Telle la venue du messie, la visite du secrétaire général des Nations au Burkina Faso avait été annoncée le 6 février par son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Mohamed Ibn Chambas, au président du Faso.

En atterrissant à 15h30 mn à l’aéroport international de Ouagadougou, Ban-Ki Moon a donné confirmation de l’annonce qui avait été faite. Après le Burundi, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud, le secrétaire général de l’Onu a choisi Ouagadougou pour commencer son périple sous régional. En effet après le Pays des Hommes intègres, le patron des Nations Unies se rendra en Mauritanie puis l’Algérie avant de regagner sa base à New-York.

Le choix de Ouagadougou, loin d’être fortuit, est tout aussi rempli de symboles. En venant à Ouagadougou, le secrétaire général des Nations veut saluer le courage d’un peuple qui a réussi, les 30 et 31 octobre 2014, à se débarrasser d’un régime qui comptait 27 ans de règne sans partage. Sans sombrer dans une crise comme il a été et est toujours le cas dans beaucoup de pays, les Burkinabè ont su braver l’adversité pour venir à bout de l’ancien président Blaise Compaoré et au même moment, mettre une limite à leurs actions. Un acte qui mérite bien que le chef des Nations unies se déplace personnellement pour saluer.

Alors que certains analystes s’inquiétaient de l’avenir du Burkina pendant la transition, avec le coup d’Etat du 16 septembre qui avait failli mettre fin prématurément à cette transition et les mouvements d’humeur résultants des fortes attentes des populations, les Burkinabè ont également réussi à mener à terme cette période difficile. Avec comme prime, l’organisation réussie d’élections apaisées le 29 novembre 2015. Que faut-il en sus pour que Ban-Ki Moon qui a entamé une tournée en Afrique fasse escale pour féliciter les Burkinabè qui sont devenus meilleurs élèves dans la matière chèrement notée par la communauté internationale : « la démocratie ». A partir de Ouagadougou, il peut lancer un appel solennel aux dirigeants qui rêvent encore de régner à vie sur leurs Etats, et les peuples, pris de peur, hésitent encore à chasser les dictateurs qui sont à la tête de leurs Etats.

Replacer le Burkina sur l’échiquier africain et…international

Au cours de son séjour, Ban-Ki Moon, visitera notamment une unité de réhabilitation nutritionnelle des enfants et une unité de prise en charge pédiatrique du VIH/Sida. Loin d’être une villégiature pour le secrétaire général des Nations unies et juste un plaisir pour les autorités burkinabè de recevoir le premier responsable de cette institution mondiale, le déplacement de Ban-Ki Moon aura pour avantage de replacer le Burkina dans le concert des nations. Une place qu’il a perdue ces dernières années avec les soubresauts politiques qu’il a vécus et les attaques terroristes du 15 janvier 2016. Comme le Premier ministre français, Manuel Valls, Ban-Ki Moon en apportant son soutien au Burkina dans la lutte contre le terrorisme engagée par les pays de la sous-région, va contribuer à remettre sur scelle le Pays des Hommes intègres qui était incontournable pour la bande sahélo saharienne.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net