LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

Publié le dimanche 21 août 2022 à 08h02min

PARTAGER :                          
Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Issa Somé, a présidé, dans la journée du jeudi 18 août 2022, le lancement du projet d’Optimisation du solaire photovoltaïque pour la production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest (PV2H) et des études sur l’évaluation du potentiel de production de l’hydrogène vert à partir de la biomasse énergie et sur la faisabilité d’une centrale à déchets de 1 Mégawatt à Ouagadougou. Il s’agira, selon lui, d’un moyen pour le Burkina Faso de disposer de plus d’énergie pour son développement.

La bataille pour la maîtrise de l’efficacité énergétique est désormais lancée dans les pays africains. Il est aussi clair que l’énergie participe en grande partie à l’essor des Etats. Seulement, en Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Ouest, la question énergétique se pose avec acuité.

L’exploration a permis à certains pays de passer de l’énergie fossile ou nucléaire à d’autres modes de productions. Le Burkina, qui expérimente les biodigesteurs, a aussi mis en œuvre un programme d’énergie photovoltaïque dont la centrale est basée à Zagtouli, soit à environ 25 kilomètres à la sortie ouest de Ouagadougou.

La question du déficit électrique n’est toujours pas résolue. Comme solution, les autorités ont pensé à l’hydrogène vert pour contribuer à combler le déficit énergétique. Le lancement du projet d’Optimisation du solaire photovoltaïque pour la production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest (PV2H) donne officiellement le départ des expérimentations et des études y afférentes.

Le public a découvert le contenu du projet PV2H

« Le projet PV2H vise à évaluer la faisabilité technique de production de l’hydrogène vert à partir du solaire photovoltaïque c’est-à-dire les plaques solaires. Le contexte climatique actuel oblige l’humanité tout entière à une transition énergétique indispensable qui fait qu’aujourd’hui les sources d’énergie telles que l’hydrogène sont apparues et font de plus en plus l’intérêt de plusieurs pays du monde. Il est donc important que nous puissions nous inscrire dans la dynamique actuelle dans le sens de la décarbonisation de tous les secteurs de notre économie », a expliqué Dr Bruno Korgo, coordonnateur régional des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert à Wascal.

La mise en œuvre du projet est assurée par Wascal (West african science service centre on climate change and adapted land use)-Burkina. D’un montant global de 1 milliard 800 millions, il est financé par le ministère allemand de l’Education et de la recherche. D’autres structures étatiques et non gouvernementales, des projets et des universités participeront à la mise en œuvre du projet. « La centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli servira de site d’implémentation à partir duquel les leçons apprises et pratiques innovantes seront diffusées au bénéfice de la région entière », a indiqué Dr Moumini Savadogo, directeur exécutif de Wascal-Burkina.

Dr Moumini Savadogo, Directeur exécutif de Wascal-Burkina

Des études pour appuyer le projet

En plus du projet PV2H, deux autres études ont été lancées. La première porte sur l’évaluation du potentiel de production de l’hydrogène vert à partir de la biomasse énergie commanditée par le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques. Selon le secrétaire général du ministère, la biomasse est une grande source d’énergie au Burkina Faso. Le Programme national du biodigesteur a, selon le SG, installé près de 17 000 biodigesteurs dans les différentes régions. « Cette technologie apporte une solution unique aux problèmes d’accès à l’énergie, de sécurité alimentaire et d’extrême pauvreté et constitue un puissant moyen de lutte contre le changement climatique et ses effets », a justifié le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques.

La seconde étude porte sur la faisabilité d’une centrale à déchets de 1 Mégawatt à Ouagadougou. Conduite par le Wascal, elle doit permettre l’amélioration de l’efficacité énergétique du Burkina Faso. Selon le conseiller technique du ministère de l’Environnement, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement, cette offre viendra s’ajouter à celle déjà faite aux Burkinabè. Il s’agit notamment de 170 Mégawatts actuellement en réalisation par trois sociétés privées et de 100 autres Mégawatts financés par la Banque mondiale, l’Agence française de développement et KFW.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 21 août 2022 à 08:23, par Peuple insurgé En réponse à : Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

    Pour l’amour du ciel, ayons le sens de la priorisation. On a des urgences fondamentales, voir existencielles : sécurité alimentaire, éducation formation, santé, infrastructures, ... On nous a parlé de biocarburants, de satellites, maintenant d’hydrogène. Ça va nous apporter quoi de perdre du tant et des ressources humaines dans ces secteurs où nous n’avons aucune chance de prospérer temps que nous aurons des hordes d’affamés et d’analphabetes. Pitié !

    • Le 22 août 2022 à 08:24, par Un français En réponse à : Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

      Monsieur peuple insurgé, l’énergie fait parti des besoins indispensables. L’énergie est un besoin crucial pour le développement. Le Burkina ne peut baser son développement sur une énergie fossile qu’il ne possède pas. Avec l’accroissement du réchauffement climatique, la taxe carbone va flamber (c’est encore les pays industrialisés qui vont vous l’imposer celle là !).
      Avant de parler d’indépendance politique, il faut être indépendant alimentairement et énergétiquement sinon vous serez condamnés à aller mendier. La dépendance à l’autre c’est aussi ce qu’on appelle le néocolonialisme !

  • Le 22 août 2022 à 09:09, par Mamadi En réponse à : Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

    Parfaitement d’accord avec vous, tous est prioritaire et finalement rien de réaliser. Le Mr qui nous pompait l’air avec le satellite est au gouvernement !!! Vous voyez quand que tu remues la presse pour vendre du rêve ça paies !! On s’est plus là où se trouve burkinasat mais on préfère aller gérer l’administratif qu’avances la recherche. Ces vendeurs d’hydrogène et l’orgne le ministère de l’énergie !! Hey sacré Faso

  • Le 22 août 2022 à 10:26, par Gausu En réponse à : Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

    Dans tout le développement de l’article, le lecteur ne peut se faire une idée de ce que c’est que l’hydrogène vert et son mode d’utilisation.

    Ceci dit le Burkina est le plus souvent le premier à expérimenter sans pour autant arriver à une vulgarisation générale. On ne conclut pas ce qu’on entreprend. Ce sont d’autres pays qui s’en chargent bien et chez lesquels nous retournons, sans honte, pour nous ressourcer. Et que dire des nombreuses politiques, stratégies sectorielles, programmes, schémas, etc. élaborés et oubliés dans les tiroirs. Perpétuel recommencement, absence de mémoire. Quels gâchis !

    Il y a lieu de questionner le niveau de portance des projets (technique ou politique) et la volonté politique des dirigeants à conduire le Burkina vers un avenir meilleur.

  • Le 23 août 2022 à 12:26, par Afriquevision2040 En réponse à : Energies : Le Burkina Faso veut expérimenter l’hydrogène vert

    L’hydrogène est à terme une source d’énergie incontournable pour l’humanité donc pour l’Afrique. Les véhicules à hydrogène (piles à combustibles) sont plus efficaces en opération que les véhicules électriques avec les batteries au lithium-ion. Un véhicule à hydrogène avec 5 kg sous pression de 700 bars pour faire Bobo Ouaga sans s’arrêter pour alimenter en hydrogène. Par contre une véhicule à batteries devra probablement s’arrenter à Houndé pour se recharger pendant quelques heures avant de continuer. Des développements sont également en cours pour remplacer simplement l’essence par l’hydrogène dans les véhicules thermiques actuels. Mais les rendements ne sont présentement au rendez-vous. Dans les deux cas c’est l’eau qui sort du tuyau d’échappement.
    La technologie de la voie biomasse n’est pas mure à travers le monde pour une production par pyro-gazéification ( pyrolyse et gazéification) avec des intrants comme le bois, les déchets agricoles et autre biomasse avec une qualité et spécifications des déchets très importantes, Si un pays a déjà un taux d’utilisation vers d’autres besoins pour ces intrants, la disponibilité de la source posera problème. La seule source de production viable envisagée envisagée actuellement à travers le monde est l’électrolyse de l’eau en hydrogène et oxygène. Sa production dépend du coût de l’électrique du site de production. Pour les régions du monde où le coût de l’électricité est très faible cela devient de plus en plus complétif avec la baisse du coût des électrolyseurs de produire l’hydrogène. Ceci peut se faire par les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien car les coûts de produits peuvent être selon l’importance des gisements. Dans ;le cas par exemple du solaire le gisement important en Afrique (60% du gisement solaire efficace se trouve et Afrique) le coût de production de l’hydrogène devrait être très bas si les niveaux de corruption ne font pas grimper les coûts d’installations des systèmes PV. Ceci explique l’interêt qu’on porte à l’Afrique pour le solaire. Cependant, il ne suffit pas de produire, il faut transporter, distribuer et l’utiliser. Dans le monde à industries structurées c’est la course pour développer des infrastructures pour l’hydrogène.Je ne vois pas comment l’hydrogène produit en Afrique dans un avenir proche pourra trouver preneur en Afrique. Donc c’est probablement pour l’exportation. M^me pour cette activité, je ne vois comment cela pourra être fait sans infrastructure appropriée. Il faut aussi ajouter que pour un pays comme le Burkina, une centrale avec une même puissance installée produira nettement pour d’énergie électrique annuellement qu’une centrale installée à Ouagadougou.L’hydrogène que pourrait produite cette centrale sera aussi plus important à Dori ou Djibo qu’à Ouagadougou.
    Actuellement il possible de produire de l’électricité solaire à moins de 50 FCFA par kWh au Burkina. Il faut aussi se rappeler que c’est l’un des pays africains où le taux d’accès à électricité pour les populations est le plus faible en Afrique.Afrique, L’Afrique a fortement intérêt à développer la culture du solaire. On le dit et le répétè depuis plus de 40 ans. C’est une source d’énergie incontournable pour le continent de façon générale et pour des pays comme le Burknia en particulier Le solaire n’a pas dit son dernier mot.

    Afriquevision2040

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique