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PME/PMI : Deux chercheurs burkinabè proposent des pistes pour améliorer les pratiques managériales

Publié le dimanche 4 août 2019 à 08h00min

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PME/PMI : Deux chercheurs burkinabè proposent des pistes pour améliorer les pratiques managériales

Dr Soumaila Gansonré et Dr Sugrinoma Aristide Ouédraogo, deux chercheurs en économie des universités de Ouagadougou et de Ouahigouya , ont présenté, le samedi 3 août 2019 à Ouagadougou, les résultats de leurs recherches portant sur la « structure du marché, pratiques managériales et performances des petites et moyennes entreprises au Burkina Faso ». L’étude, dont les résultats ont été présentés devant un collège d’enseignants-chercheurs et d’entrepreneurs, se veut une contribution à la production scientifique en vue d’améliorer la prise de décision sur les questions de développement du secteur privé.

L’étude, débutée en mai 2018 par ces deux chercheurs, a porté sur 850 entreprises basées dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Elle a relevé que les Petites et moyennes entreprises (PME) contribuent à plus de 60% au PIB et génèrent 70% des emplois dans les pays en développement. Toutefois, il y a d’importantes disparités en termes de productivité entre les PME des pays développés et celles des pays en développement, mais aussi entre les PME dans un même pays ou dans un même secteur d’activité.

En vue d’améliorer la contribution des PME à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté, les chercheurs ont proposé la mise en œuvre de mesures adéquates visant à promouvoir la croissance et la productivité.

Pour Dr Soumaila Gansonré et Dr Aristide Ouédraogo, la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne ont développé de nombreuses initiatives en vue d’améliorer l’accès au financement des jeunes porteurs de projets, dans l’optique de réduire le chômage. C’est ainsi que le Burkina Faso, à travers des structures de financement telles que le FASI, le FAPE, le FAIJ, a volé au secours des jeunes. Cependant, notent les chercheurs, « il est documenté que la croissance des PME reste encore limitée en Afrique.

Cette situation est en partie liée aux technologies, aux coûts élevés de production, de transport ». Pour relever ces défis, les deux chercheurs ont analysé les facteurs qui influencent les structures du marché et la politique de création d’entreprises, dans la visée de garantir la promotion d’emplois décents. Dans leurs explications, il est ressorti que parmi les freins à la promotion des PME, la qualité du management contribue, en partie, à la dispersion de la productivité des entreprises.

Entre août et décembre 2018 à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, du fait que ces deux villes abritent à elles seules plus de 90% des entreprises formelles, les deux chercheurs ont interviewé 850 entreprises œuvrant dans l’industrie manufacturière, le bâtiment et les travaux publics, la fourniture de services, le commerce général, etc. Les données collectées ont concerné les pratiques managériales des entreprises, leurs performances, la structure de leurs marchés, les caractéristiques individuelles de l’entreprise et du fondateur.

Au bout du compte, les chercheurs estiment que l’analyse descriptive montre une amélioration de la qualité du management entre les années 2012 et 2017. Le score moyen est passé de 0.38 à 0.41, soit un taux de croissance de 85%. Pour les chercheurs, sur la base d’analyse économétrique, « les résultats révèlent qu’une bonne qualité managériale a une influence positive et statistiquement significative sur tous les indicateurs de performances des PME ». En somme, « la survie et la croissance des PME en Afrique nécessite des technologies plus efficientes, l’amélioration de la gouvernance des entreprises et l’amélioration de la productivité des facteurs utilisés.

Pour Dr Gansonré et Dr Ouédraogo, les décideurs doivent donc accompagner les jeunes promoteurs avec des formations adéquates visant à promouvoir de bonnes pratiques managériales au sein de leurs entreprises, soutenir les porteurs de projets à développer un système de suivi des indicateurs et les mesures à envisagées si les tendances ne sont pas à la réalisation des objectifs fixés, promouvoir une concurrence saine dans les différents sous-secteurs de l’économie.

Les chercheurs encouragent les entrepreneurs à cultiver l’excellence grâce à un mécanisme adéquat d’incitation et de sanctions, à définir et à rendre accessibles des tableaux de bord, à suivre fréquemment l’évolution des indicateurs et à prendre des mesures préventives pour anticiper les blocages.

Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
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