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Mahamady Lamine Kouanda : « Il y a aussi au moins 5 joueurs qui devront prendre leur retraite de l’équipe nationale »

Publié le mercredi 8 février 2012 à 01h39min

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Président d’honneur de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), Mahamady Lamine Kouanda a suivi comme certains supporters les matchs des représentants du Burkina Faso à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2012) Gabon-Guinée Equatoriale dans les gradins du stade de Malabo. Après la débâcle des Etalons, M. Kouanda estime que l’encadrement technique des joueurs est usé. Dans cet entretien qu’il a accordé à des journalistes burkinabè présents à Malabo, la capitale équato-guinéenne, il explique aussi qu’il existe des porte-malheurs au sein de l’équipe et du groupe de personnes qui gravitent autour de l’équipe.

Quelles leçons tirez-vous de la participation du Burkina Faso à la CAN 2012 ?

Mahamady Lamine Kouanda : Après avoir vu les équipes comme le Gabon, le Mali, le Ghana, sur le terrain, je trouve que les joueurs n’ont pas été à la hauteur de leur mission. Je le dis sans diplomatie. Avec tous les moyens mis à leur disposition par l’Etat, les joueurs devaient obtenir au moins trois points à cette CAN. Face à cette situation, je me demande ce qu’il faut faire pour relancer l’équipe nationale.

A titre personnel, qu’avez-vous fait pour soutenir les Etalons ?

La CNSE (Coordination nationale de soutien aux Etalons, NDLR) était une entité à part entière reconnue par l’Etat burkinabè. Avant sa dissolution en juin 2011, nous avions déjà pensé à la CAN 2012. J’avais donc songé à faire des écharpes pour le Burkina Faso car les autres pays en faisaient. Grâce à des amis, dont Clara Lawson, Assita Tamboura et les responsables de certaines sociétés d’Etat, j’ai pu effectivement les confectionner. J’en ai vendu aux plus hautes autorités de notre pays et à d’autres personnalités dont le ministre des Sports et des Loisirs. Il y a eu au total 120 chemises, 300 casquettes, 120 tee-shirts.

Hormis cela, j’étais chargé de prendre attache avec les responsables religieux afin qu’ils prient pour le succès des Etalons à cette CAN. J’ai effectué cette mission avant de partir pour Malabo. Je n’ose pas dire le montant de la somme que j’ai mis dans ces bénédictions pour les Etalons. Le président de l’UNSE, Yacouba Barry, était chargé de contacter les chefs coutumiers. Je pense qu’il l’a aussi fait.

Certains pensent que l’équipe nationale est maudite…

Selon moi, elle n’est pas maudite. Mais il y a des porte-malheurs au sein de l’équipe et de ceux qui gravitent autour de l’équipe. La Fédération burkinabè de football doit revoir ses manières de faire car son président Zembendé Théodore Sawadogo, qui n’est plus directeur de la Loterie nationale burkinabè, ne dispose plus de moyens pour financer les activités de la FBF. Il va aussi falloir que les dirigeants du football burkinabè soient plus responsables. Figurez-vous que dans l’affaire Zengué, la Namibie a dit qu’elle était régulièrement informée par un responsable du football burkinabè. Il faut que tout cela change. Au sein de l’équipe, il y a des joueurs très talentueux, très bien éduqués. Il y a peut-être des incompréhensions entre eux. Mais l’encadrement technique est, de mon avis, un peu usé.

Je ne suis pas la personne indiquée pour le dire mais je constate qu’il y a une insuffisance notoire dans la prestation de l’équipe. Et si on ne veut pas changer de coach, il devra revoir sa manière de travailler. Il y a aussi au moins cinq joueurs qui devront prendre leur retraite internationale. Ils ne doivent pas attendre de ne plus être sélectionnés car cela ne sera pas à leur honneur.

Le Burkina est régulièrement qualifié à la CAN depuis 1996 mais il est toujours éliminé au 1er tour. Ne pensez-vous qu’il existe d’autres problèmes qu’il faudra résoudre ?

Il est évident qu’il faut que l’unité des supporters soit une réalité. Ils doivent tous parler le même langage car à force de se diviser, les supporters attirent des malheurs sur les Etalons. Surtout quand ils sont nombreux. Tenez ! Lors des éliminatoires, nous étions parfois dix à supporter les Etalons. Mais ils gagnaient. Et tout d’un coup, lorsque le Burkina Faso s’est qualifié pour la CAN, il y a eu comme un vampire qui s’est emparé de l’équipe. Je pense qu’il est temps de mettre fin à cette situation. En tout cas, si je suis porté à la tête de l’UNSE, ces choses vont cesser. En plus, je n’aurai pas besoin de l’argent de l’Etat pour les voyages. Je demanderai au ministère des Sports et des Loisirs de mettre seulement un avion à la disposition des supporters et je me chargerai du reste. Tout est une question d’organisation.

Est-ce à dire que vous serez candidat à la présidence de l’UNSE ?

Je suis membre à part entière de l’Assemblée générale. Avant l’élection, il faudra faire le bilan du bureau sortant, revoir le statut et les règlements intérieurs pour les adapter au contexte actuel. C’est seulement après cela que je verrai si je serai candidat. Mais si les textes ne me permettent pas d’agir librement, je ne serai pas candidat.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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