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Cybercriminalité au Burkina : Un préjudice de 1 milliard 400 millions de francs CFA entre mai 2020 et juin 2021

Publié le mardi 10 août 2021 à 23h20min

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Cybercriminalité au Burkina : Un préjudice de 1 milliard 400 millions de francs CFA entre mai 2020 et juin 2021

Une vingtaine de journalistes prennent part les 10 et 11 août 2021 à Ouagadougou à un séminaire de sensibilisation sur la cybercriminalité. Organisée par la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), structure placée sous la tutelle du ministère de la Sécurité, cette rencontre vise à impulser l’implication des médias nationaux dans la lutte contre la cybercriminalité en vue d’une réponse efficace. La cérémonie d’ouverture s’est tenue sous la présidence du ministre de la Sécurité, Maxime Koné.

Phénomène en plein essor au Burkina Faso, la cybercriminalité est en constante évolution dans le monde. Sa complexité et sa mutation exponentielle constituent une véritable équation à résoudre pour la cyber-sécurité dont la mission principale est de veiller au respect de la vie privée d’autrui, de la compétitivité et de la souveraineté nationale. Ainsi, savoir anticiper, créer la confiance, protéger les données à caractère personnel, sont aujourd’hui les défis majeurs à relever face à un tel fléau qui mine la société.

En vue d’une lutte plus efficace en pareille circonstance, le ministère de la Sécurité entend collaborer avec les médias nationaux afin de sensibiliser les populations sur la question mais aussi pour que seule l’information juste soit celle qui soit publiée.

Les journalistes participants au séminaire

Un préjudice financier de plus d’un milliards de FCFA dû à la cybercriminalité.

« L’objectif de ce présent atelier est d’impliquer nos médias nationaux dans la lutte contre la cybercriminalité en vue d’une réponse efficace. Il permettra également sans doute de partager les bonnes pratiques en matière d’utilisation responsable et professionnelle des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il n’est plus un secret qu’avec la nouvelle ère numérique, l’explosion de la cybercriminalité a engendré d’importants risques politiques, sociaux et des pertes financières énormes. » a expliqué Maxime Koné, ministre de la Sécurité.

Selon les statistiques de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), le Burkina Faso a enregistré entre mai 2020 et juin 2021, un préjudice financier de plus d’un milliard quatre cent millions de FCFA dû à la cybercriminalité.
A cet effet, la BCLCC à l’issue d’enquêtes menées pour traquer les auteurs, a identifié les pratiques cyber criminelles les plus récurrentes.

- L’usurpation d’identité

Elle est le fait d’utiliser l’identité d’une autre personne pour réaliser des actions frauduleuses et l’espace de prédilection de cette pratique est sur les réseaux sociaux ;

- Le chantage à la vidéo

Il se définit comme étant l’action d’extorquer de l’argent ou tout autre avantage par la menace de révélations compromettantes ou diffamatoires à travers une vidéo ;

- Les fraudes via les services de Mobile banking
-  Les faux e-mails

Pour mettre la main sur ces criminels du « Cyberespace », la BCLCC travaille en étroite collaboration avec des partenaires que sont notamment le ministère en charge de la communication, le parquet, les réseaux de téléphonie mobile, Interpol, la Commission de l’informatique et des libertés ainsi que les associations de banque.

Ainsi, suite à ces investigations, la BCLCC représentée par le commandant, commissaire de police Bantida Samire Yoni, les commissaires de police Moussa Zongo, Bayi Nignana et l’adjudant chef major de gendarmerie Issa Ouédraogo, a enregistré à ce jour plus de 1000 plaintes, 100 personnes interpellées et 50 personnes déférées au parquet entre juillet 2020 et juin 2021.

Le ministre de la Sécurité, Maxime Koné

« Les gouvernants sont passagers mais nous devons garder et surtout laisser un pays stable. », interpelle Maxime Koné

Face aux journalistes participants au séminaire de sensibilisation sur la cybercriminalité, le ministre de la sécurité a indiqué que le défi sécuritaire n’est pas la seule affaire du gouvernement. « C’est le problème de tout le peuple burkinabè », a-t-il soutenu avant de rappeler : « Les gouvernants sont passagers mais nous devons garder et surtout laisser un pays stable. Et quand il y a des difficultés, cela concerne tout le peuple burkinabè dans sa diversité. Au-delà des clivages politiques, religieux, confessionnels, c’est tout le monde qui est frappé ».

« Il y a une forme d’intoxication sur les réseaux sociaux qui tend à prendre le dessus sur la communication officielle. Malgré les communications officielles du gouvernement, il y a des cyber activistes et des lanceurs d’alerte qui sont à contre-courant de notre méthode globale de communication et qui tendent à semer la psychose au niveau de nos forces de défense et de sécurité et au niveau de nos populations par des informations erronées », a déclaré Maxime Koné.

Maxime Koné a donc invité les Burkinabè à prendre conscience de la situation et accompagner le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. S’adressant aux journalistes, il a suggéré la tenue d’un cadre approprié pour voir comment son ministère et les médias pourraient collaborer « pour donner l’information juste et saine aux populations qui veulent vivre dans la quiétude ».

La Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC)

Les participants seront également outillés sur les pratiques criminelles et seront informés sur les infractions les plus courantes durant la période 2020-2021.
La BCLCC a été créée suivant le décret N°2020-0099/PRES/PM/MSECU/MJ/MINEFID du 14 février 2020 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité.

Elle est organisée autour de trois brigades que sont la Division des enquêtes (DE), le Laboratoire de criminalistique numérique et de veille technologique (LCNVT), la Division de la communication, des statistiques et de la collaboration policière (DSCCP).

Les principales attributions de la BCLCC sont entre autres :
-  recevoir et traiter les plaintes, les dénonciations des personnes physiques et morales victimes de cybercriminalité ;
-  exécuter les réquisitions judiciaires ;
-  traiter les demandes d’entraide internationales en matière de lutte contre la cybercriminalité ;
-  communiquer et informer sur les nouvelles menaces liées à la cybercriminalité

Hamed NANEMA
Herman BASSOLE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2021 à 13:10, par Manuel kindo En réponse à : Cybercriminalité au Burkina : Un préjudice de 1 milliard 400 millions de francs CFA entre mai 2020 et juin 2021

    Belle initiative,
    Cela me rappelle qu’il y’a environ 15 ans le colonel Aouba et Younoussa SANFO mettaient en garde les autorités sur ce que Internet et sa mauvaise utilisation allait apporter comme problèmes. Il se trouvait des gens pour nier cela.
    Aujourd’hui les deux ont disparu et voici qu’on nous répète ce qu’ils ont dit depuis une vingtaine d’années.
    Parfois il vaut mieux ne pas avoir raison trop tôt.
    Bravo à lefaso.net qui a toujours contribué à nous éclairer sur les questions de sécurité informatique.

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