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Le journaliste et les compétitions électorales : Les recommandations de l’OBM

Publié le mardi 27 octobre 2015 à 18h20min

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Le journaliste et les compétitions électorales : Les recommandations de l’OBM

Le Burkina Faso sera plongé bientôt dans la fièvre des compétitions électorales. Ce sera un moment où le peuple burkinabè se retrouvera au carrefour de son destin. Cette période est une des tranches de vie les plus riches en questionnements pour le peuple burkinabé, mais c’est un peuple qui espère de lendemains meilleurs.

En cette circonstance, l’Observatoire burkinabè des médias rappelle à l’ensemble des professionnels des médias l’exigence éthique et déontologique qui s’impose au journaliste afin qu’il occupe la place qui est la sienne et qu’il joue pleinement son rôle pendant la campagne électorale ; l’information étant un maillon essentiel dans les compétitions électorales.

C’est cette exigence qui, d’une part fait du journaliste une interface entre les citoyens et la classe politique, et d’autre part, le situe à équidistance de tous les partis politiques.

Le rôle du journaliste, pendant la période électorale, s’articule autour d’un triptyque que voici :
1. donner l’information susceptible d’éclairer le citoyen afin qu’il participe de manière consciente au processus électoral (Qu’il sache pourquoi et comment voter) ;

2. interpeler les responsables politiques pour qu’ils expliquent comment ils vont relever les différents défis du Burkina Faso (Cohésion nationale, incivisme, chômage des jeunes, impunité, corruption…) ;

3. offrir des tribunes au débat public, afin que les citoyens expriment leurs attentes, mais également leurs opinions sur les différents programmes et sur ceux qui aspirent diriger le pays.

Le journaliste, pour jouer pleinement son rôle pendant la période électorale qui s’annonce, doit se rappeler que le journalisme est une profession qui s’exerce dans un cadre normatif, avec des balises qui indiquent les zones et les frontières à ne pas franchir pour non seulement éviter les dérapages, mais surtout pour exercer le métier avec professionnalisme. L’éthique et la déontologie de l’information constituent cette boussole à laquelle doit se référer le journaliste en tout temps et particulièrement pendant les périodes de compétitions électorales.

L’éthique de l’information est le socle moral qui renferme des principes fondamentaux tels que le respect de la dignité humaine, la recherche de la vérité, l’honnêteté, l’impartialité, la rigueur, la préservation de la paix et de la cohésion sociale, le respect de la différence…

Cette éthique permet au journaliste :
1. de résister à toutes les pressions des politiques, aux tentatives d’instrumentalisation ;

2. de se valoriser moralement, en faisant intervenir les repères de la vie honnête, intègre, de la loyauté, de la probité, de l’humilité, de la crédibilité, de la modestie, de l’indépendance d’esprit, de l’autonomie d’être, de penser et d’agir au mieux ;

La déontologie, elle, est l’expression du sens des responsabilités, selon Marc-François BERNIER, professeur en communication et journalisme à l’Université d’Ottawa. Elle peut être définie comme « l’ensemble des devoirs que des professionnels s’imposent dans l’exercice de leurs fonctions ».

Le journaliste burkinabè, engagé dans la couverture de la campagne électorale, devra observer scrupuleusement ces devoirs pendant la collecte, le traitement et la diffusion de l’information électorale.

Les principes déontologiques de base autour desquels s’articule la démarche du journaliste en période de compétitions électorales sont : la véracité, l’exactitude, la crédibilité, l’équilibre, l’équité, le pluralisme, l’impartialité, l’intégrité et l’indépendance.

La période électorale comporte des moments où le choc des intérêts, des idées et des ambitions peut provoquer des étincelles. En aucun cas, le journaliste ne sera le propagateur de ces étincelles. Il sera plutôt vigilant pour ne pas servir d’instrument aux hommes politiques. Il agira plutôt pour l’égalité des chances des candidats et aussi et surtout, il sera un vecteur de paix, car selon un éminent homme d’église, la paix est un don de Dieu, mais elle est aussi le fruit des efforts des hommes. Le journaliste burkinabè est appelé à fournir cet effort avant, pendant et après les compétitions électorales.

Ouagadougou, le 26 octobre 2015

Le Président

Jean-Baptiste ILBOUDO
Officier de l’Ordre national
Chevalier de l’Ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication

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