ADB : Je suis allée rendre visite aux parents et j’ai profité de ce voyage pour rencontrer deux entrepreneurs en bâtiment de la place. Nous avons échangé sur les domaines dans lesquesl nous pouvons collaborer pour apporter la technologie americaine au Burkina. Le Burkina a toujours des problèmes dans certains domaines de la construction, comme cela a été constaté et confirmé par les deux entrepreneurs que j’ai pu rencontrer.

Lefaso.net : Depuis quand et comment êtes entrée dans la construction ?

ADB : Je suis dans ce domaine depuis Juillet 2001. J’ai d’abord travaillé comme contrôleur pendant 12 ans dans une compagnie de construction à Washington. L’experience acquise avec ladite compagnie m’a permis d’ouvrir ma propre compagnie de construction. Franchement dit, ce projet a été l’oeuvre du Seigneur ; Il a m’a ouvert des portes pour me permettre d’avancer.

Lefaso.net : Donnez-nous une idée de travaux déjà réalisés par "Tissa Entreprises"

ADB : Nous avons realisé pas mal de projets pour le gouvernement fédéral américain, la municipalité de Washington, et le secteur privé. Nous avons deux marchés en Floride : pour la construction d’un centre psychiatrique pour le service des anciens combatants, et la rénovation d’une salle de radiologie. A l’issue des deux project ci-dessus, le même service nous a confié la realisation d’un autre projet pour la construction d’une unité de soins intentifs.

Nous venons de décrocher un marché de GSA (General Service Administration), un service relevant du gouvernement fédéral - [pour la renovation d’un building du service des impôts ( Internal Revenue Service) à Lanham dans l’Etat du Maryland. Nous avons divers projets de constructions au niveau commercial.

En 2004, j’ai ouvert un department d’informatique dans TISSA ; nous livrons des ordinateurs au government americain ; nous leur louons aussi des tehniciens en informatique. Nous exportons également des ordinateurs à travers l’Afrique ; nous travaillons en collaboration avec une compagnie francaise pour répondre aux besoins des pays francophones en informatique. Nous exportons aussi des équipments de constructions tels que les camions de constructions, les équipment de travaux routiers, et aussi des equipments de forages hydrauliques.

Nous avons fait un chiffre d’affaires de trois millions sept cents mille dollars en 2004, soit l’équivalent de quelques deux milliards en francs CFA.. Je compte doubler ce chiffre pour l’exercice 2005. Nous avons actuellement 32 employés.

Lefaso.net : Rencontrez-vous des difficultés particulières liées au fait que vous êtes femme et membre d’une minorité raciale aux Etats-Unis ?

ADB : C’est une bonne question. Comme vous le savez, la discrimination raciale ne peut pas manquer. C’est surtout dans le secteur privé que je rencontre ce problème de discrimication. Le secteur public encourage et protège les femmes noires dans le business.

Lefaso.net : Les femmes burkinabè vivant aux Etats-Unis sont-elles suffisamment combatives en général ?

ADB : Je pense que toute femme qui vient aux Etats Unis apprend très vite à se battre, étant donné que c’est la société américaine qui l’exgige. La vie coûte cher et il est rare qu’une famille vive sur un seul revenu, compte tenu de ce que nos frères gagnent généralement ici.

Lefaso.net : Comment se porte le marché de l’immobilier dans la région de Washington en ce moment ?

ADB : Le marché de l’immobilier continue a croître. Depuis la chute des valeurs boursières en septembre 2001, tous les investisseurs se sont tournés vers l’immobilier. Cela a entraîné une appréciation et les prix des maisons ont doublé, voire triplé dans certaines zones.

Lefaso.net :Conseilleriez-vous à un Burkinabè vivant dans la capitale fédérale américaine d’investir dans l’immobier ?

ADB : Absolument. C’est la meilleure façon de sécuriser la retraite.

Lefaso.net : C’est bien connu, les Américains adorent parler de leur famille. Parlez-nous un peu de la vôtre...

ADB : Pour être franche, je n’ai pas souvent du temps à lui consacrer.

Lefaso.net : Vous jouez le rôle de commissaire aux comptes dans l’Association des Burkinabè de Washington et l’on sait que l’argent est souvent une source de dissensions et de tensions dans les partis et les organisations de la société civile regroupant des Burinabè. Aves-vous rencontré des problèmes de ce genre en ce qui concerne l’Aburwa ?

ADB : Par la grâce du Seigneur, je n’ai pas encore rencontré de problèmes en tant que commissaire aux comptes.

Lefaso.net : Un dernier mot avant de nous séparer :

ADB : Merci de l’honneur et surtout des encouragements que vous me donnez pour mener mes activités. C’est une responsibilité avec challenge ; mais je pense que je pourrai m’en sortir par la grâce de Dieu.

Interview réalisée par Samuel Kiendrébéogo
Washington