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Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (2/2)

Publié le samedi 23 juin 2012 à 12h43min

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En attendant d’être officiellement installée, Madame Karidia FRIGGIT/KONATÉ, consule à Madrid s’attelle déjà à ce qui la préoccupe, renforcer les relations entre le Burkina et l’Espagne. Celle dont le parcours (dans notre précédent article) témoigne d’une passion pour la découverte de l’autre, le dialogue des nations, parle ici de sa vision pour cette fonction de rapprochement entre les peuples, de ses ambitions pour la coopération entre le Burkina et l’Espagne.

Madame le Consul, nous savons que vous avez reçu une délégation venue du Burkina dans le cadre de votre fonction consulaire. Que voulait au juste cette délégation officielle qui a séjourné du 23 au 29 avril dernier à Madrid ? ?

Évidemment ! Les représentants de la CNSS nous ont par exemple donné des informations sur les conditions d’affiliation à la Caisse Nationale, les pensions de retraite et nous ont proposé un nouveau produit, l’assurance volontaire, qui permettra à tous nos compatriotes d’assurer leur retraite.

C’est quoi l’assurance volontaire ? On peut comprendre que c’est au bénéfice des burkinabè de la diaspora ?

Il s’agira pour ceux qui auront souscrit, de cotiser pendant 15 ans, soit 180 mois avant de pouvoir bénéficier de la pension de vieillesse normale au Burkina lorsqu’ils auront atteint au moins 56 ans. Les cotisations sont mensuelles ou trimestrielles et comprises entre 3375fcfa et 66 000fcfa. En cas de décès de l’assuré volontaire qui est en droit de bénéficier de la pension de vieillesse, celle-ci est payée à la veuve ou au veuf et aux orphelins.

Quant aux représentants de la SONATUR, ils nous ont livré des informations sur les conditions d’acquisition de parcelles et de villas à Ouaga 2000 ou dans d’autres villes comme Bobo, Ouahigouya, Garango…

Quels sont les avantages que m’offre la SONATUR par exemple si d’ici je souhaite m’acheter un terrain dans l’une ou l’autre de ces zones que vous venez de cité ?

La SONATUR offre des garanties aux burkinabè de la diaspora qui souhaiteraient investir dans l’immobilier sans pour autant se déplacer physiquement au Burkina Faso. De ce fait, il n’y a désormais que quatre formalités pour acquérir un terrain viabilisé de la SONATUR. Le client pourra choisir la parcelle et la zone voulue suivant les types d’aménagement et la superficie puis confirmer son option par le paiement du premier acompte du prix du terrain. Pour en savoir plus, je recommande à ceux qui sont intéressés de prendre attache avec cette société.

Et quel était l’objectif visé par les représentants du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger ?

Mme BARRO Salimata et MM. Compaoré Emmanuel et Kaboré Olivier nous ont facilité la transmission et l’établissement de documents officiels comme le passeport et la carte d’identité. Monsieur Bondé de l’Ambassade à Paris était également de la visite et nous a donné les nouveaux tarifs des visas et autres informations utiles.

Quels sont ces nouveaux tarifs ? Pour des personnes d’ici désirant visiter notre pays ?

Ça va de 35 euros pour un visa touristique (90 jours) à 100 euros pour le visa long séjour (plus d’un an) avec plusieurs entrées. C’est le type de visa qui convient aux hommes d’affaires qui ont des intérêts dans notre pays.

Quel bilan faites-vous de la mission de vos hôtes d’une semaine ?

Cette visite a été une réussite totale car les Burkinabé de Madrid se sont mobilisés pour l’occasion. Les représentants des Burkinabé d’Albacete par exemple étaient également au rendez-vous. Ayant une forte communauté à Almería, nous y avons fait le déplacement pour rencontrer nos ressortissants. Quand bien même prévenus seulement la veille de l ‘heure de notre arrivée, pas moins de 150 personnes étaient au Rendez-vous. Pour la plupart de nos concitoyens, la venue de cette délégation a été une aubaine et nous souhaitons tous que ce type de mission se renouvelle souvent.

Et vous, parlez-nous de vos rapports avec l’ambassade et les autres consuls honoraires qui relèvent de la même juridiction que vous ?

J’ai de très bonnes relations avec l’Ambassade à Paris et avec les autres consuls honoraires du Burkina, en particulier avec Hilario Teruel Montaner le consul du Burkina à Valence avec lequel j’ai des échanges francs et directs sur divers sujets.

Nous avons appris récemment dans un compte rendu de conseil de Ministre la démission du Consul Honoraire du Burkina au Liban. A votre avis quelles peuvent être les raisons qui amènent un consul honoraire à renoncer à sa fonction ?

Effectivement Madame Farida FADOUL/BOUERI en fonction depuis 2006 vient de rendre sa démission. Je crois qu’elle a évoqué les difficultés qu’elle rencontrait dans la résolution des problèmes des burkinabé au Liban, compte tenu de leur nombre important. Un consul honoraire n’étant pas rémunéré, il accepte cette responsabilité comme un honneur, l’opportunité de servir un pays qu’il chérit. C’est un sacerdoce, une vocation. Par conséquent, je pense que seules des raisons affectant profondément sa vie personnelle, par exemple maladie, faillite personnelle et limite d’âge (ndlr : 75 ans maximum pour de nombreux pays et 70 ans pour l’Europe à l’exception de l’Allemagne où la limite d’âge est fixée à 65 ans) peuvent amener un consul honoraire à démissionner de ses fonctions, à mon humble avis.

A propos des consuls honoraires, l’opinion des burkinabè de la diaspora dans le monde est partagée : certains pensent que le Consul Honoraire doit être d’origine burkinabè afin de pouvoir répondre efficacement aux attentes de ses compatriotes. D’autres affirment tout le contraire et pensent que pour être efficace, le consul honoraire doit être du pays où il représente le Burkina. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que le fait que vous soyez burkinabè vous favorise ou non dans votre travail ?

L’amour n’a ni couleur ni nationalité. Vous savez comme moi qu’il y a des Européens ou autres africains plus « burkinophiles » que des burkinabé, car notre pays et ses ressortissants attirent la sympathie dans le monde entier. En d’autres termes, on n’a pas besoin d’être burkinabé pour aimer le Burkina et les Burkinabé. C’est vrai qu’étant Burkinabé il y a des affinités, des subtilités et des codes non verbaux qui ne m’échappent pas, mais les mêmes raisons s’appliquent concernant l’immersion dans la culture locale du pays d’accueil… pour ma part, je ne me sens ni favorisée ni défavorisée pour l’instant de par ma nationalité burkinabé.

Pour terminer, selon vous, n’est-il pas peut être temps que les autorités politiques des deux pays songent à établir un consulat général dans le but de mieux répondre aux attentes de nos compatriotes d’Espagne et des touristes et hommes d’affaires espagnols ?

De nombreux éléments doivent être pris en compte pour prendre ce genre de décisions, et je ne dispose pas personnellement de toutes les informations nécessaires afin d’avoir une opinion tranchée sur le sujet. Je préfère pour l’instant me concentrer sur des objectifs concrets et précis pour le court et moyen termes.

Lefaso.net
Roland Zongo Sanou
Correspondant en Espagne

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