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Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 08h16min

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La gendarmerie de Bobo a mis aux arrêts, le mercredi 21 septembre 2005, un grand bandit qui opérait sur la route Banfora-Orodara. Coulibaly Seydou dit « Seydou Béréga » était basé à Bérégadougou dans la Comoé et compte à son actif deux meurtres.

Le plus étonnant et le plus effrayant dans cette arrestation, c’est qu’il ressort que Seydou Béréga avait pour « patron » un brigadier-chef de police. Celui-ci du nom de Seydou Traoré était au moment des faits, en poste au commissariat de police de Bérégadougou. Voici toute l’histoire.

Seydou Béréga qui a déjà séjourné à deux reprises à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB) décide d’arrêter toute activité portant atteinte à la sécurité des pauvres citoyens. Il entreprend donc de travailler dans les champs de canne à sucre et donne un fonds de commerce à sa femme qui fait le tour des marchés environnants pour vendre.

Sa reconversion semble bien réussir quand un policier se lie soudain d’amitié avec lui. Il commence par lui acheter de la cigarette avant de lui parler un jour d’un projet qui les arrangera tous les deux. Le projet consistait pour le policier à fournir des armes au bandit pour des opérations sur les routes. Les gains devraient servir au brigadier de police à s’acheter un véhicule puisque étant déjà près de la retraite et n’ayant pas de voiture.

Seydou Béréga sans hésiter abandonne toutes ses bonnes résolutions et accepte l’offre du policier tout en se disant qu’il ne pouvait espérer meilleur complice. C’est ainsi que le policier se rend une nuit à son domicile pour lui remettre une musette contenant cinq pistolets et des cagoules.

Le bandit qui n’avait plus de gang recrute alors trois autres personnes dont un élève de 17 ans. Ils organisent une attaque sur l’axe Banfora-Orodara et se partagent le butin de la manière suivante : 25 000 F pour les deux jeunes, 75 000 F pour l’adjoint de Seydou Béréga, 100 000 F pour Seydou et 140 000 F pour le policier. Celui-ci se rend chez le bandit pour récupérer sa part et en même temps les armes.

Le gang était dans l’attente d’un autre coup quand il fut pris par la gendarmerie. Après leur arrestation, Seydou Bérèga a tout avoué aux gendarmes et en présence de Seydou Traoré qui n’a pu nier les faits. Des témoins interrogés à Bérégadougou ont reconnu que le policier fréquentait régulièrement et de manière douteuse le bandit.

Il faut toutefois noter qu’au début de la confrontation, le sieur Traoré avait tenté de nier toutes relations avec Seydou Béréga. Mais quand ce dernier avec détermination raconta ce qui s’était passé, il n’a plus rien dit.

Cette histoire a un peu embarrassé la gendarmerie qui craint que la police ne crie à la vengeance puisqu’un ex-pandore a été dernièrement arrêté par la police. Seulement tous les faits et témoignages accablent le policier en question. De toute façon si des investigations permettent de dénicher des brebis galeuses au sein des forces de l’ordre, tant mieux alors pour les honnêtes citoyens ! Le policier a donc été déféré en même temps que ses complices à la Maison d’arrêt et de correction le lundi 26 septembre 2005.

Les armes dont a parlé le bandit n’ont pas été retrouvées chez le policier lors de la perquisition de sa maison. Pour Seydou Béréga, il se pourrait que n’ayant pas été satisfait de sa collaboration avec lui, il les a remis à un autre gang. L’enquête suit toujours son cours.

La gendarmerie a également mis le grappin sur un chef de gang basé au secteur n°12 (ex-Niénéta). Ses acolytes qui sont en cavale sont activement recherchés par les forces de sécurité. Les armes qu’ils utilisaient pour opérer en ville ou sur les axes routiers ont pu être saisies. Elles étaient soigneusement enterrées en brousse et ne ressortaient que lorsqu’une attaque était en vue.

Un autre chef de gang a lui aussi été appréhendé par la gendarmerie, mais ses complices ont pu prendre le large. Ce gang avait fini par « se spécialiser » dans le vol d’engins à deux roues appartenant à des hommes de tenue. Ainsi des P50 ont été retirées des mains d’un sapeur-pompier et de militaires. La mobylette du sapeur-pompier a pu être retrouvée et serait aux mains de la gendarmerie. Une « Ninja » d’un militaire aurait été vendue à Sikasso.

Des délinquants du côté de Sogossagasso, localité située à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Bobo-Dioulasso sur la route de Ouagadougou, se sont permis d’attaquer les populations avec de fausses armes, c’est-à-dire des jouets ressemblant à de vraies armes. La population ayant découvert la supercherie a pris ces délinquants « farceurs » et les a conduits à la gendarmerie.

La collaboration de la population a également permis de mettre aux arrêts un réseau de faussaires de billets de banque. Originaires de l’Afrique centrale, ces faussaires ont été pris avec tout leur matériel de contrefaçon de dollars et d’euros.

CH & UK

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2005 à 11:19, par Burkimbila En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

    La majorité des jeunes de Bobo-Dioulasso sont des fainéants. Ils passent leur temps à sortir avec des filles, les fillettes se vendent au su quelques fois de leurs familles, les garçons c’est le thé, la cigarette et le scrable, ... Ils ne veulent fournir aucun effort et veulent ressembler à ceux qui travaillent, c’est ainsi qu’ils finissent dans le banditisme, la prostitution, le trafic d’enfants, ...
    Par exemple, ce policier qui sait très bien qu’il veut une voiture avant sa retraite et qui se contente d’un boulot qui nourrit à peine son homme ; il aurait dû poursuivre ses études ou se lancer dans l’agriculture qui est un secteur très porteur dans l’ouest !!!

    Il faut que les mentalité changent et il faut attaquer le mal à sa base.
    Beaucoup de jeunes désoeuvrés de Bobo-Dioulasso commencent à faire des enfants très tôt. Des enfants dont les parents inconcients et/ou insouciants ne peuvent assurer l’éducation. Supposez une population qui se comporte de la sorte, le résultat final ne surpprend pas !

    Les autorités nationales, provinciales, départementales, communales, doivent se donner comme tâche de sensibiliser les jeunes à de meilleurs comportements, à plus de responsabilité, qu’ils sachent que les jeunes des autres villes ne sont pas mieux aidés que eux. Au contraire, c’est dans cette région de l’ouest qu’on a des écoles de métiers d’où les élèves sortent polyvalents en maçonnerie-menuiserie-soudure avec du matériel pour s’installer et un fond d’installation.

    Le résultat final du comportement de ces jeunes affecte tout le pays et ils faut que les parents soient plus responsables de leurs foyers, qu’ils sachent qu’ils doivent bien éduquer leurs enfants. Pour l’intérêt du pays, il vaut mieux ne pas faire d’enfants, que d’en faire et ne pas s’en occuper !

    • Le 29 septembre 2005 à 12:37, par Francky En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

      Tu as raison sur certains plans,mais qu’est ce ke l’Etat offre concrètement comme opportunités de travail à cette jeunesse ? A supposer meme que ces jeunes soient super créatifs, où trouveront-ils les moyens de se lancer eux meme ? Les filles,le thé,... tout ceci ne sont que les consequences de l’ennui,et les bobolais n’en ont point le monopole.Partout dans le monde où il n’y pas d’opportunités réelles d’emplois,ce comportement existe.
      Si t’as des solutions concretes,c’est le lieu ici de les proposer,ce sera un debat ouvert et constructif.

      • Le 29 septembre 2005 à 13:35, par Burkimbila En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

        Lorsqu’on a un problème à résoudre il faut considérer ses atouts (ceux de son environnement surtout) même si par la suite on peut changer de terrain. Il faut évaluer ses forces, le temps à mettre avant les premiers résultats, ...

        Il y a les optimistes et les pessimistes : les optimistes foncent soutenus par leur courage et leur espoir, les pessimistes veulent faire tous les calculs avant de comencer et perdent quelques fois les pédales lorsqu’un imprévu survient ; il faut être du côté optimiste. Néanmoins voici quelques exemples :

        La région de l’ouest est celle qui enregistre la plus grande pluviométrie, elle reçoit le plus grand nombre de touristes, ... ces atouts naturels peuvent être bien exploités : les jeunes peuvent développer l’agriculture (cela est valable pour tout le pays), le coton, les amendes, les fruits. Ils peuvent aussi développer le tourisme.
        Le premier élément d’un succès c’est la détermination de soi même, ensuite les autorités peuvent intervenir comme elles le font par exemple avec les producteurs de coton en facilitant l’exportation qui fait honneur à tout le pays. Quel Burkinabè n’est pas honoré de savoir que le BURKINA FASO est le 2ème producteur de coton en Afrique ? Qui de l’ouest n’en est pas honoré , quand on sait que le coton y est plus produit ? Nous pourrons améliorer très sensiblement la production du maïs, des amendes et produits connexes, des tubercules, des fruits (nature, séchés, confitures, jus, ...). La SAVANA a fermé ses portes alors que les pays arabes apprécient très bien les jus qu’on y produisait.

        Etc.

        Il y a des potentialités naturelles qu’il faut exploiter avec courage. Si le courage exigé par ces travaux fait peur au jeunes, les maux actuels les exposent à des risques plus importants. Il faut changer de pratiques parce que les preuves sont là, ... ni honneur, ni richesse, terminer sa vie en prison ou se faire tuer comme un aminal, ...
        Il ne faut pas s’attendre à être employé par l’Etat ou quelqu’un d’autre, il faut s’auto-employer !
        IL FAUT TIRER LES LECONS ET SE REVEILLER.

    • Le 29 septembre 2005 à 13:06 En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

      Arrête de dire que la majorités des bobolais sont des fainéants. parce que là tu parles un peu au hasard. tu ne sais pas que c’est une insulte ça ? ne crois pas que les jeunes bobolais n’ont pas d’ambition. c’est qu’il ya pas les moyens ou alors les activités marche pas à bobo. tous les jeunes bobolais se retrouvent à ouaga pour se trouver du travail. bobo est oublié. point

      • Le 29 septembre 2005 à 14:06, par Burkimbila En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

        Mon objectif est de construire, pas d’insulter. Je ne pense pas et je ne veux pas que ’fainéant’ soit vu comme une insulte.
        Je veux justement qu’on favorise l’auto-emploi qui est la voie de sortie dans cette situation de manque de concours, ... Il faut une prise de conscience collective. Vois plutôt les choses dans un sens constructif cela sera millle fois plus payant.
        Donnons nous des idées positives et pour cela, la première étape consite à avoir une attitude positive et un comportement juste.

        • Le 29 septembre 2005 à 18:36, par Francky En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

          Burkimbila,crois tu ke les jeunes ouagalais sont plus ambitieux ke les Bobolais ? c’est trop facile de dire d’aller cultiver. T’en connais toi des gens ki cultivent en partant de rien et ki s’en sortent ? C’est ke de la survie ! Crois tu ke pour cultiver le coton,la volonté seule suffit ? Et les terres,comment comptes tu les donner à ces jeunes ? Ont ils les moyens de les acquerir ?
          Je suis d’accord avec toi kan tu dis k’on ne doit pas compter sur les concours, mais en plus de la volonté de ces jeunes,il leur fo un coup de pouce, et ce coup de pouce doit venir de l’Etat et des pouvoirs locaux. K’on cré un fond d’aides aux jeunes (artisanat,commerce,agriculture mecanisé) et tu veras s’ils se manifesteront pas. T’as vu les moyens ki sont deployés à Ouaga ? les ont ils à Bobo ?
          Nul n’a le monopole de la Fainéantise.

          • Le 29 septembre 2005 à 19:26, par Burkimbila En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

            Il y a des dirigeants politiques à Bobo, il y a des directeurs de campagne des différents partis qui cherchent à être côté. Si par exemple au lieu d’attendre les propositions des politiciens pour voter pour eux les jeunes leur proposent plutôt leurs projets ? Personnellement, je ne pense pas qu’il y a des moyens déployés à Ouaga et il faut voir aussi les autres villes.

            Pour ce qui est des terres, s’il y a un projet je suis sûr qu’aucune autorité de s’opposera. Même les moyens peuvent être acquis si les jeunes se montrent décidés. J’y crois parce l’ouest a de grands politiciens qui n’ont aucun intérêt à faire échouer les projets des jeunes.

            Ce site est une occasion par exemple pour prendre les gens à témoin : un projet bien monté, une demande de soutien adressé à X avec engagement de résultats au bout de N temps et on suit. Je rappelle que c’est d’abord la détermination des jeunes qui est le premier atout.

            Je me dis qu’au pire des cas, chacun peut faire quelque chose pour lui et plutard on met les moyens ensemble pour projeter plus loin.
            Mon problème est qu’il faut faire quelque chose pour survivre et si on peut vivre 5, 10, 15 ans conscient de cela c’est qu’on peut soi même s’en sortir.

            Que les jeunes s’engagent avec les partis politiques sur contrat ! Les rencontrent avec les touristes sont des occasions pour créer des jumélages qui peuvent porter. Il ne faut pas avoir le regard tourné vers l’Etat puisque cela n’a rien donné depuis belles lurettes ! Trouvons d’autres moyens que l’Etat ...Je crois qu’on attend trop de cet Etat qui devait être oublié dépuis faute de réactivité !

        • Le 29 septembre 2005 à 19:50 En réponse à : > Grand banditisme : Le policier qui voulait coûte que coûte une automobile

          Traiter les gens de mon village / ville / région de fainéant, et ça ne me ferai pas mal, une seule seconde. Il y a à ce remettre en cause, et voir la réalité en face et être responsable par rapport aux actes que l’on pause.
          Si tu n’est pas pareuseux ou fainéant, travaille à le prouver. Le manque d’entreprises, de chantier ... n’est pas une excuse pour quelque jeunesse que ce soit.

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