LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

« La santé passe d’abord par la base ; c’est depuis la case qu’on commence jusqu’au niveau supérieur », interpelle le directeur général adjoint de l’OOAS, Dr Assogba

Publié le dimanche 28 janvier 2018 à 19h25min

PARTAGER :                          
« La santé passe d’abord par la base ; c’est depuis la case qu’on commence jusqu’au niveau supérieur », interpelle le directeur général adjoint de l’OOAS, Dr Assogba

L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), institution spécialisée de la santé de la CEDEAO, a clos, vendredi, 26 janvier 2018 à Ouagadougou (et ce, après cinq jours de travaux), sa deuxième réunion du Comité régional de pilotage du projet de surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest (REDISSE). Il s’est agi pour les participants de finaliser le guide d’orientation pour l’élaboration d’une stratégie nationale d’intervention à base communautaire dans les pays-membres de l’espace commun. Ce guide est annexé par un document appelé cadre opérationnel de mise en œuvre des douze points d’action de la conférence de Dakar sur le district sanitaire.

Pour le directeur général adjoint de l’OOAS, Dr Laurent Assogba, ces deux documents stratégiques, prêts à être vulgarisés au niveau des pays sur la base de la mise en place et du développement des systèmes sanitaires (focalisés sur les districts sanitaires). Il est important que les pays parlent le même langage, précise-t-il, souhaitant que les pays s’approprient ces documents pour exploiter les opportunités. « Il est clair que la santé passe d’abord par la base, c’est depuis la case qu’on commence par s’occuper de la santé jusqu’au niveau supérieur », souligne Dr Assogba, qui appelle une utilisation adéquate desdits de référence pour améliorer la santé des populations.

Le représentant du bureau régional OMS-Afrique mesure l’importance de la thématique abordée pour son institution. « Il est grand temps que l’homme reste au centre de l’intérêt des politiques et des prestataires », lance Dr Tarcisse Elongo pour qui, on ne peut espérer engager une communauté, si elle n’est pas considérée comme partenaire. Il ajoute également que le système de santé doit être à mesure de s’adapter à toutes les contraintes pour espérer avoir des prestations de qualité. C’est en cela qu’il salue la proposition de ce guide, « qui arrive à point nommé ». Il est donc demandé aux politiques de créer des conditions où la promotion de la santé va être au centre des intérêts. Il faut influencer pour réduire le nombre de malades, c’est-à-dire la prévention. C’est pourquoi est-il souhaité l’implication des élus locaux (maires) pour sensibiliser les communautés sur les questions de santé aux fins de parvenir à la couverture sanitaire universelle avec pour soubassement, la qualité.

« Les ratios de mortalité maternelle et de mortalité infanto-juvénile dans les pays africains figurent parmi les plus élevés au monde. La majorité de ces décès ont lieu dans la communauté, car les populations sont non seulement plus exposées aux risques, mais aussi et surtout confrontées aux difficultés d’accès aux services de santé. Il est certain que l’amélioration de l’accès des services de santé et de la couverture sanitaire passent par le renforcement des services de santé à base communautaire à travers la participation communautaire, mais aussi la restauration du rôle majeur des collectivités territoriales à savoir la planification des actions de développement à la base qui intègrent l’ensemble des secteurs sociaux… », explique le directeur de cabinet du ministre de la santé, Hugues Landry Hien, présidant la cérémonie de clôture.

A l’en croire, cette rencontre vient à point nommé (parlant du Burkina) pour accompagner le processus d’élaboration du plan stratégique de santé communautaire 2018-2022 entrepris par le ministère de la santé. « Dans la même optique, nous avions entrepris le recrutement et la mise en fonction de deux agents de santé à base communautaire dans chaque village administratif », a confié le directeur de cabinet du ministre de la santé, précisant que ce recrutement a été placé sous la responsabilité du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Ce sont donc, poursuit-il, plus de 17 mille agents de santé à base communautaire qui ont été recrutés formés et équipés pour la mise en œuvre de leur paquet d’activités. C’est pourquoi, tout comme ses prédécesseurs, il dit ne pas douter que les documents issus de cet atelier vont permettre de booster le système dans les pays respectifs au grand bonheur des populations.

‘’Nous avons trouvé nécessaire d’élaborer un guide qui puisse orienter les pays à développer leur stratégie nationale d’intervention à base communautaire. Intervention à base communautaire, parce qu’il s’agit de placer ce guide dans le contexte de décentralisation en cours dans pratiquement chacun des pays membres. Il s’agit par-là de faire en sorte que la santé puisse s’inscrire dans tous les autres secteurs de développement, à commencer par l’éducation, l’assainissement, l’habitat, l’agriculture, l’élevage, l’environnement, etc. La santé doit pouvoir se retrouver dans chacun de ces secteurs de développement ; de sorte que lorsqu’on s’attaque à ces secteurs, qui sont les déterminants de la santé, on arrive à résoudre les problèmes de maladies chroniques…auxquelles nos populations sont confrontées ’’, ajoute Dr Namoudou Kéita, chargé de renforcement des systèmes de santé à l’OOAS.
Les communautés doivent donc définir, elles-mêmes, ce qui est important pour elles en matière de développement et, par ricochet, ce qui est important pour elles en matière de santé.

L’atelier a donc élaboré un guide qui va permettre aux pays de revisiter les stratégies ou politiques nationales existantes (ou de les développer, si elles n’existent pas) afin de les aligner sur l’autonomisation des communautés, en faisant en sorte que ce soient les collectivités territoriales qui gèrent les questions de santé au niveau de local ainsi que tous les sous-secteurs qui interviennent dans la santé. « La santé n’est pas que médical. Le personnel de la santé va assurer les soins, c’est pour cela il est formé ; le reste des secteurs doivent aussi assurer pour que la population ait droit à un aliment sain (agriculture), vive dans un environnement approprié, sain et propre (organisation de l’habitat), qu’elle soit instruite… », a indiqué Dr Keita.

OL
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2018 à 02:28, par Sidnaba En réponse à : « La santé passe d’abord par la base ; c’est depuis la case qu’on commence jusqu’au niveau supérieur », interpelle le directeur général adjoint de l’OOAS, Dr Assogba

    Les propos hypocrites que nous entendons à longueur d’année de la bouche de ces supposés experts sont sidérants. Dans leur tête, quand on parle de santé, on parle de médecin. et l’OMS et l’OOAS continuent de promouvoir cette vision tordue de la santé et les progrès sont lents. Pour tout ce qui est santé, pour l’OMS il faut un médecin. Finalement ces structures sont devenues des bureaucraties opulentes qui se moquent bien de la santé des populations. Le ministre de la santé a dit qu’il prenait un autre tournant, alors nous sommes allés l’attendre au tournant et c’est encore la même chose. La santé pour lui malgré son long logoré c’est les médecins. On a vu des postes réservés à des opérateurs de saisi occupés par des médecins dans certaines de ces structures internationales traitant de la santé. Alors dites à vos médecins d’aller dans les cases.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique