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Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

Publié le mercredi 14 janvier 2015 à 18h37min

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Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

Le 3 janvier 2015 dernier le peuple du Burkina Faso célébrait le 48ème anniversaire du soulèvement historique de janvier 1966. À la suite de cette commémoration, nous venons, à travers cette grille de lecture décalée, faire un petit parallèle entre ce soulèvement et l’insurrection des 30-31 Octobre 2014. L’analyse ensuite va s’articuler principalement sur l’armée, son rôle dans les deux évènements et sa place dans le Burkina de demain.

En rappel, le 3 janvier 1966 un soulèvement populaire a mis fin au pouvoir du premier président de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Maurice YAMEOGO. Ce soulèvement faisait suite à la conjonction de de deux facteurs : une série de mesures d’austérité prise par le gouvernement d’alors doublée d’une arrogance et d’une suffisance digne des despotes. La mobilisation populaire, l’expression la plus saine et la plus belle de la démocratie, celle-là qui permet l’expression sans aucune contestation possible des larges masses, permit de mettre un terme aux dérives du régime de la première république.

Quarante-huit ans, neuf mois et vingt-sept jours plus tard, le peuple du Burkina Faso a utilisé cette arme imparable (l’expression démocratique directe) une fois de plus pour mettre un terme à vingt-sept (27) ans de recul économique, social et moral pour les larges masses, 27 ans de négation de la démocratie réelle, 27 ans de construction de la corruption, du népotisme, de la gabegie et de l’impunité des crimes de sang et de crimes économiques. Le 31 Octobre Blaise COMPAORE prenait la fuite, accompagné des principaux dignitaires de son régime encore à ses côtés, avec la complicité active de son régiment de Sécurité présidentielle (RSP) et de la France.

Malheureusement, comme en 1966, notre peuple n’a pas achevé son combat. Comme en 1966 le pouvoir acquis par le peuple fut remis à un militaire pour assurer dit-on l’ordre public. En effet, en 1966, le pouvoir vacant à la suite de la démission forcée de feu Maurice YAMEOGO, fut remis aux militaires par les civils. Les militaires choisiront à leur tour le ‘militaire le plus ancien dans le grade le plus élevé’ pour diriger le pays selon les témoignages d’acteurs de l’époque. L’armée ne quittera plus le pouvoir politique jusqu’à ce jour. Quoiqu’on puisse penser de l’issue des évènements de 1966, il y a une certaine objectivité dans le critère de désignation de l’homme de la ‘transition’ d’alors. On aurait pu, cependant, espérer une issue plus heureuse pour cette fois ; ce ne fut pas le cas et on peut même parler de recul dans une certaine mesure, ne serait-ce que du point de vue de l’objectivité dans les choix.

Que s’est-il passé en 2014, notamment le 31 Octobre ? Un petit rappel.

Quelques heures après la démission officielle de Blaise COMPAORE (autour de 11h30) le 31 Octobre 2014, le chef d’Etat-major général des armées, Honoré Nabéré TRAORE, déclare assumer la responsabilité de chef d’Etat. En ce moment précis, c’est un général de division, de surcroit chef d’État-major Général des armées, qui déclare être au pouvoir. Quelques heures après, c’est le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac ZIDA, ci-devant numéro 2 du tristement célèbre RSP, une ‘milice au service d’un homme’ (selon un général à la retraite) qui annonce la suspension de la constitution sur laquelle s’était appuyée son ‘supérieur hiérarchique’ pour prendre le pouvoir. Il confirmera tard dans la nuit du 31 Octobre au 1er Novembre qu’il assume entièrement les fonctions de chef d’Etat. En ce moment précis nous avions deux militaires comme président ! Il faudra attendre le lendemain 1er Novembre en fin de matinée pour que le ‘chef’ baisse la garde devant son subalterne en lui faisant allégeance à travers un communiqué dont le langage diplomatique ne peut tromper aucun esprit averti. Il ne manquera cependant pas de ‘théoricien’, souvent même de ‘constitutionnalistes’ nouvelles générations pour expliquer sans sourire qu’il ne s’agit pas d’une confiscation du pouvoir par l’armée. Ils affirment que l’armée appelée à la rescousse a pris ses responsabilités parce que ‘mieux organisée’ et ‘plus unie’ que les civils !

On a même trouvé des ‘justificatifs’ à cette incohérence manifeste qui se passe de commentaire ; le Général TRAORE serait l’homme de Blaise parce qu’il était son aide-de-camp et il a été nommé par lui à la suite de la mutinerie de 2011 ; Lieutenant-Colonel ZIDA par contre aurait évité le bain de sang, il serait populaire au sein de l’armée et pour preuve il a été épargné par la mutinerie de 2011. Passé le fait que le Général TRAORE a également été épargné par la troupe en 2011 à notre connaissance et que ZIDA a également été promu à la suite de cette même mutinerie, nous attendons qu’on nous explique comment ceux qu’il est convenu d’appeler les martyrs sont morts notamment chez l’ancien « petit président » et à Kosyam, deux lieux gardés par le RSP ! À moins qu’on nous explique cyniquement qu’ils sont en si petit nombre qu’on ne peut pas parler de bain de sang.

Notre but par ces propos n’est pas de soutenir l’idée d’une armée au pouvoir, ni de minimiser le rôle de qui que soit ; nous voulons juste mettre en lumière que les méthodes des COMPAORE qui consistaient aussi en la manipulation de l’histoire pour légitimer telle ou telle action ont toujours voix au chapitre ! Nous voulons mettre en lumière que notre armée est loin d’être républicaine telle qu’une certaine opinion tente de la présenter. Les évènements d’Octobre-Novembre ont mis en lumière qu’elle est profondément divisée et qu’elle compte beaucoup de foyers putschistes. La « justification » de l’appel des civils pour légitimer le coup d’Etat du 31 Octobre en est l’illustration parfaite. Nous ne sommes pas spécialistes des questions militaires mais nous pensons que lorsque les civils qui ont réalisé une insurrection appelle l’armée à prendre ses responsabilités, il y a deux réactions possibles :
-  une armée truffée de foyers putschistes pense qu’il s’agit de prendre le pouvoir et prend le pouvoir,
-  tandis qu’une armée républicaine pense à protéger les personnes et les biens et surtout à empêcher la fuite des hommes clés du régime i.e. faire son travail !

L’armée burkinabé au pouvoir depuis 1966, avec à toutes époques des civils de service plus ou moins impliqué dans les grandes décisions du pouvoir a choisi la première réaction.

Le nouveau Burkina ne se construira pas à notre avis avec cette armée-là ! Cette armée n’est pas une armée populaire, c’est l’armée de l’ancien Burkina et il ne pouvait en être autrement au regard des circonstances. Elle est d’autant moins populaire que bien que tout le monde soit unanime sur le fait qu’elle doit se débarrasser de la ‘milice privée’ (incarnation parfaite du régime COMPOARE) qu’est le RSP, elle en est incapable !

Sans une armée républicaine, il n’y aura pas de nouveau Burkina, il n’y aura pas de démocratie, il n’y aura pas d’élections transparentes pour tous. Tous les candidats voudront avoir l’armée avec eux. Salif DIALLO, premier vice-président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), un des principaux concepteurs civil du système COMPAORE ne s’y est pas trompé en déclarant sur RFI le 31 Octobre 2014 : « Il est impératif que l’armée retrouve son unité. Il est impensable aujourd’hui, après le départ du président Blaise COMPAORE, de ne pas prendre en considération le Régiment de Sécurité Présidentielle, qui est l’unité la mieux organisée, la mieux armée. Et le (lieutenant-colonel) Zida provient de ce régiment. Aujourd’hui, ce que dit le rapport de force militaire est de ce côté-là. Mais je pense que les militaires avant tout devraient s’entendre, discuter et envisager une collaboration des civils et des partis politiques. ».

Ces propos, la mise au garde-à-vous d’un général par un lieutenant-colonel (plus jeune de surcroit), les derniers soubresauts du 30 Décembre 2014 dont la presse a fait vaguement échos indiquent clairement que le Burkina Faso est otage du Régiment de Sécurité Présidentielle. Tant que cet état de fait aura cours il ne faut pas se faire d’illusion, il n’y aura pas de démocratie réelle et véritable dans ce pays. N’étant pas interdit de se chatouiller et rire, on peut continuer à se chatouiller puis rire ! Quand on aura fini de rire, on retrouvera devant nous la réalité brute et laide. Et comme « toutes les compromissions se payent sur terre » (Norbert ZONGO), nous allons tôt ou tard, collectivement ou individuellement payer cette compromission, à moins de prendre nos responsabilités pour y mettre fin d’une façon ou d’une autre au prix qu’il faudra dans les meilleurs délais !

En attendant cela je dirai, en écho au fameux « plus rien ne sera comme avant », « que plus rien ne soit comme avant alors ! »

Bonne et heureuse année 2015 de vigilance effective à tous les burkinabé épris de paix, de progrès social et de justice véritable, particulièrement pour les couches et classes populaires !

HEBIE Oumarou
Citoyen burkinabé qui essaye d’être EFFECTIVEMENT vigilent !
Tel : 78 84 03 45

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Vos commentaires

  • Le 14 janvier 2015 à 18:58 En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Pourquoi tout le monde ecrit le mot VIGILANT avec un e ? Je ne pige pas jusque -la. Il est vrai qu’ un militaire avait ecrit un tract destine a Norbert Zongo avec cette faute mais qu’ est-c qui etonne pour des gens qui ne sont pas tres brillants mais qui se laissent convaincre parce qu’ ils peuvent ouvorir le feu qu’ ils sont tres intelligents ? La tenue est magique. Des que tu en engonces, tu es le plus beau et le plus fort et le plus intelligent de la Planete Burkina.

  • Le 14 janvier 2015 à 19:01, par Lamby En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    De toute façon ,le Burkina souffre du RSP.Cette unité ns hante,c’est l’incarnation du systeme compaore.

  • Le 14 janvier 2015 à 20:12, par yobson En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Pour le RSP tout le monde a le regard tourne vers Zida. Le probleme primordial et crucial de notre pays a l’heure actuelle est le RSP. Toujours guider et teleguider depuis la COTE-D’IVOIRE par Blaise et au Burkina par Gilbert Diendiere, notre pays est soufrance d’homme honnete et courageux. Mr ZIDA l’inscription de votre nom sur les belles pages de l’histoire du burkina depend de vous meme. Il n y a personne d’autre qui puisse le faire a votre place. Soit vous etes garcon avec des testicules ou bien une poule mouiller. De toutes les facons avec ou sans vous le probleme du RSP sera resolu mais je prefere que sa soit par vous. Vive le peuple du burkina faso

  • Le 14 janvier 2015 à 20:20, par poullonea En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Belle analyse...et je pense que quelque soit la vigilance mise en place, les militaires en trellis ou civil reviendront au pouvoir....

  • Le 14 janvier 2015 à 21:19, par BLEK LE ROC En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Humm. Tout y est. M. HEBIE a dit tout haut ce que beaucoup pensent bas .
    Merci pour votre courage.
    A mediter !

  • Le 14 janvier 2015 à 22:02, par Intègre En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Très belle analyse.

  • Le 14 janvier 2015 à 22:51, par YAYA-BOIN En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    monsieur HEBIE à lire vos écrits, je me demande si vous étiez au Burkina Faso les 30 et 31 octobre 2014. Pour exciter votre mémoire, car j’ai l’impression qu’elle dort jusqu’à présent ou-bien ta substance grise souffre d’un NANISME avancé ?sache qu’au tout début, l’armée ne voulait pas s’en mêlée.c’est l’ex CFOP qui a interpellé l’armée à prendre ses responsabilités pour épargner notre pays du désordre et chaos.
    quand monsieur DIABRE lançait son appel sur les chaines internationales ou étais-tu monsieur HEBIE ? Monsieur HEBIE avec tout le respect que je vous dois prenez nous au sérieux, car tu es le seul des 17 millions de Burkinabé à avoir la mémoire courte.
    Et en plus RSP ne veut pas dire Armée Burkinabé. FORCE ARMÉE NATIONALE (FAN) = ARMÉE DE TERRE+ ARMÉE DE L’AIRE+GENDARMERIE NATIONALE+BRIGADE NATIONALE DES SAPEURS POMPIERS+GROUPEMENT CENTRALE DES ARMÉES
    avant de prendre congé de vous d’ou vient cette haine envers ton armée ?
    Il faut que le Burkina retourne rapidement dans la normalité pour que le CSC puisse travailler afin que n’importe qui ne déverse ses vomissements sur des forums de sites si important comme le fasonet. Le Fasonet, vous êtes le symbole de la démocratie au BF

  • Le 14 janvier 2015 à 23:08, par Le citoyen En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    C’est bien vrai, il faut rester vigilant…,il faut prévenir… ; car ce qui en sortira dépendra de nous tous. A cet effet la réflexion est juste. Le RSP pour moi est un mal nécessaire en plusieurs points : il force l’admiration de l’armée burkinabè et partant du peuple burkinabè, c’est aussi un organe de veille…, bien qu’ayant servi à l’ex-Président, aujourd’hui c’est un héritage que si bien encadré va servir le Burkina entier. Ce qu’il faut plutôt craindre…, ce sont nos politiciens. La dérive ne peut venir que d’eux. Si leurs intégrité est avérée…, l’encadrement de toutes nos institutions sera sans faille. En fait le monde actuel exige que nous ayons cette élite.

  • Le 14 janvier 2015 à 23:13, par Le citoyen En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    C’est bien vrai, il faut rester vigilant…,il faut prévenir… ; car ce qui en sortira dépendra de nous tous. A cet effet la réflexion est juste. Le RSP pour moi est un mal nécessaire en plusieurs points : il force l’admiration de l’armée burkinabè et partant du peuple burkinabè, c’est aussi un organe de veille…, bien qu’ayant servi à l’ex-Président, aujourd’hui c’est un héritage que si bien encadré va servir le Burkina entier. Ce qu’il faut plutôt craindre…, ce sont nos politiciens. La dérive ne peut venir que d’eux. Si leurs intégrité est avérée…, l’encadrement de toutes nos institutions sera sans faille. En fait le monde actuel exige que nous ayons cette élite.

  • Le 15 janvier 2015 à 08:01, par Thién En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Analyse parfaite ! Cette victoire non terminée donne lieu au "théatre" auquel on assiste présentement !
    La lutte du Peuple a été détournée et biaisée ! Le travail n’est donc pas terminé car le pouvoir véritable a été usurpé par des opportunistes ayant auparavant contribué à créer le malheur de ce même Peuple !
    Il faut donc reprendre les choses afin de les terminer sinon nous n’aurons que nos yeux pour pleurer nos morts et notre calvaire à venir !

  • Le 15 janvier 2015 à 18:27, par le modérateur En réponse à : Du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : Le rôle de l’armée

    Je reviens a vous tous qui entrtennez la haine et la peure et semez la discorde ....................
    Par ces périodes ou il nous serait mieux de cultiver l’union et l’intéret commun.
    d’arreter,de se resaisir, de reflechir avec analyse constructive avant de nous sortir des textes sombres semeur de troubles.
    Tous ceux qui ont fait le terrain les 28---30-31 ont tous fini par comprendrent que c’est le RSP qui à laché le BLAISO à la fin, si non !!!! nous serions toujours sous la repression de ce type encore aujourd’huit.
    Ne décourageons pas notre armée, ne découragons pas le RSP, ni Zida , ni le CNT, ni KAFANDO ne te dira s’il est sincère qu’il envie de continuer sa mission por cette transition.
    Hier vous reclammez les biens de BLAISE et compagnis, ZIDA la essayez même si cela n’etait pas bien fait par manque d’expérience la seule volonté doit etre saluée.
    le RSP vous l’avez poussez ce ZIDA et comme il aime ce peuple il l’a promis sa dissolution au point que cela a faillis froller la catastrophe nationale.
    quesqui vous irritent, vous les aigris qui en voulez a tous le monde, a toutes les institutions,aux salaire du CNT, a ceci a cela.
    vous valez quoi vous même ? pensez vous que c’est facile.reflechisssez !!!!!!!!!!
    exemple tu viens d’avoir un emploi, tu doit te mariée, construire, avoir une voiture, des enfants, s’occuper de tes parents .....................esceque tu peut faire le tout dans la même année ? tu n’aura jamais les fonds nécéssaires pour le faire en même temps..mais si tu tamuse ton pre^t sera mal utiliser , parceque ta copine te met la pression, tes parents aussi, tes collegues ont tous des voitures, toi tu veux ta maison !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!voila le probleme ?

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