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PointAir Burkina : « Tout le monde a droit au voyage »

Publié le vendredi 16 décembre 2005 à 06h50min

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La compagnie PointAir Burkina, ce consortium qui a décidé de faire du transport aérien un droit au voyage pour tous, est bel et bien une réalité dans notre pays. Les premiers responsables de la société ont convié amis, actionnaires, partenaires et la presse nationale pour la présentation officielle de leur nouvelle trouvaille. C’était le jeudi 15 décembre 2005 à l’aéroport international de Ouaga.

Depuis un bout de temps, on constate par voie de presse et sur des affiches, des pubs d’une nouvelle compagnie de transport aérien. Ce nouveau « bus des airs » s’appelle PointAir Burkina, une compagnie dont les prix sont une opportunité d’affaires pour tous voyages dans la sous-région. Elle a officiellement ouvert boutique ce jeudi 15 décembre dernier. L’occasion était donc belle pour faire plus ample connaissance avec elle. Parmi les visiteurs d’un matin, il y avait le ministre des Sports et des Loisirs, Jean Pierre Palm, des opérateurs économiques, des actionnaires de la compagnie. Tous sont venus voir à quoi ressemble PointAir Burkina.

Cette compagnie est la filiale nationale de Point Afrique, elle-même dérivée d’Air Méditerranée. Créée en octobre 2004, PointAir se veut l’une des toutes premières compagnies de « low cost » (prix bas) dans notre pays. Bien avant son lancement officiel, ses activités ont commencé en novembre dernier. Elle est une société anonyme de droit burkinabé avec un capital de 300 millions de francs. Dirigée par Marie Annick Bonmarin, cette compagnie, en réunissant dans une même structure des hommes du sud et du nord, veut donner une autre dimension au secteur du transport aérien.

Le transport aérien est démocratisé

Le créneau de PointAir Burkina est le low cost. Ce concept a fait ses preuves en Europe et arrive à un moment plus qu’opportun au Burkina et plus généralement en Afrique de l’Ouest. Sa mise en œuvre s’explique par le fait que les prix sont de plus en plus exorbitants dans le transport aérien. Avec le low cost, c’est une baisse très significative des prix qui est appliquée. Et des lors qu’on parle de « démocratisation du transport aérien », cela renvoie à une ouverture de ce secteur à tous pour permettre également aux pauvres de voyager.

Cela est important quand on sait que l’avion n’était réservé qu’à une certaine bourgeoisie. Avec l’arrivée de PointAir Burkina, la compagnie veut marquer un grand coup dans l’histoire du trafic aérien. Il ne sera plus question de réserver le droit aux voyages à une certaine frange de la population, au risque d’asphyxier le développement économique local et l’intégration sous-régionale.

Cependant, les prix bas affichés n’ont rien à voir avec les compagnies Air peut-être du genre « Sossolisso ». Bien au contraire. L’avion que PointAir Burkina a affrété pour ses dessertes est un Airbus A320 griffé www.point-afrique.com, sorti de chez Air Méditerranée, avec lequel il entretient un partenariat reposant sur une garantie sécuritaire et des expertises conséquentes. Il fait 180 places en une seule classe. Selon le copilote de ce géant des airs, Fred Jankowski, l’appareil qu’il manipule n’a été mis en circulation qu’en février 2003.

Nous prenons soin de votre vie

Il a assuré tous les visiteurs de la sûreté de son avion qui est régulièrement entretenu par des professionnels de l’aéronautique. « Nous faisons toujours des zéros fautes lors des contrôles de la direction de l’aviation civile française, mais aussi des pays de desserte (Bénin, Burkina, Niamey...). Pour dissiper craintes des uns et des autres, le copilote Fred Jankowski affirme qu’il n’y a pas d’embrouille avec les autres compagnies des pays desservis. Bien au contraire, dira t-il, car il y a juste une complémentarité. L’équipage à bord est placé sous le contrôle du capitaine Marc Grypdonck. Très enthousiaste, il a signifié que la sécurité est un de leurs atouts, car l’avion est utilisé de façon optimum.

L’engagement de ce nouveau venu dans le ciel sous-régional se traduit par un bon rapport qualité/prix. En d’autres termes, il veut offrir aux passagers un produit fiable à des prix attrayants pour le marché des affaires et des loisirs pour des destinations sous-régionales.

Une direction convaincue de son affaire

Le Conseil d’administration est dirigé par notre compatriote Idrissa Nassa et sa direction, par Marie Annick Bonmarin. 52% des actions sont détenues par des nationaux, 20% par le partenaire technique Air Méditerranée, 26% par Point-Afrique, 2% par PointNiger et 2% par le personnel. La directrice situe sa société dans un contexte innovateur. Son but est intimement lié son slogan « le droit de voyage pour tous ». Il ne s’agit pas, contrairement à ce que certains pensent, d’un détournement de clientèle.

C’est pourquoi PointAir Burkina met l’accent sur l’économie du service à bord, les coûts de commercialisation, les économies sur l’émission des billets. Cela s’appuie sur l’exemple d’Easy Jet, ONAir aux Etats-Unis. Madame Bonmarin croit fermement à son affaire. Actuellement, les gens sont pointilleux sur la sécu. Heureusement, à ce niveau, elle ne craint rien, car elle possède les certificats de vol d’un des pays les plus rigoureux qu’est la France.

Pour ce qui est de la desserte, les villes de la sous-région ciblées sont Cotonou (une fois/ semaine à 54 000 en aller simple), Bamako, Niamey et Dakar (2 vols/semaine). Si tout se passe bien, la liaison avec Abidjan sera en service à la mi-janvier. Pour le long courrier, c’est présentement la ville de Marseille qui est desservie (les jeudis). Malgré ce calendrier, elle est toujours confiante, car les vols de la sous-région sont programmés en semaine et ceux vers la France, les week-ends.

Parmi les visiteurs, il y avait aussi de nouveaux clients. Après le détour à l’intérieur de l’avion, Mariam Touré s’est dit très satisfaite de PointAir. Elle trouve que les tarifs sont intéressants. Elle pense que c’est décevant et pas du tout sincère que les compagnies qui avaient la possibilité de baisser leur prix, ne l’aient pas fait. Et même si celles-ci venaient à diminuer le coût du ticket, elle préfère aller chez PointAir qui lui offre un prix honnête. Même son de cloche de la part de Mariam Kaboré, commerçante de profession et toujours entre deux avions.

Lors du vol inaugural, elle a trouvé l’accueil très chaleureux. Son anecdote, c’est qu’en allant à Cotonou, elle a voyagé à près de 150 000F avec une autre compagnie et au retour, et grâce à PointAir, elle a fait le trajet à 54 000F. D’ailleurs elle promet fidélité à la nouvelle compagnie, car le souci de tout commerçant, c’est de minimiser les frais de voyage. Comme quoi, la meilleure pub, ce sont les clients qui la font. C’est donc parti pour l’envol de PointAir Burkina dans le ciel de l’Afrique de l’Ouest. Et le vœu de tous est que la compagnie grandisse parfaitement pour que le slogan « le droit de voyage pour tous » soit chantonné par tous.

Kader Traoré

Observateur Paalga

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