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Burkina/An 1 du MPSR2 : Que retenir à l’heure du bilan ?

3 octobre 2023, 11:28, par HA

Burkina/An 1 du MPSR2 : Que retenir à l’heure du bilan ?

c’est une excellente question que les instances du MPSR ne peuvent s’y soustraire.

En général, les populations sont beaucoup plus préoccupées par les délais, la qualité et l’exhaustivité, et à juste titre des objectifs que ceux du MPSR 2 se sont auto-assignés à la lumière de la sécurisation du territoire, de l’amélioration de la qualité de vie des Burkinabè et de l’amélioration du système de la gouvernance. Pour cette raison, le processus macro devrait ici se concentrer sur le risque et la vision architecturale, les deux éléments gérables qui ont le plus grand impact sur les délais, la qualité et l’exhaustivité des objectifs auto-assignés du MPSR 2.

Vision architecturale et Risque

Depuis 2015, le langage des terroristes se mesure en termes de d’incidents sécuritaires et de fatalités ou de morts avec une dynamique de puissance de 2015 à 2023. C’est très claire ils sont là pour ôter des vies, pour nous immobiliser, pour nuire à nos échanges, et de détruire nos moyens de subsistances (nos capacités de régénérescences et de reproductions). De Roch à IB en passant par Damiba cette dynamique de puissance en nombre de morts n’a véritablement pas changé. Naturellement, cela obéit à une dynamique de l’escalade. La vision architecturale théorique de la lutte anti-terroriste n’a pas aussi changé depuis Roch jusqu’à IB par contre comme l’a dit M. Sana Guy l’implémentation a connu des évolutions beaucoup plus significative sous IB avec une mobilisation des combattants en volume (50 000 VDP avec des propositions d’envoyer les effectifs à 100 000 VDP selon le PM, 5 000 militaires + 6 000 militaires recrutés en plus du stock initial du personnel militaire de 11 450 militaires avant 2015 (selon la banque mondiale) , des recrus de 1 500 gendarmes et 4 000 paramilitaires eaux et forets). Les implications d’un tel volume de personnels militaires en terme d’organique militaire, c’est la création des nouvelles régions militaires avec 12 Bataillons d’intervention rapide en opération. Mais pour le moment, la politique de défense semble s’axer comme celle fondée sur la politique de défense contre un seul adversaire principal à action régionale (Forces terrestres organisées pour une défense classique, structurée autour d’un puissant corps de manœuvre). Dans le contexte de lutte contre le terrorisme et de la souveraineté, la seule question que je me pose ici : Est-ce qu’il faut axer une politique de défense pour 1) une "défense totale du territoire " comme en Suisse, en Israël et en Finlande (2000-2005) ou 2) une politique de défense d’"action régionale" (Forces terrestres organisées pour une défense classique, structurée autour d’un puissant corps de manœuvre, une défense de guerre froide : comme en Grèce (en 1998), l’Allemagne en 1985, URSS en 1989, le Brésil, et les Etats-Unis de 1990) ou encore 3) une politique de défense d’une Armée organisée pour défendre l’intégralité du territoire sans nécessiter de recourir à la conscription ? Pour le moment, je vois que cette transition semble avoir fait le choix de l’option 2). Ainsi, Depuis 1991 la Russie a mené des opérations exclusivement à sa périphérie. Ainsi, on dénombre depuis la chute de l’URSS : 2 guerres en Tchétchénie, 1 en Géorgie, 3 opérations militaires en Asie centrale... La transition après avoir décidé d’envoyer un contingent militaire au Niger (Ouaga-Niamey plus de 500 Km de projection) dégage une tendance similaire en terme de comportement avec l’armée russe. Alors que le terrorisme est beaucoup plus complexe qu’une seule défense contre un adversaire principal.
C’est sure que cela suscitera des questions de couplage, de cohésion et d’exhaustivité au sein de l’armée burkinabè.

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