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Internationale de la Femme : L’égalité selon le genre, une nécessité impérieuse selon l’ABBEF !

Publié le mardi 8 mars 2005 à 17h55min

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La communauté internationale célèbre encore cette année le 8 mars la journée internationale de la femme. Cette journée, dont le thème choisi par l’UNIFEM est « l’égalité selon le genre au delà de 2005 : construire un avenir plus sûr » est une occasion, si besoin en est encore, de rappeler l’impérieuse nécessité de travailler très vite à cette égalité selon le genre.

Dans un contexte économique difficile, la femme sera de plus en plus
sollicitée, encore plus que par le passé, dans tous les chantiers du
développement.

Paradoxalement, il lui est refusé l’accès aux aptitudes, savoirs et savoir-
faire qui feront d’elle une actrice très productive, dans le processus du
développement. Ce qui rend ses énormes efforts relativement très peu
productifs.

Voilà pourquoi tous les moyens doivent être mis à sa disposition pour lui
permettre une participation efficiente au développement.

Cette situation d’inégalités sociales de genre n’est pas sans nous rappeler la
pertinence de cette sagesse de chez nous qui veut que « si tu ne dois pas
courir laisser ton compagnon, ne te donne pas les moyens d’aller plus vite que
lui car, en fin de compte, personne n’avancera »
De toute évidence, nos pays n’atteindront jamais le niveau de développement
souhaité si nous nous donnons les moyens d’évoluer plus rapidement que les
femmes, en voulant leur demander d’être au même niveau de production sans en
avoir les aptitudes.

Le non accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi décent, les pratiques
traditionnelles néfastes sont autant de freins objectifs à l’épanouissement et
à l’ouverture des femmes au monde.
Nous entrevoyons à travers la réalité vécue la pertinence du thème sous lequel
l’UNIFEM célèbre cette année la journée internationale de la femme : « 
L’égalité selon le genre au delà de 2005 : construire un avenir plus sûr ».

Cette égalité, insistons-nous, est une impérieuse nécessité, surtout pour
nous, intervenant dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction,
domaine où, à plusieurs occasions, les inégalités sociales de genre ont été
fatales à la vie de nombreuses femmes.

Dans le domaine de la santé de la reproduction, tous les efforts pourraient se
trouver fortement compromis si l’on ne travaille pas à garantir à la femme la
jouissance des droits qui lui sont reconnus par les textes et lois en vigueur
dans notre pays, et cela pratiquement au niveau de chaque individu et de
chaque foyer.

Ces droits dont elle n’arrive pas à jouir pleinement, du fait du statut
d’infériorité sociale auquel veut la confiner la société, demandent à être
renforcés, et surtout à être effectivement garantis, défendus par tous et
appliqués. C’est à partir de cet instant que nous pourrons entrevoir poindre,
après 2005, une lueur d’espoir pour une participation vraie et bénéfique de la
femme au développement humain dans notre pays.
C’est un des credo qui a toujours été et sera toujours celui de l’Association
Burkinabè pour le Bien-Etre Familial (ABBEF).

Noraogo Innocent ZABA,
Président National de l’ABBEF

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2005 à 14:29, par Dr KOALAGA André En réponse à : > Internationale de la Femme : L’égalité selon le genre, une nécessité impérieuse selon l’ABBEF !

    Bonjour Cher Oncle,
    Bonne fête du "08 mars 2005" et félicitations pour ce message porteur, ce message d’espoir, d’encouragement pour une détermination plus poussée vers l’atteinte de l’équité de genre, une justice égalitaire pour tous.
    L’engagement pris par les dirigeants du monde et en particulier ceux de l’Afrique dont le nôtre de sortir les millions de burkinabè de l’extrême pauvreté peut être tenu, si effectivement nous entreprenons des reformes de grandes envergures (sociales, politiques, gestionnaires, institutionnelles,etc.).
    En effet, M. ZABA, un défi majeur demeure dans la lutte pour plus de justice dans les rapports humains homme/femme. Ce défi ou "gap" concerne notre capacité à adopter une approche holistique du développement qui serait fondé sur un changement des relations économiques et sociales fondées sur le genre. Une telle approche faciliterait, sinon l’élimination, au moins la réduction rapide des inégalités séculaires entre femmes et hommes.
    Quelques préalables au sacre d’une telle approche est de fournir l’effort nécessaire (i) de reconnaître aussi bien les formes patentes que latentes voire larvées/vicieuses de la discrimination à l’égard des femmes et des autres groupes sociaux, (ii) de mettre à nu les préjugés, stéréotypes relatifs au genre, (iii) de combattre les excuses culturelles et religieuses pour la subordination de la femme et enfin de contribuer à changer les mentalités et les valeurs sociales.
    Les stratégies pour y arriver sont, à mon humble avis,

    1. Collecte des données par des recherches opérationnelles socio-anthropologiques,
    2. Renforcement des capacités individuelles et institutionnelles à la question de genre,
    3. Intégration de la dimension genre dans les projets, programmes et politiques de véveloppement.
    Il est heureux que des hommes et des femmes (comme toi), organisations africaines comme FAWE, CEFA/CAFS, le Groupe de Réflexion et d’Actions Démocratie et développement, etc, des institutions africaines (cf. Plan d’action pour la famille africaine, UA 2004, le Plan stratégique du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires-REFAMP-, le NEPAD, etc.) soient sur le terrain qui pensent déjà à mettre en oeuvre les différentes résolutions internationales auxquelles nos pays ont souscrit.
    Bon courage à tous !Nous réussirons !

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