans certains palais présidentiels, dont celui de Wade sans doute, où on se prépare à faire bouger les choses. Ça ne serait que justice.

Le gouverneur de la BCEAO (M. Konan Banny) et le président de la BOAD (Banque ouest africaine pour le développement), M. Boni Yayi qui ont pu avoir accès à une partie du huis-clos des chefs d’Etat de l’Union s’y préparent sans doute déjà, ne serait-ce que psychologiquement.

* "Frayeur" sur la piste de l’aéroport de Niamey

Mais que se passe-t-il ? Voilà bien une question que plus d’une personne s’est posée samedi dernier sur le tarmac de l’aéroport international de Niamey au Niger. Et ce, à l’heure où toute la délégation burkinabè, avait embarqué dans l’avion d’Air Burkina, spécialement affrété, pour le retour au Burkina. C’est d’abord l’avion qu’on a dû "éteindre" avant de le "rallumer".

Tout feu éteint à l’intérieur. L’avion rallumé et prêt à prendre le cap pour Ouagadougou, point d’éclairage suffisant sur la piste de décollage.

On a dû attendre plusieurs minutes, que l’aéroport de Niamey résolve cette donne afin de prendre les airs pour Ouaga.

Ouf ! Pour un aéroport international, on devrait éviter de se retrouver face à de telles situations ... surtout pas par ces temps qui courent.

Malgré son absence physique au sommet de l’UEMOA à Niamey, le président togolais, Gnassingbé Eyadéma était "présent" dans les coulisses.

A travers des troupes artistiques togolaises acquises à sa cause au Niger et mobilisées pour l’occasion. Pendant toute la tenue du sommet, elles ont chanté et loué le général, à quelques mètres de la salle où se tenait le huis-clos des chefs d’Etat. Tout le monde les aura remarqués en tout cas. "Eyadéma" était donc "présent" au sommet malgré son "absence".

Et d’aucuns se demandaient à quoi était dû cette absence : est-ce en raison de l’organisation des festivités du 13 janvier dans son pays ? Est-ce a contrario parce qu’il a pressenti le non renouvellement du mandat de son "ami" Moussa Touré ... ?

Ibrahiman SAKANDE, Envoyé spécial à Niamey
Sidwaya