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Lutte contre le Covid-19 : L’armée et son travail dans l’ombre

Publié le vendredi 8 mai 2020 à 22h55min

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Lutte contre le Covid-19 : L’armée et son travail dans l’ombre

Mise à disposition de tente géante, fabrication de solutions hydro alcooliques, contrôle de qualité des masques. L’engagement des Forces armées nationales dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 est multiple. Après le travail du Bureau de garnison qui intervient dans le conditionnement, le traitement et la mise en bière des décédés par suite du Covid-19 et la gendarmerie qui assure les patrouilles, nous levons un coin de voile sur la contribution d’autres entités de l’armée, notamment le service de santé des armées.

Aux premières heures de l’apparition du Covid-19 au Burkina Faso, le gel hydro alcoolique a fait objet de surenchère. Les prix ont grimpé exponentiellement et l’on a même frôlé la rupture. C’est alors que surtout sur les réseaux sociaux a circulé la nouvelle de mise en vente de substance hydro alcoolique par l’armée. La forte demande n’a pu être satisfaite. La solution est produite par la direction centrale du service de santé des armées dans le laboratoire d’étude et d’analyse de l’intendance militaire situé au camp Sangoulé Lamizana.

Le Médecin Colonel Major, Kafando Hamado, directeur central du service de santé des armées rappelle que la solution a été mise en place pour des besoins urgents. « Nous disposons d’un personnel qui a les compétences de le faire. Les gens se sont proposés de préparer cette solution pour protéger le personnel de l’armée et la population de façon générale afin d’éviter la contamination », explique-t-il.

Le Pharmacien Capitaine Nacro Zakaria, responsable de la production des solutions hydro alcooliques et des savons liquides reconnait que l’engouement inattendu suscité par le produit a vite provoqué une rupture. En réalité, les flacons ont manqué. Le service propose des solutions de 1 litre, 200, 130 et 120 millilitres et bientôt du savon et du gel. Les capacités de production sont extensibles en fonction de la demande et des moyens de production. Les journalistes ont pu assister à toutes les étapes de la fabrication de la solution hydro alcoolique que les praticiens ont jugée simple, mais dans le strict respect du protocole proposé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Capitaine Nacro Zakaria expliquant le processus de fabrication de la solution Hydro alcoolique

Tout masque de protection n’est pas bon

Le laboratoire d’étude et d’analyse de l’intendance militaire s’est également lancé dans le contrôle de la qualité des tissus destinés à la fabrication des cache-nez. « C’est le seul laboratoire au Burkina capable de le faire. Il est difficile de démêler le vrai du faux, d’où la nécessité de disposer de moyens modernes pour certifier la qualité des tissus », explique l’Intendant Colonel Major Parkouda Jean-Baptiste, Directeur central de l’intendance militaire.

En plus des clients institutionnels comme le gouvernement et ses démembrements, L’Agence burkinabè de normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM), le laboratoire national, le laboratoire d’étude et d’analyse de l’intendance militaire reçoit également des clients privés. « Nous avons ouvert les possibilités de nos prestations, il y a environ une semaine. Des couturiers de Ouaga et de Bobo notamment nous envoient des échantillons pour analyser », a poursuivi l’Intendant Colonel Major.

Crée le 24 février 2014, le laboratoire a pour mission d’assurer l’évaluation de la qualité et de la conformité du matériel habillement, textiles, cuire, bouclerie et des équipements individuels des forces armées nationales et de tout autre demandeur.

Les différentes quantité de solution hydro alcoolique produites

Une tente pour Yalgado

A l’entrée de l’hôpital Yalgado Ouédraogo le visiteur est accueilli à sa gauche par une tente géante. C’est la zone de zone d’accueil et de tri de patients suspect de Covid-19 de l’hôpital. « Dans les services de santé, il y avait comme une sorte de psychose parce que les malades qui arrivaient, même si ce n’est lié au Covid, le personnel avait des réticences à les recevoir. Le ministère nous a donc demandé de nous assurer de la continuité des soins. Nous avons donc pensé à demander une tente à l’armée. Elle est allée au-delà de nos attentes », explique le Directeur général de l’hôpital Yalgado, Constant Dahourou. C’est une infrastructure neuve qui a été installée, elle a une capacité d’accueil d’au moins 50 personnes.

«  Tous les patients qui arrivent à Yalgado, au lieu d’aller dans les services pour créer la panique, ils sont orientés ici. Tout le dispositif est sur place, pour faire l’évaluation. Ici on a des places où on peut les garder, au cas où il n’y a pas de place, les patients sont dirigés à Tengandogo », a poursuivi le Directeur général. Les suspects qui présentent des signes viennent de la ville de Ouagadougou, mais aussi des provinces.

La zone d’accueil et de tri de l’hôpital Yalgado Ouédraogo

Lire aussi : Gestion des décès Covid-19 : La difficile mission du Bureau de garnison des Forces armées nationales burkinabè


Selon le Pr Mahamoudou Savadogo , médecin infectiologue, coordonnateur de la zone d’accueil et de tri, c’est une équipe pluridisciplinaire d’une soixantaine de personnes composée de médecins, de réanimateurs, d’infectiologues, hygiénistes, d’attachés de santé, d’urgentistes, de médecins généralistes qui travaillent quotidiennement. Le dispositif fonctionne 24h24.

En un mois de fonctionnement, la zone d’accueil et de tri a reçu autour de 2500 patients. Avec plus de 100 suspects, une dizaines de malades Covid-19 a été détectés.

Le Directeur général de Yalgado Ouédraogo Constant Dahourou, a saisi l’occasion de la visite des journalistes pour témoigner sa gratitude à l’armée. Il fera remarquer que la collaboration existe avant l’apparition du Covid-19. Ainsi, une trentaine de militaires, médecins, infirmiers, attachés de santé sont à Yalgado. « Avec la tradition de discipline reconnue à l’armée, ils insufflent une certaine dynamique dans le fonctionnement des services », s’est réjoui le Directeur général.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mai 2020 à 11:57, par Ka En réponse à : Lutte contre le Covid-19 : L’armée et son travail dans l’ombre

    Je dis ‘’’’chapeau’’’’ a cette nouvelle génération de militaire très solidaire et franche : Disons cela a tous nos FDS de 2020. Car à une certaine époque on n’a vu un médecin militaire sous serment se permettre de délivrer un faux certificat de décès ‘’mort naturel’’ pour Thomas Sankara assassiné avec ses compagnons, ou David Ouédraogo torturé à mort : Ou un Gendarme devenu ministre s’est permis de raser les têtes de ses compatriotes pour faire plaisir à ses mentors. Surtout les fillettes du RSP qui tiraient sur tout ce qui bouge. Ici, je dis bravo à ces militaires de nouvelle génération, sous l’ombre, font un travail de titan. C’est dans ces moments difficiles pour notre patrie, et avec une action de ce genre, qu’on voit que le serment d’un militaire de servir son pays est respecté : Avec cette analyse pertinente, ‘’c’est claire que la discipline et l’intelligence qui sont, entre autres, des qualités d’un bon militaire, et doivent être mis en avant le sens de l’honneur, la probité, le professionnalisme et le comportement, sont prouvés à travers les actions que font ces militaire, surtout des actions à risque.’’ Encore une fois, ‘’Bravo à vous.’’

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