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Diaspora : Premiers vœux de l’ambassadeur Eric Tiaré aux Burkinabè de France

Publié le mardi 21 janvier 2014 à 11h07min

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Diaspora : Premiers vœux de l’ambassadeur Eric Tiaré aux Burkinabè de France

Nommé en mai 2013 ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso en France en remplacement de Joseph Paré, Eric Tiaré, a présenté ses premiers vœux le 19 janvier 2014 à la communauté burkinabè de France. Comme d’habitude, la salle des Fêtes était pleine, cette cérémonie étant en réalité la seule occasion de retrouvailles pour les Burkinabè de France, surtout pour ceux résidant dans les provinces.

L’heure de la cérémonie ayant été malencontreusement fixée à 16 h- ce dont l’ambassadeur s’en excusera dans son discours, promettant d’y remédier la prochaine fois-, le moindre retard n’était encore tolérable.

A 16 h pile donc, l’ambassadeur fit son entrée dans la salle. La cérémonie qui s’est déroulée en deux séquences pouvait commencer. Avant la présentation des vœux, on procéda d’abord à la remise de décoration à douze récipiendaires Burkinabè et Français, pour services rendus à la nation (Voir liste plus bas), dont notre confrère Sayouba Traoré, bien connu des Fasonautes. Sa décoration a été proposée par le Conseil supérieur de la communication.

Le Ditanyè entonné

Puis, à la grande surprise de l’assistance, le maitre de cérémonie, Apollinaire Baghnyan, l’a invité à entonner l’hymne national, le Ditanyè. Instants de flottement pour ceux qui ne l’avaient plus fredonné depuis, mais au final, c’est un Ditanyè chanté de bon cœur, après quoi on donna la parole à monsieur Hamidou Ouédraogo, désigné pour adresser les vœux de la communauté à l’ambassadeur et sa famille. Comme l’année dernière, ce fut un moment de franche rigolade, du moins pour les locuteurs du Mooré, langue dans laquelle il s’est exprimé, la traduction simultanée étant assurée par le non moins mooréphone, Paul Kéré. Pour les locuteurs du Plateau central, écouter un Yadga comme le doyen Hamidou Ouédraogo aligner des proverbes et autres aphorismes et l’intonation qui va avec, est un pur moment de bonheur. « L’année qui s’est écoulée est comme une rivière dans laquelle y vivent des caïmans, des crocodiles, des serpents de mer », bref, des êtres dont la présence en cet endroit constitue un danger. Or, poursuit-il, « nous sommes tous jetés dans cette rivière, chacun devant affronter à la nage le danger et atteindre la rive. A l’arrivée, les uns s’en sortent pendant que, malheureusement, les autres sont dévorés par les méchantes bêtes. Nous qui avons atteint la rive, il nous faut remercier Dieu et le prier afin qu’il accueille ceux qui n’ont pas eu de chance ». Il a terminé son discours improvisé en formulant des vœux de santé et de paix pour tous les Burkinabè et leurs amis !

Préoccupations de la communauté burkinabè de France

Prenant la parole, le coordonnateur du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) de France, Célestin Nabaloum a exprimé les nombreuses préoccupations de la communauté. L’accord signé entre la France et le Burkina en décembre 2009 sur la gestion concertée des flux migratoires avait suscité beaucoup d’espoir pour nos compatriotes en situation irrégulière. Mais quatre plus tard, c’est l’amertume. Un des porte-paroles du Collectif burkinabè des sans-papiers est formel « Aucune demande de régularisation n’a abouti au titre de l’accord malgré les démarches que nous avons faites ». Célestin Nabaloum a été également évoqué le vote des Burkinabè de l’étranger, espérant que la loi sera appliquée en 2015, le projet d’acquisition d’une Maison du Burkina et le rétablissement de la célébration de la fête de l’indépendance le 11 décembre, histoire « de donner ou renforcer les repères historiques de notre jeunesse vinant en France ».

Vœux de l’ambassadeur Tiaré

En réponse, l’ambassadeur Tiaré a aussi formulé à l’attention de ses compatriotes des vœux de « santé, de paix, de bonheur et de prospérité pour la nouvelle année », avant de rappeler que « le développement du Burkina requiert non seulement une mobilisation plus accrue de ses ressources internes, mais aussi, une meilleure contribution de sa diaspora dans la mise en œuvre des programmes et projets nationaux ». Il a informé l’assistance de l’annonce faite le 9 janvier par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale de la décision du gouvernement d’organiser un Forum national des Burkinabè de l’étranger d’ici la fin de l’année 2014. Dans cette perspective, il s’est réjoui de l’Appel à l’organisation des états généraux de la diaspora burkinabè de France lancé par des compatriotes et publié sur Lefaso.net (Voir l’édition du 12 janvier 2014), espérant que les conclusions qui en seront issues renforcent la cohésion, l’entente entre Burkinabè de France et contribuent au développement du pays.

Maison du Burkina à Paris

Concernant la Maison du Burkina à Paris, il a promis de formaliser le comité de réflexion que son prédécesseur n’a pas eu le temps de mettre en place, à charge pour ses membres de faire les propositions devant faciliter l’acquisition de cette Maison « que nous méritons ». Sur le vote des Burkinabè de l’étranger, l’ambassadeur Tiaré a rappelé que c’est désormais un acquis et que la balle est désormais dans le camp de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il a rassuré que l’ambassade et le consulat général joueront pleinement leur rôle dans la délivrance des cartes d’identité consulaires, document requis pour ceux qui voudront accomplir leur devoir civique.
Quant à la situation des Sans papiers, il a indiqué que le Consul général s’investit personnellement « sur cette délicate question » et même si les résultats obtenus ne sont pas satisfaits, il promet de continuer l’accompagnement des compatriotes dans leurs démarches auprès des autorités françaises pour obtenir gain de cause. S’agissant de la célébration du 11 décembre, le successeur de Joseph Paré a annoncé qu’un comité de réflexion y réfléchit déjà et cette date pourrait être également l’occasion de récompenser les compatriotes et amis les plus méritants, la Grande Chancellerie ayant décidé que les décorations doivent désormais être terminées au plus tard le 31 décembre de l’année.

« Que le pays soit le plus stable possible »

La cérémonie de présentation des vœux ayant lieu le lendemain de la grande manifestation de l’opposition et de la société civile contre l’éventuelle modification de l’article 37 de la constitution relatif à la limitation du nombre de mandats présidentiels, et la mise en place du Sénat, l’ambassadeur s’est félicité de ce que tout ce soit passé sans violence. « Aujourd’hui, nous sommes tous conscients que nous avons intérêt à ce que notre pays soit en paix et continue d’être le plus stable possible », a-t-il déclaré et rassuré les partenaires techniques et financiers que « le chef de l’Etat, qui est conscient de la situation qui prévaut, ne fera rien qui vise à mettre en cause les acquis de notre pays ».
Fin de la cérémonie aux environs de 18h 30. Place au Cocktail fait maison, mais pour les Provinciaux, il était temps de prendre la route du retour !

Joachim Vokouma, Lefaso.net (France)

Liste des récipiendaires

Officier de l’ordre national

Jean-claude Rigal-Sastourne, Medecin spécialiste Ophtalmologie à Percy Clamart, pour les soins prodigués à des Burkinabè civils et militaires (Décoration proposée par la Grande Chancellerie)

Chevallier de l’ordre national

Charles Simon Albert Mevaa ; directeur commercial Afrique subsaharienne, programmes gouvernementaux, Gemalto, pour l’opération de sécurisation des documents biométriques (Décoration Proposée par la Grande Chancellerie)

Frédéric Trojani ; directeur général des programmes gouvernementaux chez Gemalto (Décoration proposée par la Grande Chancellerie)

Philippe Maubert, Officier de gendarmerie, commandant de la compagnie de l’Air à Istres, pour avoir servi au de la mission de coopération militaire de sécurité militaire et de défense à l’ambassade de France au Burkina de 2009 à 2012 ; il a assuré le poste de « Chief protection » sous mandat ONUCI entre 2007 et 2008 en Côte d’Ivoire. (Décoration proposée par la Gendarmerie nationale)

Antoine Yougbaré, cinéaste, auteur de plusieurs films dont « Sugri le Pardon », « Gomtigo le caméléon ; délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger, section France pour la région 5 ; promoteur actif des cultures burkinabè et africaines. (Décoration proposée par l’ambassade et le Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger)

Chevalier de l’ordre du mérite burkinabè

Sidiki Boubacar Drabo, deuxième secrétaire à l’ambassade du Burkina à Paris depuis 2011 au service politique (Décoration proposée par l’ambassade et le CSBE)

Innoncent Zongo, Professeur certifié Hors classe en sciences physiques au Collège Pierre Mendès France, membre de l’Association des Burkinabè du Nord (Décoration proposée par l’ambassade)

Zéphirin Dembélé, président de l’Association SANNANTON, Secrétaire général des l’Association des travailleurs burkinabè de Paris, fondateur de l’association Dyedugu (Décoration proposée par l’ambassade)

Daouda Sidabouré Bancé, président de l’Association burkinabè des taxis parisiens, membre de l’Amicale des ressortissants du Boulgou, apporte des soutiens multiformes aux Burkinabè en France

Mathieu Jean-Marie Dubois, Kinésithérapeute de sport, a été membre du staff médical des Etalons lors de la CAN en 2010, 2012, 2013 (Décoration proposée par le Ministère des Sports)

Chevalier de l’ordre du mérite des Lettres, des Arts et de la communication

Sayouba Traoré, journaliste à Radio France Internationale (RFI), animateur des émissions « Le coq chante » et « Chronique agriculture et pêche », auteur de plusieurs livres, dont « Belle en savane » publié en 2011 aux Editions Vents d’Ailleurs. Sayouba Traoré est bien connu des Fasonautes pour sa contribution dans les des pages Tribune de Lefaso.net (décoration proposée par le CSC)

Médaille d’honneur des sapeurs pompiers

Daniel Roger Kourane, Adjudant, Chef à la mission militaire de l’ambassade du Burkina en France, Sapeur pompier, a participé à l’encadrement des premières et deuxièmes promotions d’officiers sapeurs pompiers formés au Burkina (Décoration proposée par BNSP)

Source : L’Attaché de Défense, Ambassade du Burkina en France

JV

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2014 à 12:01, par La Paix En réponse à : Diaspora : Premiers vœux de l’ambassadeur Eric Tiaré aux Burkinabè de France

    Ce compte rendu fidèle mérite trois observations :

    1. - Cet ambassadeur en particulier est une chance véritable pour les burkinabè de France. Sa disponibilité, son sens de l’écoute des autres, sans aucun sectarisme partisan feront de lui un homme qui sera à la hauteur de la mission qui lui a été confiée en France par le Président du Faso.

    2. - Maintenant les problèmes sont clairement posées. Il faut contribuer à les résoudre. Chaque bukinabè doit apporter sa pierre à l’épanouissement des burkinabè de la diaspora de France. Merci à M. Joachim VOKOUMA d’avoir publié un article qui réflète, en tous points de vue la réalité de cette première cérémonie.

    3. - Félicitation à M. Sayouba TRAORE qui a reçu une distinction honorifique (ordre de mérite avec agraffe "lettres") certes sur proposition du Conseil Supérieur de la Communication mais cependant validée par le Président du Faso. Comme quoi, notre Président à tous est bel et bien notre Président à tous jusqu’en 2015 malgré les critiques constructives et souvent virulentes qui lui sont faites à tort ou à raison. Le Chef doit être une "poubelle" où chacun vient "déverser" ses ressentis.

  • Le 22 janvier 2014 à 10:14, par OUATT En réponse à : Diaspora : Premiers vœux de l’ambassadeur Eric Tiaré aux Burkinabè de France

    toutes mes félicitations a nos chers recipiendaires et plus précisément a mon cher Antoinne Yougbaré qui depuis il ne cesse a instauré la communication et le dialogue surtout du coté de la ville phoceenne Marseille et chapeau a Sayouba Traoré

  • Le 22 janvier 2014 à 10:47, par ah bon ? En réponse à : Diaspora : Premiers vœux de l’ambassadeur Eric Tiaré aux Burkinabè de France

    La juridiction de l’Ambassade du BF en France s’étend sur la France, l’Espagne, le Portugal, et ... le Vatican. Donc si vous voulez partager "vos" décorations, ne vous limitez pas à la seule France sinon cela peut sembler au partage de petits pain entre amis et connaissants.... si je devais vous noter, j’allais écrire ceci : PEUT MIEUX FAIRE !

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