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PRIX DES HYDROCARBURES : « Notre préoccupation reste en l’état », Kirakoya Daouda (CGT-B)

Publié le mercredi 27 juin 2012 à 23h34min

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La structure des prix des hydrocarbures était au centre d’un séminaire organisé par le CIDPH (Commission interministérielle de détermination des prix des hydrocarbures) du 18 au 23 juin derniers à Bobo-Dioulasso. Parmi les participants, Kirakoya Daouda, représentant la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB). Voici la lecture qu’il fait des objectifs de l’atelier qui visait, entre autres, à examiner les possibilités de faire baisser les prix à la pompe.

Quel était votre objectif en répondant à l’invitation du CIDPH ?

C’était d’avoir des informations sur les hydrocarbures en vue d’approfondir notre analyse sur la question et faire des propositions adéquates pour faire baisser effectivement les prix à la pompe. En tout état de cause, nous avions discuté à trois ou quatre reprise avec le gouvernement, précisément au cours du mois de mars. Notre revendication, c’est la révision de la structure des prix pour faire baisser les prix à la pompe. Nous ne sommes pas venus ici pour donner un quelconque accord à une augmentation des prix. Pour l’instant, notre préoccupation reste en l’état. Si vous avez remarqué, nous avons souhaité avoir à notre disposition un certain nombre de documents pour mieux comprendre. (NDLR : le président du CIDPH, Youma Zerbo a instruit le secrétariat technique à mettre les documents nécessaires à la disposition du syndicat).

A la lumière des débats, que retenez-vous ?

Il y a des possibilités de manœuvre. Si on veut être transparent sur un certain nombre de postes de la structure des prix. En tout cas, on peut faire des propositions allant dans le sens d’une baisse des prix. D’autre part, ce qu’on peut ajouter, c’est que la question des hydrocarbures n’est pas seulement technique comme certains voudraient nous le faire croire, en disant qu’on ne peut pas manœuvrer. C’est une question qui est politique. C’est de la responsabilité du gouvernement. Il y a un choix à faire. Si on pense que c’est un produit de grande consommation, il faudra nécessairement faire des efforts. Mais si par contre, on pense qu’on ne peut rien faire, qu’il faut suivre la loi du marché, c’est-à-dire la flambée des prix, alors le gouvernement en supportera les conséquences, notamment à travers des crises sociales. Nous, nous restons convaincus que l’on peut faire quelque chose et d’ailleurs le mouvement syndical va se réunir sur le dossier et faire connaître ses propositions.

Les distributeurs, les détaillants et les transporteurs ne sont pas prêts à céder une partie de leur marge. Ils disent qu’il en est ainsi depuis des années et qu’à défaut d’augmenter, il ne faut pas y toucher. Quelles sont les lignes de la structure des prix que l’on peut toucher ?

Dès nos premières propositions, nous avions dit de voir depuis l’achat du carburant auprès des fournisseurs. On peut faire des gains d’échelle. Il y a le poste des impôts et taxes que nous pouvons revoir. Nous estimons que le gouvernement peut manœuvrer à ce niveau. Ces impôts et taxes représentent presque 40% du prix à la pompe. Il y a les marges distributeurs et la marge SONABHY. Mais ici comme l’a proposé le séminaire, il faut des études approfondies. Pourquoi un tel niveau de marges et depuis tant d’années et on constate que les gens s’en sortent. Cela est valable pour les transporteurs qui s’en sortent tout de même. Il faut une étude approfondie pour mieux comprendre à quel niveau une structure qui gère bien la distribution peut s’en sortir avec cette marge au litre. En ce moment-là, nous proposerons de définir une fourchette de marge. En fonction de cela, distributeurs et détaillants sauront comment jouer sur les prix à la pompe pour vendre plus et faire des économies d’échelle.

Le gouvernement a adopté un nouveau mécanisme de fixation des prix qui fluctue entre –30 et plus 50 F CFA. Il n’est pas encore en vigueur. Quel est votre commentaire sur cet outil ?

Ce mécanisme nous a été présenté en mars 2012 lors de la rencontre avec le gouvernement. Nous sommes en train de l’analyser et, en son temps, le mouvement syndical se prononcera. Pour ce qui nous concerne, si c’est un mécanisme qui peut faire baisser les prix, il nous intéressera naturellement.


LA STRUCTURE DES PRIX DES HYDROCARBURES AU BURKINA : Qui prend combien ?

Ceci est la structure des prix des hydrocarbures au Burkina Faso. Le gouvernement qui entend jouer la transparence jusqu’au bout a soumis cette structure à l’examen des participants au séminaire du CIDPH à Bobo en vue de voir sur quelles lignes des possibilités de baisse pouvaient être envisagées. Il comprend 13 lignes avec 4 grandes rubriques : le prix CAF (prix livré au port), le prix de vente sortie dépôt hors taxes, le prix de vente sortie dépôt toutes taxes comprises et le prix de vente à la pompe. Entre chaque rubrique se trouvent les frais, droits, taxes et marges dûs aux intervenants de la chaîne.

Le second tableau est une simulation faite par le CIDPH qui consiste à supprimer certaines taxes et droits pour obtenir un prix à la baisse à la pompe. Ce n’est qu’une simulation parce que dans les faits, avant toute suppression, il faudrait, au préalable, réunir certaines conditions. Par exemple, les droits et taxes (lignes 6, 7 et 8) représentent près de 10% des recettes fiscales. Où trouver la compensation pour équilibrer le budget de l’Etat ?

Propos recueillis par Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2012 à 09:45, par Yéti En réponse à : PRIX DES HYDROCARBURES : « Notre préoccupation reste en l’état », Kirakoya Daouda (CGT-B)

    Je savais que l’objet était de nous faire avaler des couleuvres et d’utiliser la bouche des syndicats pour manger leur piment.
    Mais comme il l’a dit on est à l’affut et toute duperie ne passera pas.
    Il est évident que qu’en baissant les prix quelques pertes semblent exister mais elles seront rattrapées par les quantités vendues qui vont beaucoup augmenter. Ce que le GVT perd en %ge de taxe est récupéré dans les quantités vendues.

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