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Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

Publié le lundi 4 juin 2012 à 14h09min

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Madame Karidia FRIGGIT est consul honoraire du Burkina Faso à Madrid. Même s’il est vrai que pour des raisons de procédure administrative elle n’est pas complètement officialisée tant du côté burkinabè qu’espagnol ; Mme FRIGGIT n’en fait pas pour autant un handicap dans l’exercice de ses fonctions consulaires. Preuve en est que du 23 au 28 avril, elle a reçu une délégation officielle venue du Burkina dans le but de faciliter les démarches administratives à nos compatriotes du côté d’Espagne.

En plus des membres du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Étranger qui relève du Ministère des Affaires Étrangères, la délégation était aussi composée de représentants de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de la Société Nationale (SONATUR). Ces deux dernières institutions étaient aussi à Madrid dans le but d’offrir leurs services aux burkinabè d’Espagne. Cependant, avant de nous intéresser à sa fonction de consul, nous avons voulu mieux connaitre cette dame dont tout le monde parle en bien et qui reste toujours égale à elle-même où qu’elle se trouve. Bon gré mal gré, Karidia s’est vu coller le surnom « tantine des personnes en difficultés ».

Avec une maîtrise d’anglais en poche ou plutôt dans le sac à main ; pour être parfaitement bilingue, Karidia KONATÉ était prédestinée à parcourir le monde sans se buter à une quelconque barrière linguistique. Mais ce n’est pas pour autant le goût de l’aventure qui l’a fait faire le tour du monde à Karidia. Depuis qu’elle a rencontré l’Amour il y’a un peu plus de 20 ans en la personne de François, un parisien, la désormais Madame FRIGGIT n’a plus arrêté son périple à cause du travail de son époux : de Paris à Madrid en passant par Londres et New York, on peut dire qu’en plus d’accumuler des expériences professionnelle, Karidia est pétrie d’expérience de la vie. Tantôt mère au foyer pour ses quatre enfants, tantôt assistante de Direction si elle n’est pas interprète ou conseillère psychologique.

« Malgré tous mes diplômes je me définis plutôt comme une maman, une sœur et la tantine attentive de tous ». Nous dit-elle. Alors qu’elle travaillait comme assistante de Direction au siège du Crédit Lyonnais à Paris, notre bonne dame a préféré abandonner son poste pour suivre son époux avec leurs enfants à New York. Une nouvelle vie venait de commencer : « en partant à New York, j’avais décidé de prendre quelques années sabbatiques tout en les consacrant exclusivement à ma famille. Durant trois années, j’ai profité intensément de mes enfants et de mon époux (…) j’avoue que ça m’a rendu tellement heureuse… » Nous fait comprendre Madame FRIGGIT.

Cependant, le séjour de New York n’était que le début d’une aventure qui amènera la famille FRIGGIT dans d’autres grandes capitales mondiales comme Londres et Madrid. Chose curieuse ; en changeant de pays, Karidia prend toujours le soin de changer d’objectif, de « casquette ». Comme quoi, le « copier-coller », ça ne lui convient pas du tout. « Un pays, un Objectif », telle serait sa devise ?

« … Bien qu’ayant quatre enfants, la vie de femme au foyer (ndlr : à Londres) ne me suffisait plus. J’ai eu un désir frénétique de m’instruire et de continuer à aider les autres sans me perdre. J’ai ainsi entamé des études d’interprète, puis de counselling (conseillère psychologique) et de Fasciathérapie MDB. » C’est ainsi que pendant les sept années qu’a duré le séjour londonien de la famille FRIGGIT, Karidia s’adonnait à cœur-joie à des œuvres sociales au profit des Burkinabè en particulier et d’autres africains qui se trouvaient dans des situations difficiles au royaume de Shakespeare. « A l’époque présidente de la communauté des Burkinabé de Londres, j’étais confrontée à quelques problèmes d’arrestation de nos compatriotes. C’était très délicat pour les uns et les autres de rendre visite aux détenus burkinabé dans les centres de détention anglais. Alors moi je profitais de mon travail de conseillère psychologique pour aider officiellement mes compatriotes enfermés » nous explique-t-elle.

Mais comme la vie qui continue son cours normal, la famille FRIGGIT est encore appelée à une nouvelle destination. Elle se retrouve dans un autre royaume de la vieille Europe ; cette fois-ci, il s’agissait du royaume de Don Quichotte.

De l’expérience londonienne en matière de conseillère psychologique, Karidia en avait pris goût. Désormais, elle était convaincue de la nécessité de focaliser son point de mire sur les actions sociale, humanitaire en faveur de ses compatriotes : « Lorsque nous sommes arrivés à Madrid il y’a sept ans, j’ai tout de suite cherché à savoir s’il y avait une association de Burkinabé. Comme ce n’était pas le cas, avec M. Voubié IDO, doyen des Burkinabé, nous avons entrepris quelques démarches qui ont abouti à la rédaction des statuts de l’association. Nous les avons ensuite remis aux plus jeunes pour finaliser la création officielle de l’Association, en nous positionnant comme conseillers en cas de besoin… » Dira celle qui ouvre grandement la porte de sa maison de Madrid à tous les burkinabè sans exception aucune. Y inclus ceux de passage.

Par ailleurs, tout comme l’oiseau migrateur qui, a beau voyager revient toujours à son lieu de départ par nécessité ou par reconnaissance, Karidia FRIGGIT/KONATÉ n’oublie pas les siens qui sont restés au pays. Les expériences successives au Royaume Uni et en Espagne l’ont conforté dans sa vision humanitaire du monde : « Depuis quelques années mon époux et moi nous occupons de payer les frais de scolarité d’enfants défavorisés au Burkina. En 2009 nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure, et construisons des écoles dans différents villages du pays. A cet effet, nous avons justement créé une fondation en Espagne, c’est la FUNDACION KATIOU » nous confesse-t-elle.
Ce qui impressionne dans ce parcours atypique de Madame FRIGGIT, c’est que malgré toutes ses capacités intellectuelles et ses diplômes engrangés partout où elle est passée, malgré de multiples possibilités professionnelles qui se présentent de façon continuelle, Karidia n’utilise que très peu de qualificatif lorsqu’il s’agit de parler d’elle-même : « (…) je suis une maman, une sœur et la tantine attentive de tous…. » Nous fera-t-elle savoir. Mais heureusement que des autorités burkinabè ne se sont pas laissé tromper par l’excès de modestie de « notre » Karidia. Dernièrement, elle a été retenue comme Consul Honoraire du Burkina à Madrid. Karidia a reçu la proposition comme une marque de reconnaissance pour ses multiples œuvres humanitaires ; cependant consul ou pas consul, elle et sa famille continueront toujours d’apporter leur soutien à travers la FUNDACIÓN KATIOU.

Mais ne dit-on pas en Afrique que trop de viande ne gâte pas la sauce ? Espérons que Madame FRIGGIT recevra très prochainement l’officialisation de sa fonction de Consul Honoraire du Burkina à Madrid, qui pourrait se faire dans les semaines à venir. Du moins c’est ce qu’elle nous a confié.
(à suivre)

Lefaso.net
Roland ZONGO SANOU
Correspondant en Espagne

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Vos commentaires

  • Le 4 juin 2012 à 17:01 En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Voici une femme heureuse qui a eu la chance de trouver un bon mari capable de l amener partout dans le monde.
    Ma soeur, toi tu es bien deh.

  • Le 4 juin 2012 à 18:10, par Alexio En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Roland nous manquons des details sur la vie scolaire et secondaire de Madame Frigitt.Sa ville natale etc.
    Merci d avance.

  • Le 4 juin 2012 à 20:10, par gypsie En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Bon vent à toi Kady. Mme friggit à fait le lycée Philippe Zinda Kaboré et l’université de Ouaga avant de continuer à Paris.Femme battante et courageuse, la modestie en personne.

  • Le 4 juin 2012 à 22:22, par La Morale !!! En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Toi tu as eu une bonne éducation, que Dieu te bénisse ! car malgré ta réussite tu te prend pas la tête, tu garde ton image de femme, mère attentionnée à ton mari et à tes enfants ! Bravo encore !
    Pas comme nos pauvres sœurs de maintenant qui ne jurent que sur le fric, le poisson braisé, le bling-bling et le m’a-tu vu, les télénovelas au point d’oublier que le pilier du bonheur, c’est le foyer ! !
    Les gens diront que c’est ton mari qui est bien, mais au fond c’est toi qui est une bonne épouse et qui a su avec patience le rendre comme ça.
    Un mari qui obtient de sa femme, patience et respect ne peut que réussir et la famille avec.
    Bon vent et Dieu bénisse surtout les enfants.
    merci

  • Le 5 juin 2012 à 00:41, par lhommearsène En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Bravo et merci.

    C’est un joli parcours, en effet.

    • Le 29 juin 2012 à 15:42, par une ancienne promotionnaire En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

      Oui joli parcours ! Comme quoi, il ne faut jamais essayer de s’ôter la vie (elle a tenté de se suicider pour une histoire de déception amoureuse quand nous étions jeunes au lycée zinda) car il faut laisser s’accomplir le destin que Dieu a tracé pour nous. Aujourd’hui le gars pour qui elle a fait cette tentative ratée ne voit pas sa poussière.Belle revanche que je souhaite à toutes les deçues de l’amour !

  • Le 7 juin 2012 à 12:17, par indjaba En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Chers forumistes, je recommande à ce qu’on lance des flèches ce matin à notre presse. En effet notre presse est paresseuse, sans mémoire, sans relanche, sans agressivité. Elle est loin d’etre un moyend de pression pour nos gouvernants. Je m’en veux pour preuves les nombreux lièvres lévés et non poursuivis qui donne le sommeil facile à notre justice et à nos dirigeants pourris. Voici une liste de ce que notre presse a oublié et chacun pourras compléter :
    - Affaires des 2 milittaires qui ont tenu tete à la justice et qui ont permis de déclencher la mutinérie de 2011
    - Affaires des enfants tués lors de la mutinérie
    - Affaires des militaires qui ont tiré sur le gérant du maquis
    - Affaire du milittaire qui a gifflé un policier
    - Affaire du milittaire et de sa femme qui ont bastonné leur bonne
    - Affaire des milittaires enfermés après mutinéries
    - Affaire du verger de Koudougou
    - Affaire du maire de Boulmiougou
    - Affaire du maire de Koubri
    - Affaire du maire de Bogodogo
    - Affaire Guiro
    - Affaire des rapport de Bessin et son ASCE
    - Affaire des djemblé envoyés en France
    - Etc. ETC.
    De temps en temps quand même dites nous où se trouve les procédures et ça assurera la population et limitera sa détermination à chaque de vouloir se faire justice.
    Mais si la presse est à l’image de la population, c’est à dire mouton bèèè !!! les choses ne bougeront jamais. Indjaba si vous me censurer.

  • Le 30 septembre 2014 à 12:44, par bintoa En réponse à : Karidia FRIGGIT/KONATÉ : Parcours atypique d’un consul à Madrid (1/2)

    Félicitations et courage Mme FRIGGIT . Que le Seigneur t accompagne toujours dans tout ce que tu fais. Les titres n ont pas d importance, c est vision personnelle de l humanité qui compte Dieu te récompensera

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