C’est dans une salle qui a refusé du monde que le RPR a clos son premier congrès extraordinaire dans la soirée de dimanche, 16 août 2015. Des congressistes, composés en grande partie de jeunes venus de divers horizons pour cette première instance suprême du parti. Une cérémonie qui a, en plus des interventions des différentes couches sociales, été également marquée par des animations musicales. Tous les intervenants qui se sont succédé ont salué la « richesse » des travaux par les thèmes abordés avant de rassurer les premiers responsables du parti sur leur engagement à être des « lieutenants » du RPR au sein de leurs couches sociales respectives. Convaincus tous que le RPR reste ce parti qui prône les valeurs chères au Burkina et par lequel viendra le salut.

Le moment fort de cette cérémonie de clôture a été le mot de fin du président du parti, Aly Badra Ouédraogo dont l’arrivée au parloir a été accueillie par des applaudissements et cris nourris des congressistes. Galvanisé, le président du parti s’est incliné face à la mobilisation des militants et sympathisants du RPR autour de ce premier congrès du parti. Fort de cette participation, M. Ouédraogo a dit « honte à ces partis politiques » qui se seraient livrés, la veille, à des actions de démobilisation et de ‘’sabotage’’ du congrès dans les secteurs de Ouagadougou. Il inscrit tous ces actes dans la logique des « supputations », « allégations erronées » et« mensongères » qui ont tenté de faire du RPR, un parti satellite, un appendice de certain parti ou homme politique. « Nous sommes souverains en tant que parti politique », a coupé court le président du RPR. Pour lui, cette forte mobilisation des jeunes, femmes et anciens vient clouer le bec à toutes ces mauvaises intentions. Mieux, ajoute-t-il, elle témoigne de la noblesse des missions que le parti s’est assigné pour le Burkina.

Un devoir de reconnaissance : de Maurice Yaméogo à Michel Kafando !

Avant d’entrer dans le vif du congrès, le président du parti a rendu un hommage à l’ensemble des Présidents qui ont dirigé le Burkina, de Maurice Yameogo à Michel Kafando avec un accent sur le Président Thomas Sankara. « Sankara n’est pas mort », a-t-il dit, soutenant que le programme de son parti prend en compte ce que Thomas Sankara avait souhaité pour son peuple.
A en croire Aly Badra Ouédraogo, le RPR est venu sur l’échiquier politique burkinabè avec un objectif majeur qui est de transformer les mentalités (notamment les jeunes) et permettre au Burkinabè de retrouver sa dignité, son intégrité. « Que l’engagement politique des jeunes ne soit plus sur la base de billets de banque, de bons de carburant ou autres gadgets qu’on distribue. Vous avez vu que ce congrès, nous l’avons organisé sans un tee-shirt ; personne n’a pas porté un tee-shirt mais les gens étaient-là. C’est un congrès organisé avec nos modestes moyens, sans donner un copeck à quelqu’un mais les gens sont venus. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, avec le RPR, le Burkinabè est en train de retrouver l’essence même, le fondement de ce qu’on appelle le Burkindlim (intégrité, ndlr) ; c’est le message que nous voulons envoyer », a justifié le président du RPR.
Le second objectif majeur de ce congrès est de jauger l’ancrage du parti. « Et ce soir, au vu de la mobilisation, du fait que la salle n’a pas pu contenir nos militantes et militants, nous sommes fiers de cela », a-t-il déclaré.
Ce rendez-vous a donc permis à la direction du parti de communier avec ses militants, partager des informations sur le parti, sur la vie nationale et de se donner des missions pour aborder les défis à venir (le parti étant candidat aux législatives dans sept provinces).

Le RPR ne présentera pas un candidat à la Présidentielle mais…

Le président du RPR a réaffirmé que son parti ne présentera pas de candidat à la Présidentielle. « Nous sommes dans ce qu’on appelle l’ambition intelligente », a résumé M. Ouédraogo pour signifier que le RPR connaît ses forces et ses faiblesses. Selon lui, non seulement le parti est arrivé tard par rapport à la présidentielle mais n’est pas également à mesure de payer la caution de 25 millions de FCFA exigée.
Cependant, annonce-t-il, le RPR organisera une assemblée générale au cours de laquelle, les partis politiques seront appelés pour décliner leurs programmes de société. C’est à l’issue de ce travail que le parti fera le choix du candidat à soutenir. La direction nationale lance à cet effet un appel aux partis politiques à échanger avec le RPR dans cette dynamique.
« Au RPR, ce n’est pas l’individu qui compte, c’est le groupe. Et le groupe, c’est la jeunesse. Nous voulons un parti politique qui prenne en compte les aspirations profondes des jeunes », a souligné Aly Badra Ouédraogo.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net