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Résilience et croissance économique au Sahel : L’ambassadeur des USA visite les réalisations du projet REGIS-ER à Gayéri

Publié le samedi 15 avril 2017 à 11h45min

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Résilience et croissance économique au Sahel : L’ambassadeur des USA visite les réalisations du projet REGIS-ER à Gayéri

L’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique (USA) au Burkina Faso, Andrew R. Young a effectué, ce mardi 11 avril 2017, une visite des réalisations du projet de Résilience et de croissance économique au Sahel – Résilience renforcée (REGIS-ER) dans la commune de Gayéri (province de Komandjari) à l’Est. Ce séjour du diplomate américain a vu la signature de la convention locale de gestion des ressources naturelles de la commune de Gayéri.

Financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) pour une durée de 5 ans, le projet REGIS-ER a été mis en œuvre depuis 2014 dans le but de renforcer la résilience des populations les plus vulnérables du Niger et du Burkina à travers l’amélioration de leur sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique.

Au Burkina Faso, elle intervient actuellement dans trois régions, notamment au Centre-Nord, à l’Est et au Sahel. L’une de ces priorités est la gestion rationnelle des ressources naturelles à travers l’élaboration et la mise en œuvre de conventions locales. Ce projet s’attaque aux causes profondes de la vulnérabilité chronique en augmentant la capacité des ménages, des villages et des systèmes à s’adapter et à se remettre des chocs et des crises

C’est dans ce cadre que l’ambassadeur des USA au Burkina Faso, Andrew Young a visité les réalisations dudit projet dans la commune de Gayéri ce mardi 11 avril 2017. Reçu par les autorités administratives de la province, l’hôte du jour a d’abord tenu du toucher du doigt la réalité en allant visiter le site de Bandikini localité situé à 15km de Gayeri. Sur ce site, il a visité un champ agro-écologique avant de s’entretenir avec deux groupes d’épargne et de crédit.

Après cette visite retour à la mairie de Gayéri, où l’ambassadeur s’est entretenu avec le maire et les membres de la commission aménagement du territoire communal. S’en est suivi la cérémonie de signature de la convention locale de gestion des ressources naturelles, permettant que le document, adopté par le conseil de délégation spéciale communale et approuvé par le haut-commissaire de cette province, soit officiellement reconnu.

« Cette convention locale préparée avec les populations, a estimé le maire de Gayéri, Thiombiano Kirsi, vient à point nommé pour améliorer le présent et l’avenir des enfants, en cherchant les voies et moyens pour freiner, voire stopper la dégradation poussée des ressources naturelles et la fréquence des conflits liés à leur utilisation. » Elle est, selon lui, le fruit des discussions et négociations entre les communautés qui ont fixé les normes et lesrègles de gestion de ces ressources tout en déterminant leur accès, leur utilisation et les sanctions en cas d’infraction.

Quant au haut-commissaire de la Komandjari, Etienne Zongo, représentant le gouverneur de la région de l’Est, il a expliqué que cette convention est un travail collaboratif de plusieurs mois, « un investissement important et une vraie promesse de changement pour les populations qui pourront cultiver leurs champs, élever leurs bêtes, mener leurs activités génératrices de revenus et améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle sans compromettre les ressources dont profiteront également les générations futures ». Il a donc invité les populations de Gayéri à un bon usage de la convention.

C’est aussi le souhait du directeur pays du projet REGIS-ER, Alain Ky-Zerbo, pour qui la convention est conçue selon le principe qui considère que mieux on connait une ressource, mieux on peut la gérer de manière durable. « La convention locale est d’abord un processus d’échange qui implique tous les acteurs de la commune pour prendre en compte les besoins de chacun, identifier les ressources disponibles, les quantifier et mettre en place des règles d’accès, de gestion et des sanctions », a-t-il expliqué. D’autres communes comme celles de Seytenga au Sahel et Barsalogho au Centre-nord (bientôt Manni) ont déjà signé leur convention locale.

Dans son discours, l’ambassadeur a remercié les populations de Gayéri de tout cœur pour cet accueil chaleureux. « Les règles et les institutions locales de gestion de ressources naturelles sont essentielles pour promouvoir la résilience des populations », a-t-il renchéri. « Le message aujourd’hui à travers le présent évènement est que la bonne gestion des ressources naturelles, la lutte contre la désertification et la dégradation des écosystèmes est l’un des piliers de la résilience en milieu rural », a ajouté Andrew Young. Et de poursuivre que le changement climatique au Sahel et la pression humaine sur les ressources naturelles renouvelables sont une réalité.

Selon le diplomate américain, à Gayéri, le projet REGIS-ER financé par USAID et exécuté par l’ONG NCBA CLUSA a clairement constaté que la dégradation de l’écosystème est une préoccupation des populations et cela concourt à la baisse de la production agro-sylvo-pastorale. » Cette signature de convention constitue, à l’entendre, la mise en œuvre d’une véritable gouvernance des ressources naturelles et des actions d’adaptation à la variabilité et au changement climatique afin d’augmenter les capacités de résilience de la population de Gayéri pour une sécurité alimentaire durable.

Après la signature de la convention locale de Gayéri, le diplomate américain a visité un site de traitement de ravines à Soualimou et échangé avec les bénéficiaires. Dans le même village, il a visité un second site de démonstration de récupération biologique des terres dégradées (BDL).

En rappel, les groupes vulnérables prioritairement ciblés de ce projet (REGIS-ER) dans les sept zones d’interventions sont les femmes et ménages gérés par des femmes, les hommes, les adolescentes, les jeunes et les migrants ( projets novateurs d’entreprises agricoles).

Soumaïla SANA

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