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« Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

Publié le lundi 15 août 2016 à 06h22min

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« Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ :  Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

Monsieur le Président,

Un détail qui n’a aucune importance, mais je tiens tout de même à le souligner : je ne nourris aucune amertume envers les riches propriétaires de OUAGA 2000. En effet, Charles FOURRIER, dans son socialisme radical, faisait sans doute preuve d’exagération lorsqu’il alla jusqu’à condamner toute sorte de propriété.

Moi, en bon Moaaga, j’essaie de garder le sens de la mesure : « Wâamb kong wedre, n ye t’a miisa » (Le singe, mauvais perdant, juge amer le fruit qu’il n’a pas pu atteindre). Du reste, continuons de nous instruire de la sagesse moaaga, du moins, c’est mon petit frère Tibila, qui aime à le répéter, pour une fois qu’il se montre sage : « Sên salemd yègdegê wâ, wata tùbrê wâ » (Tout [insecte] ce qui caresse la joue menace déjà l’oreille). En d’autres termes, j’ai beau être naïf, je n’en suis pas à penser que le territoire burkinabè se limite à OUAGA 2000. Il y a aussi le champ que m’a légué mon père, dans mon village ; si l’on venait à me le confisquer, j’en serais à aller mendier dans les rues de OUAGA ou de BOBO.

Laissons donc à César ce qui est à César … Est-ce à cause de ma pauvreté congénitale, est-ce par manque d’ambition ? Je n’en sais rien. Mais je suis en mesure de le dire à qui veut l’entendre : j’ai fait le vœu perpétuel de ne jamais acheter le moindre mettre carré à OUAGA 2000. Qu’irais-je faire dans cet endroit où aucun enfant du quartier ne pourrait encore m’appeler : « Tonton Ecrou » !? Il paraît que c’est ainsi que l’on vit dans le monde occidental : chacun est enfermé chez lui, comme pour se protéger de ses voisins. Je ne suis pas sûr que même les morts qui dorment au cimetière aient cette froideur.

Autant dire que je rêverai toujours des prairies de mon village. C’est là que j’ai vu les premiers jours ensoleillés de ma vie, et il m’arrive encore de rêver que lorsque je fermerai les yeux pour toujours, je dormirai en paix, auprès de ceux que j’aimais tant et qui m’avaient mystérieusement quitté. En ces lieux, j’ai appris à marcher, à courir, à chasser du lièvre et du sanglier. En ces lieux, le rire des enfants rappelle à qui veut l’entendre combien la vie est mystérieuse et sacrée. C’est du moins ce que mon oncle Têesnongdo aimait à nous donner comme leçon, alors que nous étions encore tout petits, afin que nous ayons des repères stables pour le reste de nos jours. Je salue au passage la mémoire de mon oncle, qui vient de nous quitter, il y a moins de deux semaines. Je préfère cacher mon émotion derrière cette formule : « Têng rit yèla ! » (Cela pourrait, je crois, être traduit par : « Terre, qu’est-ce que tu peux porter comme mystère en ton sein ! »).

Pour les initiés, il me suffira simplement de rappeler qu’avant d’aller à la chasse, cet oncle nous réunissait autour de son fétiche nu. Puis, après avoir fait quelques incantations, il égorgeait un poulet, en faisant couler soigneusement son sang sur le fétiche ; ce dernier, peu à peu, se recouvrait de la peau de l’animal qu’il allait bientôt tuer. En d’autres termes, mon oncle tuait l’âme de l’animal chez lui, au village, et il ne se rendait ensuite en brousse que pour y récupérer sa viande.

Pour nous, notre bien-aimé Têesnongdo, parce que chasseur et détenteur d’un fusil, était l’homme le plus puissant du monde. Le paradoxe, c’est que, lui, plaçant l’éthique au-dessus de tout, tenait à distinguer ce qui relevait de la grandeur et ce qui relevait de la force. Il savait par conséquent, au plus profond de lui, qu’il n’était pas le vrai maître de la vie. Si seulement certains militaires de certains régiments de l’Armée burkinabè pouvaient s’élever à ce niveau de compréhension ! Il s’agit là d’une vision du monde somme toute simple, mais riche en enseignement : tous les êtres, parce que habités par le même souffle vital, sont reliés par une longue chaîne invisible qui réconcilie le grain de sable et la montagne, le roseau et le baobab, la grenouille et l’éléphant, les délivrant ainsi du cercle vicieux du clivage et de la hiérarchie. Extrême proximité, extrême écart ! Qui donc, de la bête et de l’homme, incarne plus de noblesse ? J’aurais tant aimé pouvoir trancher cette énigme.

Cela dit, Monsieur le Président, s’il n’y avait que vous et moi, je n’aurais pas eu besoin de passer par tout ce détour. Malheureusement, l’expérience m’a parfois montré combien les hommes sont peu enclins à la clémence. Ainsi, ma modeste lettre au président Michel KAFANDO était tombée dans les mains d’un certain Saksida, qui, pour toute réponse, m’invitait à m’exiler, car, selon lui, mon recours abusif à la langue moore montrait combien j’étais nuisible à la Terre des Hommes intègres. C’est dire que j’aurais pu être un fervent auditeur de Radio Mille Collines, qui, naguère, quelque part, semait la graine de la haine et de la terreur. Pour aller à l’essentiel, Saksida me reprochait une sorte de relent ethniciste qui, à terme, pourrait produire un véritable génocide au Burkina.

Face à de telles accusations, je dirais simplement que mon plus grand regret, c’est que cet internaute bien inspiré, qui n’est peut-être pas le seul à nourrir de tels sentiments à mon égard, porte tout de même le nom qui est le sien. En effet, le terme « Saksida » a une consonance moaaga, et, si je ne m’abuse, il s’agit d’une injonction à accepter la vérité. Rien que cela !

Pour ma part, j’aurais compris que mon adversaire portât le même prénom que mon cousin : Parogni (qui signifie littéralement « né nulle part ») ; cela n’est pas sans rappeler l’expression « né sous X », utilisée dans d’autres contrées. Faudra-t-il alors que j’aille jusqu’à évoquer le cri pathétique de Zarathoustra, plaignant son compagnon d’infortune, à savoir son ombre, qui le suit partout : « Ô éternel partout, ô éternel nulle part, ô éternel – en vain ! » (cf. Nietzsche : Ainsi parlait Zarathoustra) !?

Pourquoi aurais-je honte de l’avouer !? Je chante, je ris et je pleure en Moore. Par conséquent, si vous m’invitez sur le radeau de la Méduse, j’y monterai avec ce que j’ai de plus précieux, à savoir la langue de mes ancêtres ; et si vous me conviez au concert de la Tour de Babel, j’y ferai entendre mon son de cloche, qui vibre au même diapason que les bugla, le waaga, le kêma et le borgo.

MAIS, EN DERNIER RESSORT, POURQUOI DEVONS-NOUS AVOIR HONTE DE NOS ORIGINES ?

A tous ceux qui m’invitent à m’élever au niveau de l’universel (Hegel aurait dit : « L’universel abstrait »), j’ai presque envie de donner cette réponse : pendant de longues années, j’ai fréquenté les grands amphithéâtres de la Sorbonne, pour y entendre les professeurs chauves dispenser Le Savoir. Soit dit en passant : il paraît que la calvitie est une preuve d’intelligence. Ces Maîtres vénérés et vénérables, la cravate bien nouée à s’en étouffer, déclinaient leur Science en grec, en latin, en hébreu, en allemand, en français ; bref, toutes les langues savantes que l’esprit humain a empruntées, tels les Templiers, jadis, à cheval, au temps des Croisades. Fallait-il ajouter un mot que je préciserais simplement que cette cravate que ces Maîtres arboraient était loin d’être un accessoire : il s’agissait en réalité d’un signe de pudeur ; il s’agissait de s’acquitter d’une dette millénaire, d’une dette chrétienne, en dissimulant par tous les moyens la fameuse pomme de la discorde, l’histoire d’Adam et Eve étant racontée à tous les enfants, dès leur plus jeune âge. Après tout, peut-on oublier que la France est considérée comme la fille aînée de l’Eglise !?

Cependant, il y en avait un qui souriait en silence dans cet univers monacal. C’était moi. En effet, peut-on parler du savoir au singulier, comme s’il n’y en avait qu’un seul ? Ainsi donc, j’écoutais sagement ces détenteurs du Savoir, mais jamais je ne pouvais oublier mes origines : la Terre africaine, avec ces mystères. Seul Maurice Merleau-Ponty m’aurait compris, lui qui laissait entendre cette parole profonde : « Tout ce que nous jetons aux autres a germé dans ce grand pays muet qui ne nous quitte pas. » (cf. Le visible et l’invisible). Autant dire que je savais que ces prétendus savants ne savaient rien du vieux Nobila de Manega. Sans avoir fréquenté la moindre faculté de médecine, ce dernier n’en disposait pas moins de la potion magique qui vous guérissait de tous les maux qui rongent vos entrailles, de l’ulcère gastrique à la colopathie. Malheureusement, le vieux Nobila est mort, sans révéler son secret. Et l’on ne peut que souscrire à cette affirmation du sage Amadou Hampâté Bâ : « En Afrique, lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui se consume ».

MAIS, QUE RESTE-T-IL DE CETTE AFRIQUE, PUISQUE LES AFRICAINS EUX-MÊMES ONT HONTE D’ÊTRE AFRICAINS !?

Ailleurs, en d’autres temps, on parlait de « Nègres marrons ». Encore faut-il que l’esclavage y ait été pour quelque chose. Chez nous, en Afrique, et plus précisément au Burkina Faso, il y a, de nos jours, de braves Dames qui, ignorance oblige, en sont à se dépigmenter la peau, avec des produits très toxiques, comme si la peau noire était synonyme de malédiction. Léopold Sédar Senghor en serait presque au regret d’avoir écrit son beau poème « Femme noire ». Et que dire de cette sagesse du Cantique des cantiques : « Nigra sed formosa » (« Je suis noire, mais je suis belle ») ?
Autant dire que tous ces fantômes qui peuplent nos villes et nos villages m’exaspèrent. Plus personne ne veut encore s’appeler Kiimse ; ce sera plutôt K. Benjamin. Et je vous laisse le soin de poursuivre la litanie : Yembila deviendra Y. Alexandre ; Basga deviendra B. Alexis, et Tipoko cèdera le pas à T. Pauline. Et que sais-je encore !? Pauvres de nous !

Je ne voudrais pas introduire ici les querelles philosophiques auxquelles s’étaient livrés les nominalistes. Je me contenterai seulement de dire que le nom n’est pas un passeport qui nous ouvre les portes de la réussite ; ce sont plutôt nos actes. Ainsi, je vous invite à considérer le nom de l’Ambassadeur des Etats-Unis dans notre pays, à savoir Son Excellence Tulinabo Salama Mushingi … S’il fallait pouvoir prononcer correctement son nom avant d’accepter ses lettres de créance, je ne suis pas sûr que ce grand diplomate aurait pu séjourner dans notre pays. Soulignons par ailleurs que cette consonance ne semble pas renvoyer à un arrière-petit fils d’Abraham Lincoln. Et pourtant, cet homme n’en honore pas moins la Bannière étoilée. Quel charisme ! Quel dynamisme ! Tous ses faits et gestes indiquent qu’un passé récent le lie à l’Afrique, et cela sans que l’on n’ait besoin de remonter à Lucie, l’arrière-arrière-grand-mère de l’humanité. Certes, les grands spécialistes en diplomatie me reprocheront ma naïveté, car ils ne voient en ce diplomate qu’un agent double de la C.I.A.

Si tel était le cas, qu’est-ce que l’on ne donnerait pas pour que l’Afrique tout entière fût peuplée par des agents de la C.I.A., que le Niger fût rattaché au Colorado, tandis que le Burkina serait rattaché au Michigan !? En un mot, l’amour que cet homme porte pour l’Afrique en général, et pour le Burkina en particulier, est à l’abri de tout soupçon. Et sans vouloir rabaisser cet illustre ôte de notre pays, qui évolue dans la cour des Grands de ce monde, je rêve de partager, avec lui, un poulet au rabille. Et, pour mon plus grand plaisir, il paraît qu’il en raffole.

J’aurais pu citer aussi le nom du Chef de Service des maladies infectieuses, à l’Hôpital Bichat, à Paris : Yazdan Yazdanpanah, et non pas Pierre-Edouard des Creux-Vallons. Je dis bien : Yazdan Yazdanpanah ! Rien que cela. Je vous vois, les uns et les autres, retenir votre souffle. Et pourtant, si vous étiez un jour de passage à Paris et que, par malheur, vous présentiez quelques symptômes d’Ebola ou de Zika, c’est dans le Service de ce grand spécialiste que vous seriez soignés, et je n’émets aucune réserve, quant à vos chances de guérison.

Ecrou (ecroupromo71@yahoo.fr)

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Vos commentaires

  • Le 15 août 2016 à 07:13, par Nanisoom En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Bonjour et merci du partage. Il est entierement philosophique, du coup, on n’apercoit pas le fond. L’Etudiant apprendrait beaucoup de ces tournures bien utilisees mais on s’attendrait a un contenu dont tous comprendront. Autrement dit, le titre pourrait etre ré-actualisé.

  • Le 15 août 2016 à 09:09, par Pullo En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Cette lettre et ses tournures grammaticales aurait plus de sens si elle etait ecrite en la langue maternelle de l’auteur et pour ses ancestres.

  • Le 15 août 2016 à 10:34, par Tunwende En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    J’ai peu qu’Ecrou n’ai raison

    Souvenez vous il disait citant quelqu’un ’’ Sous la plume de Monsieur Sibiri Nestor SAMNE : « Son expérience nous recommande de créer ou de consolider la fraternité, surtout sacerdotale, car aucun prêtre ne sait comment terminer ses engagements et nul n’est sûr des forces dont il dispose pour le reste du chemin »’’
    La suite on la connait de nombreuses scandales ont éclaté au sein de l’Église et le pape même a dû faire son mea culpa n’empêchant point les nombreux procès en cascade.
    Quand à sa si courte lettre au PF, il en était temps :
    De retour du Rwanda, bien sûr avant d’accéder à la magistrature suprême, devant les gens venir l’accueillir à l’aéroport il ne cessait de poser la question :’’ comment les rwandais sont parvenus à ce niveau.? aujourd’hui on dirait que ce dernier, le bâton de commandement en main ,l’espoir qu’il réalise ce qu’il a vu au Rwanda s’amenuise de jour en jour.
    Nous avons cru naïvement à l’instar du vieux chauffeur Zabramba ’’ les gens de la bagarre’’ à la nomination de Koudaaba ’’s’entretuer’’ comme ministre que le nom de ce dernier est plus belliqueux que lui il sera moins taquiné. Erreur il le demeura pas pour ce qu’il croyait mais parce qu’il était ’’petit’’ et les gens avaient peur d’avoir des problèmes avec le Ministre..
    Est ce la vrai nature du PF de laisser toute personne faire parce qu’il ne veut pas de problème. Mon grand disait que je veux tuer Bila car ka Yéélé ( il n’a pas de problèmes). Il veut satisfaire tout le monde, même les voleurs aux poings levés car il est le PF. Les maires voleurs sortis de prisons construisent des immeubles et aucun voleur ne voit ses biens mal acquis retirés. Les 300 000 000 perdus à l’Ambassade du Burkina en Afrique n’a pas de responsable, le conseil des ministres du 11 aout a dit perte sèche.
    Il laisse faire en témoigne même les nominations : des personnes sortis des écoles à peine une année que l’on nomme Directeur Général tout simplement parce qu’ils sont de la majorité.
    Quant au Colonnel Zida , je l’ai vu gardé Blaise pour qu’il puisse dormir tranquillement. Que ne vu ma grande surprise quand j’ai appris par les ondes qu’il le remplaçait après l’insurrection. A mon for intérieur des questions trottaient : Est ce un révolutionnaire ou un bourgeon APEX.
    Comme le disait des anciens connais toi toi même et du pouvoir je vous en dirai pas plus, donne à l’homme le pouvoir et l’argent il vous dira qui il est.
    L’Argent, Zida en avait, mais le pouvoir non : a-t-il été victime du pouvoir, est-il un bouc émissaire ? De toute façon quant on demande aujourd’hui à quelqu’un s’il veut la vérité, la diplomatie ou la politique c’est pour le contenter. Comme SAMNE Zida n’a t-il pas eu assez de forces pour continuer le vrai combat et pourquoi !!!!!!
    D’ailleurs un ancien ministre de la culture du Faso au temps de Blaise disait’’ si le PF dit d’aller à gauche où est le problème, moi je suis jusqu’à ce qu’il dise d’aller à droite’’ pourquoi vous en faites un problème .
    Est on en train de ressusciter les hommes moutons qu’on croyait mort à ’insurrection, ou bien l’insurrection est-elle inachevée ?

  • Le 15 août 2016 à 10:41, par Burkinbi En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Bonjour,
    Soyons fiers de nos origines.
    En réalité nous sommes tous animistes et ceux et celles qui se cachent derrière les religions dites révélées sont des ignorants.
    Celles qui se deteignent la peau sont non seulement des ignorantes mais des criminelles et doivent goûter la prison pour administration des produits nocifs !
    Merci pour cette lettre

  • Le 15 août 2016 à 10:58 En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    En bon Burkinabè tout court et nous ne sommes pas en Tribuplique

  • Le 15 août 2016 à 11:42, par Sid En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    salut le poète. C’est vraiment beau. non à l’acculturation et que sais-je encore.

  • Le 15 août 2016 à 11:48, par BF_un En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Une sagesse africaine dit que la traverse du puits dangereux retombe dans ce même puits (colon djougou yiri bi cari a yèrè conon). A peu prêt, c’est dire que nous sommes tôt ou tard victimes de notre propre méchanceté.
    Chacun est libre d’allumer son feu mais ce feu pourrait enflammer sa case sans qu’il n’y puisse rien faire.

  • Le 15 août 2016 à 12:59, par soungalo En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Sans chercher à critiquer vos propos, qui de mon point vue n’ont plus de rapport avec le seul Président Roch, je vous propose de vous essayer à un essai politique ou philosophique. Le débat pourrait plus intéressant avec vos pairs.

  • Le 15 août 2016 à 13:13, par brunson En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Vous commencez à nous agasser avec vos conories.C est Simon et toi
    qui etes du même marigot.Laissez notre presi le Rocko en dehors de vos conflits d’interet sordide

  • Le 15 août 2016 à 14:44, par tirlum En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Je suis un peu surpris par les révélations de l’auteur sur les reproches qu’on lui fait de "mossifier" ses écrits et d’être, pour ainsi, dire nuisible. Quand on parle de valoriser la culture, que pensons-nous que c’est ? Combien, il serait souhaitable que des Bobo, Samo, Bissa peuhl etc emboîtent le même pas pour nous montrer la sagesse cachée dans nos différentes ethnies. Quand je lis les commentaires l’internaute 1, M. pullo, je me demande si ça sert à certains hommes d’avoir une identité. Quand bien même je ne suis pas mossi, je savoure c’est écrit, comme je le fais aussi en écoutant la sagesse des anciens du kénédougou sur une certaine Radio FM de la place. Pourtant Dieu seul sait que je ne suis pas traditionnaliste né. Pour autant, dois-je être aussi complexé au point de ne même pas être capable de distinguer les bonnes choses de chez moi ? Il y a des gens tellement complexés face au blanc que si vous leur donnez du diamant du terroir, ils vont le tenir pour mauvais et le rejeter au motif qu’il ça vient d’un terroir noir, et cela, malgré le fait qu’ils sont eux même noirs. L’Afrique a sérieusement mal à ses « pseudo intellectuels ». Vivement que nous aillions des hommes comme l’auteur de cet écrit.

  • Le 15 août 2016 à 14:57, par Brahma En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Je vous avais admiré dans le 1/5, parce que non seulement vous étiez dans le sujet, mais encore dans une manière très agréable de l’aborder.

    Là, dans le 2/5, vous grattez complètement à côté de l’objet que vous indiquez : en dehors de deux ou trois affirmations, tout ce que vous racontez n’a en effet rien à voir avec le sujet. Vous cédez au piège du minable qui vous avait attaqué sur l’ethnie il y a de cela d’ailleurs bien longtemps (pourquoi garder dans votre coeur des attaques d’un minable, sur ce site, qui datent de depuis la Transition ?), pour disserter vainement sur l’importance des racines. C’est une courte vue, car vous méprisez les "99 autres" de vos lecteurs qui n’avaient pas, comme le crétin, une vision ethnique de vos écrits, et vous félicitaient au contraire pour la justesse de votre jugement.

    Mais bref, je ne serai pas long. Toutefois, compte tenu de la composition du lectorat de Lefaso.net et surtout de la nature de votre sujet (qui entend traiter de questions politiques - en l’occurrence de certaines affaires et manières de faire du pays ou au pays - qui intéressent donc tout le monde), les références savantes, d’ailleurs pour la plupart sans pertinence dans ce 2/5, n’ont sincèrement ici aucune importance.

    Cela étant, je n’ai rien contre vous. Bien au contraire, je sais pour vous avoir lu certaines fois que vous faites un boulot sérieux de réflexion et rédaction. Mais là, vous vous sembler commencer à privilégier des effets superficiels déroutants de forme à la profondeur d’analyse qui vous caractérise pourtant. Ce serait alors une "dépigmentation de la pensée". Dépigmentation que vous dénoncez pourtant quand il s’agit simplement de la peau. Mais le cerveau est plus sensible que la peau livrée au vent.

    N’empêche, au fond, j’approuve vos écrits. Et vous souhaite tout le meilleur. Si vous étiez offensé par ce poste (et je touche du bois, pour que ce ne soit pas le cas, car ce n’est nullement mon souhait), je dis par avance désolé !

  • Le 15 août 2016 à 16:36, par Sidpayétka En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    BONSOIR A TOUS !
    A tous ceux qui médisent de Ton Ecrou : "Assis et silence, sinon au piloris ou bien dehors" . Les classes continuent.
    Nous sommes a la croisées des chemin socio-politico-économique du Burkina Faso en particulier et de l’Afrique Noire sinon de toute l’humanité en générale. Craignons tous une déflagration quelque soit sa force qui pourrait tout emporter sur son passage. Qu’allons - nous écrire sur la page de notre histoire pour les génération future si il n’existe plus un sage et un conteur ? Aux générations futures, balle a terre donc et écoutons Tonton écrou jusqu’à la fin de son récit qui a n’en point douter nous permettra de lire une page de la tiste histoire de nos pays jadis et toujours sous domination coloniale. Sinon foutez lui la paix et rien que la paix. Gnouan sun m bassa a Kouda n guiinda a siigda, Awootoooooo !!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 15 août 2016 à 17:17, par ça c’est pas lettre ! En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Ecoutes Ecrou, il faut nous prendre au sérieux ! cela n’est pas une lettre !
    tout au plus, c’est un recit préférable à l’adresse du Ministre de la Culture et des Traditions Ancestrales (MCTA) ! C’est vous dire combien j’ai lu vos 2 numéros avec attention et cela est évidemment à votre honneur !
    Visiblement débordé dans ses multiples idées diffuses, l’auteur fourre ici tout à la fois et finalement, peut donner l’impression de ne rien aborder du tout !

    Une lettre au Président de la République correspond à peu près à une audience accordée de gré ou force. On n’y va pas pour se perdre dans les dédales d’un pot autour du porc au four du quartier, des brochettes et du riz soumballa sous les manguiers du barrage de Tanghin.
    Avec ces méandres superflus, vous prenez le risque de perdre l’audience des lecteurs attentifs, pourtant nombreux, dans les trois numéros à suivre de ce récit.
    Et si vous tenez vraiment à ce que l’on le considère comme lettre (article) , l’on devrait comprendre combien vous pensez banaliser Monsieur le Président Roch dans les faits, sans le dire avec les mots ; ce qui paraît dommage et en contradiction avec vos propos du N°1/5. Juste une observation, nul n’étant à l’abri de la critique ; vous en conviendrez !

  • Le 16 août 2016 à 07:10, par PAK En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Monsieur, Très bel écrit mais adressé à un Président, je me demande si vos détours d’ESSAI vaillent la peine. A chaque destinataire d’une correspondance sa façon d’être rédigée.
    Pour un Président, le message est censé être sans détour. Pour un ministre de la culture, ces techniciens lui feront un synthèse, sinon votre style reste inapproprié.

  • Le 16 août 2016 à 08:55, par Docteur Socrates En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    "J’ai fait le vœu perpétuel de ne jamais acheter le moindre mettre carré à OUAGA 2000. Qu’irais-je faire dans cet endroit où aucun enfant du quartier ne pourrait encore m’appeler : « Tonton Ecrou » !? Il paraît que c’est ainsi que l’on vit dans le monde occidental : chacun est enfermé chez lui, comme pour se protéger de ses voisins. Je ne suis pas sûr que même les morts qui dorment au cimetière aient cette froideur" dixit Ecrou

    Permettez-moi (et je m’en excuse) d’employer un langage terre-terre. M. Ecrou, le commun des Burkinabè en a cure que vous préfériez, peut-être, habiter dans un quartier de Ouaga où certains voisins n’ont pas de toilettes et font leurs besoins dans les caniveaux et où chaque pluie et les odeurs qu’elle réveille vous rappelle la necessite d’avoir un environnement mieux assaini pour le bien-être de tous.
    La liberté des personnes étant garantie au Burkina Faso, chacun à le droit d’habiter où il le souhaite sans qu’on ne lui ressorte la vieille rangaine selon laquelle les habitants de Ouaga 2000 vivent enfermés chez eux. Si tel est le cas c’est leur problème et non le votre.

  • Le 16 août 2016 à 08:57, par Minnayi En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    J’ai eu des larmes (de joie) aux yeux après la lecture de vos deux numéros. Rien que le style (dont je suis sûr n’avoir pas le niveau pour bien comprendre), je suis séduis et ému. Le niveau d’analyse critique tempéré par les figures de style n’est pas à la portée de tous. J’espère simplement que vous êtes enseignant parce que le trésor de connaissances que vous avez doit être transmis aux générations actuelles, de facebook, de SMS, etc.

    Quant au fond, que le premier numéro ou celui-ci, je pense que vous évoquez des problèmes cruciaux. Que ce soit la question de l’acharnement du PF contre ZIDA ou du péril de la perte de nos origines, c’est le PF qui doit être interpellé, c’est le premier des Burkinabè.

  • Le 16 août 2016 à 10:46, par Bama En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Une interpellation historique, philosophique, politique et sociale que les Burkinabé devrait intégrer dans leurs actes quotidiens.Félicitation à ce parent authentique qui constitue à lui seul une espèce rare en voie de disparition

  • Le 16 août 2016 à 10:57, par Bama En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5) par Bama
    Une interpellation à tous les gens de bonne foi et capables d’intégrer de tels enseignements dans leur quotidien afin que le Burkina Faso voire l’Afrique puissent prendre leurs destin en main. Félicitation à l’auteur qui mérite d’être imité au besoin suivi.

  • Le 16 août 2016 à 22:31, par koudraogo ourdraogo En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Supposons que j’y arrive avec une seule idée dans la caboche : « l’acculturation du burkinabè commence à sa naissance, par le nom qu’il reçoit de ses parents. Il faut combattre cette pratique, pour que le senoufo ne se nomme plus ‘Abdul’ comme un arabe, et que le moaga ne prétende pas être français en s’appelant ‘Pierre’ ». (A propos de ‘Pierre’, je dois du reste protester avec véhémence que, du nom original en hébreux, il fut traduit en ‘Cephas’, ‘Peter’, ‘Poitr’, etc.. et quand ce fut le tout de dire ‘Kougri’, on lui a préféré ‘Per’ ! Quand même !)

    Bon sujet de dissertation pour mes directeurs généraux, qui eux sont des ‘experts’ de la culture ! Un mois après, j’ai leurs conclusions sur mon bureau. En résume, il y a plusieurs possibilités me disent-ils, mais les 2 principales sont légiférer ou sensibiliser. Au Zaire, une loi interdisait les noms non-autochtones, et l’effet escompté fut produit. Au Sénégal, il n’y a pas de loi, mais on note quand même que beaucoup de musulmans ne portent pas forcement des noms arabes : Maky, Pap, etc. Ni l’Islam, ni le Christianisme ne requièrent des gens qu’ils abandonnent leurs noms traditionnels ! En tant que Ministre, j’écoute les avis de mes experts et ensuite je prends ma décision !

    Dans Un faso du savoir oser

    Bien dit mon frere. Note que le PF lui meme s appele Roch Marc Christian ..

  • Le 17 août 2016 à 00:30, par DAO En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Je voudrais pouvoir lire les 4 autres lettres qui restent. Merci à lui.

  • Le 17 août 2016 à 07:21, par Ouaga 2000 En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Tonton ecrou, si profondes que soient vos pensées je ne vous vois pas le droit de critiquer les habitants de telle ou telle zone. les gens qui vont a Ouaga 2000 n’ y vont pas pour se mettre en marge de la societé à ce que je sache. Chaque quartier populaire comme residientiel presente ses avantages et ses inconvenients. Libre à vous de refuser d’ acheter une parcelle à Ouaga 2000 encore qu’ il fasse d’ ailleurs pouvoir le faire. Si on ne vous appelle plus tonton ecrou ou tonton tournevis ca vous fait quoi ? vous mangez ca ? l’ éducation d’ un enfant ne depend pas de son quartier. Au passage , ce n’ est pas des quartiers residentiels que viennent les enfants les plus mal eduqués...bref. Si vous voulez habiter dans un quartier ou les enfants sont laissés en divagation comme des moutons dès le matin en attendant de rentrer au bercail le soir c’ est votre droit. Les temps ont changés. Les valeurs africaines positives qui prevalaient avant comme le sens de la dignité, de l’ honneur , l’ honetete et autres meurent avec nos pères. Meme dans nos campagnes c’ est le chacun pour soi , l’ individualisme. C’ est dommage mais c’ est comme ca. Quel parent peut en toute quietude de nos jours laisser son enfant divaguer du matin au soir sans surveillance comme par le passé ?Par exemple la philosohie musulmane des talibés a ete pervertie. Aujourd’ hui ce sont des enfants de la rue exploités par des sois disant maitres coraniques sans scrupules. Il faut se rendre à l’ evidence, les temps changent, les gens aussi. pour ceux qui ont lu " crepuscule des temps anciens" , on sentait tout le mal qu’ il y avait a faire la transition d’ avec l’ epoque coloniale. Aujourd’ hui c’ est pareil avec la mondialisation et l’ emergence des nouvelles technologies. il faut s’ adapter ou crever. C’est comme ca. Pas autrement.

  • Le 17 août 2016 à 07:24, par Lavie En réponse à : « Une si courte lettre » au président Roch Marc Christian KABORḖ : Ouaga 2000 : Aurore ou horreur !? (2/5)

    Je félicite Tonton Ecrou pour son écrit. j’approuve l’appel à vivre dans l’authenticité Africaine. Mais nous avons déjà quasiment perdu l’essentiel. La passivité et le suivisme ont fini de nous pervertir. Nous avons accepté l’expression assassine de la culture qui consiste à dire que :" la culture, c’est ce qui reste quant’on a tout perdu’’. Alors, nous avons accepté tout perdre et à notre grande surprise la culture n’est restée.
    Les autres peuples ont utilisé ’’TOUT’’ ( force, esprit, âmes et moyen) pour défendre leur culture. Alors, ils se sont enrichis en défendant le respect de leur culture comme préalable aux échanges.
    Le retour à l’authenticité doit se faire après un travail de fouille archéologique pour mettre en valeur les vraies coutumes Africaines interfaçables avec le développement Economique et social. Autrement, nous allons nourrir un vieillard avec le lait en espérant qu’il redeviendra jeune.
    Vive l’Afrique, le berceau de l’humanité.

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