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Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

Publié le jeudi 14 février 2013 à 00h39min

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Le décès de l’élève Joël Romain Ouédraogo de Saint-Viateur ne peut pas rester sans suite. En tout cas, sans que les organisations scolaires et estudiantines, les mouvements des droits de l’Homme et de société civile, et même certains partis politiques qui sont prompts à faire descendre les enfants dans les rues, à battre les pavés et à faire des déclarations fracassantes et incendiaires dans les colonnes des journaux et sur les antennes de télévisions et de radios n’élèvent la voix. Non, ces gens-là doivent dire quelque chose, ils doivent faire quelque chose.

Nous ne leur demandons pas d’organiser des manifestations pour casser, de décréter des jours de grève, de faire des sit-in, mais de manifester leur mécontentement. Et ils savent comment et bien le faire. Parce qu’il y a eu mort d’homme. Et cette mort ne peut rester impunie, quel (s) que soit (soient) le ou les auteurs. Tout comme, toutes les autres morts pour lesquelles ils se sont toujours engagés à revendiquer justice et vérité.
Joël a été tué par des « camarades élèves » parce qu’il a refusé de suivre leur mouvement ; de brader son avenir pour lequel ses parents l’ont envoyé à l’école ; parce qu’il a, avec d’autres camarades élèves de la même école, pris conscience que son avenir ne se trouve pas dans des manifestations hasardeuses, souvent commanditées pour la cause de gens tapis dans l’ombre et aux ambitions inavouées.

Pour cela, vérité et justice doivent lui être rendues. Et c’est là qu’on attendait les vraies organisations de défense des droits de l’Homme, les vraies organisations estudiantines et scolaires, les vrais partis politiques qui défendent la démocratie. On a défendu Flavien Nébié à Garango, on a défendu Justin Zongo et autres, on doit aussi défendre Joël Ouédraogo contre ces mouvements dont les agissements ressemblent fort bien à du terrorisme. Il faut les condamner fermement comme on a condamné par le passé les policiers qui, dans l’exercice de leur fonction, ont causé la mort à Koudougou ; il faut les condamner comme les policiers qui, dans l’exercice de leur fonction ont causé la mort à Gaoua ; il faut enfin les condamner comme les gendarmes qui, dans l’exercice de leur fonction ont causé la mort de Kohoun à Bobo-Dioulasso, etc.

Ainsi, l’occasion, quand bien même elle est malheureuse, est bonne pour dénoncer et mettre fin à ces agissements de groupuscules de soi-disant élèves qui ne savent rien faire d’autre que de perturber les cours chaque fois que l’occasion se présente. Parce que ces éléments, qu’ils soient des leurs ou non, discréditent leurs mouvements, sapent les luttes qu’ils organisent. C’est aussi l’occasion pour les organisations des parents d’élèves sincères, de sortir de leur torpeur pour dire non à ceux qui veulent brader l’avenir de leurs enfants ; c’est l’occasion pour elles de montrer enfin que l’avenir de leurs enfants les préoccupe.

Quant au gouvernement, il a déjà engagé la procédure et comme s’il en attendait l’occasion, il doit prendre désormais des mesures pour sécuriser nos écoles et permettre aux enfants qui veulent suivre les cours de le faire. Et à ceux qui veulent marcher et vagabonder, de le faire également librement. Domba Jean-Marc Palm, Maître de recherches à INSS/CNRST dit ceci dans L’Evènement N°248 du 25 janvier 2013 : « Les jeunes …ne sont que de la chair à canon que l’on manipule sans leur dévoiler les objectifs et les buts visés. C’est un crime politique parce qu’ils n’ont pas une conscience claire du rôle qu’on leur fait jouer ». ( …) « Il est temps que les élèves et étudiants sortent de ce piège qui ne les conduit nulle part.

Que la nouvelle génération scolaire et estudiantine s’informe auprès des anciens pour comprendre, pour connaître les conséquences néfastes de cette voie aventuriste que ces manipulateurs avaient fait suivre à leurs aînés. Ils doivent se prendre en mains, ne plus servir de « bras séculiers » à certaines formations politiques, mener des luttes qui les concernent effectivement et se départir de l’exécution des mots d’ordre qui sont loin de leurs préoccupations ». Ils ne seront sans doute pas les premiers perdants, mais les plus concernés.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2013 à 09:42, par PAX En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Bien dit ma chérie. Que nos associations estudiantines, nos partis politiques et autres fassent quelque chose car d’une manière ou d’une autre, ils sont à l’origine de cet assassinat afin que justice soit rendue et surtout que la mort de Joel ne soit pas veine.

  • Le 14 février 2013 à 11:37 En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Je n’accuserai pas les pouvoirs publics sauf leur lacune à identifier l’auteur de cet assassinat. Maintenant, de façon globale, je constate que les intellectuels burkinabè ont démissionné depuis belle lurette par rapport aux choses bizarres qui se passent dans notre pays. C’est pourquoi certains arrogants pensent que le terrain est libre. Ainsi naissent les révolutions. Et la prochaine révolution sera violente tellement les frustrations sont énormes. Il faut travailler à éviter cela.

  • Le 14 février 2013 à 12:29, par Zagas En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Bien dit !il y a beaucoup de manipulateurs qui profitent de la naïveté des jeunes pour assouvir leurs basses besognes.Remarquez que dans l’affaire Justin Zongo,les choses ont pris des tournures bizarres,jusqu’à créer un mouvement "Blaise dégage".A ce que je sache la vie de Justin n’était plus chère que celle de Joël.Quant on lutte pour une cause ,on doit être objectif:Réclamez justice et vérité pour Joel aussi.Ces gens se reconnaîtront !!!

  • Le 14 février 2013 à 12:35 En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    bon article !!! j sui strop surpri par l silence auour de cet affair, cé mm inquiétant... Jimagine qu si cela avai été causé par un représentant de l’Etat les choses allaient êtr autrement : On a tous veçu l’affaire justin Zongo...
    Honte aux organisation de parents d’élèves ; cè pas etonnant qu les enfants agissent ainsi.
    Justice pour Joël e que des mesures soient prises pour eviter les mm bétises.

  • Le 14 février 2013 à 13:15, par Kolo En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Très bonne contribution. Il faut une journée pour Joel, journée de refus de la violence à l’école. La machine de lutte ne doit pas être mis en marche dans les seuls cas où c’est l’État ou un agent public qui viole les droits de l’homme, notamment dans les écoles. Elle doit fonctionner aussi dans les cas où des élèves ou étudiants tuent ou agressent sauvagement.

  • Le 14 février 2013 à 15:08, par Lizanfalou En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Je suis parfaitement d’avis avec vous. Il faut que nous les jeunes prenions conscience et ouvrons grandement nos yeux pour situer nos intérêts au lieu de nous laisser à la merci d’hommes et de femmes qui n’ont d’autres que d’assouvir leurs desseins machiavéliques. Ils nous disent de sortir marcher, d’être des boucliers humains tandis qu’à leurs propres enfants ils conseillent fortement de se tenir à l’écart.
    Je lance cet appel à l’ensemble des jeunes du Burkina :
    N’acceptez être le bouclier de personne. Ne sortez marcher que lorsque vous verrez les premiers concernés (organisateurs de marche qu’ils soient de l’opposition ou du parti au pouvoir, etc.) ou leurs enfants en première ligne. En clair je veux dire que par exemple si Blaise me dit de sortir marcher, je ne le ferai que lorsque je verrai lui-même ou Djamila en tête des marcheurs. Il en est de même avec tout homme politique ou syndical. Mais mettre son propre enfant en sécurité et pousser ceux des autres à servir de moutons de sacrifice pour parvenir à des fins inavouées, je dis non.
    Vivement que la jeunesse se réveille.

  • Le 14 février 2013 à 15:26, par El hadj vérité En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

    Plutot je pense que cet article est complètement à côté comme sait le faire l’express du faso,fondamentalement c’est la qualité de l’éducation qui est remise en cause
    par contre la légèreté du frère directeur du St viataire, après le 1er passage de ces délinquants ,il devait fermé son lycée et liberer tous les élèves car n’ayant pas les moyens d’assurer leur sécurité
    On ne ruse pas avec cette variété de racailles,quel interêt il a eu a garder les enfants au sein de l’établissement ?Le responsable du St viataire a agit avec légèreté et cela à mon avis frise l’inconscience
    mais on préfère dire c’est dieu qui a voulut tant pis.....

    • Le 18 février 2013 à 14:37 En réponse à : Autant le dire… : Où sont-ils les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme ?

      on voit que l’anonymat qu’on vous a autorisé vous empêche de voir la vérité comme votre l’indique à plus d’égard monsieur EL HADJ vérité. La gestion d’un tel établissement ne peut être le fruit du hasard sinon du mérite et je pense personnellement que le saint viataire mérite d’être classé parmi les meilleurs établissement au FASO vu ses résultats. Dans le cas ici les responsabilités se situent à ailleurs : quelle autorisation les manifestants disposaient ils ? de quels mouvements ou associations sont-ils, que voulaient-ils , a qui devraient-ils s’adresser ; voila autant de questions ou les réponses pourront vous édifier dans vos analyses

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