LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Abdoulaye Soulama (Ashanti Kokoto/Ghana) : « J’ai appris que je suis un rebelle et que je monte les joueurs »

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h54min

PARTAGER :                          

Parti en 2007 de l’ASFA-Y pour l’Ashanti Kotoko du Ghana, le portier international burkinabè, Abdoulaye Soulama, n’a rien perdu de ses qualités. Titulaire indiscutable et plébiscité meilleur gardien du championnat ghanéen, Soulama, dans l’entretien qui suit, parle de son séjour dans ce pays et des Etalons.

Que devient Abdoulaye Soulama ?

Par la grâce de Dieu Soulama est là. Il évolue dans le championnat ghanéen depuis 2 007 avec l’Ashanti Kokoto de Kumassi.

Que peut-on retenir comme bilan depuis que vous avez intégré ce pays ?

Je pense que je me suis fait un palmarès depuis que je suis au Ghana. J’ai été champion dès ma première saison et j’ai remporté tous les trophées. J’avais disputé pour l’occasion 26 matchs sur 30 possibles, sans oublier les matchs de coupes notamment la champions league. Pour la saison 2008-2009 j’ai été élu meilleur gardien et nous avons terminé à la 2e place au classement avec 2 trophées à la clé. La saison qui a suivi, nous avons eu un classement (4e) moins bon en championnat avec 3 coupes. L’année passée nous n’avons pas remporté de coupe mais nous avons terminé 2e au classement. Cette saison, nous sommes en tête après 7 journées. Depuis que j’y suis, j’ai toujours été titulaire. Sauf qu’entre temps, un problème de papiers m’a privé de compétitions pendant 4 mois.

On susurre même que vous portiez le brassard de ce mythique club ghanéen ?

Etre capitaine d’une équipe n’est pas magique. Je suis effectivement le capitaine et le meneur du groupe. J’ai toujours donné le meilleur de moi et je continuerai sur cette lancée pour toujours sauver mon image et ma personnalité.

Pourquoi avoir choisi le Ghana et non un pays européen ?

J’ai choisi le Ghana parce que c’est là-bas que l’opportunité s’est présentée à moi. Je n’ai pas hésité parce que l’Ashanti Kotoko est une grande formation du continent. Pour l’Europe, j’y pense.

Pourquoi avoir fait un come-back après votre séjour européen ?

J’ai effectivement passé 3 ans en Turquie. Il n’y avait pas mal de difficultés surtout financières et j’avais en son temps préféré regagner le bercail.

Abdoulaye Soulama pense-t-il déjà à la retraite ?

Pour la retraite, je n’y pense pas pour le moment. Pour un gardien de but si tu as une vie bien rangée et organisée, tu peux avoir une longévité de carrière.

Combien de footballeurs burkinabè évoluent avec vous au Ghana ?

A ma connaissance, nous sommes 4. Il y a Idrissa Sako qui est avec moi à l’Ashanti. Sans oublier Ahmed Soulama qui vient de signer à Heart of oak, Henry Traoré et Saybou Diallo qui sont à leur deuxième saison respectivement avec Ashanti Goldfield et King Faycal.

Quelle comparaison faites-vous du championnat ghanéen à celui burkinabè ?

Je sais seulement que le championnat ghanéen est professionnel et le niveau est relevé. Il est sponsorisé par les réseaux de téléphonie et beaucoup d’agents de joueurs ont les yeux rivés là-dessus. Et financièrement, les joueurs qui y évoluent gagnent leur compte.

Abdoulaye Soulama se plait bien au Ghana alors ?

Je ne me plains pas et je me sens vraiment chez moi. Je suis même très content parce ce que je me suis fait une grande popularité au Ghana.

As-tu des échos du football burkinabè depuis le Ghana ?

Je le suis de près grâce à certains de mes anciens coéquipiers et avec le docteur Edouard Traoré avec qui je suis permanemment en communication.

A quand remonte votre dernière sélection chez les Etalons ?

Ma dernière sélection remonte à 2007. Et je suis fier et content d’avoir défendu les couleurs de mon pays en participant à 3 coupes d’Afrique des nations.

Pensez-vous toujours intégrer un jour les Etalons ?

Pourquoi pas. Qui ne veut pas défendre les couleurs de son pays ? Et je pense que venir en équipe nationale résulte de la forme du moment du joueur. Aussi, venir en équipe nationale est un plaisir et non une obligation.

Quelles sont selon vous les chances des Etalons à la CAN 2012 ?

Je ne peux pas trop en parler mais je pense que nous avons une grande chance de passer le premier tour. Parce que les grandes nations comme la Côte d’Ivoire ou l’Angola ont toujours sous-estimé des pays comme le Burkina Faso ou le Soudan alors qu’il n’y a plus de petite équipe en football.

Etes-vous en contact avec le sélectionneur national Paulo Duarté ?

Je ne suis pas en contact avec Paulo Duarté. On n’a jamais communiqué. Vous savez, l’équipe nationale n’est pas une fin en soi. Donc je ne me mets pas trop la tête dans ça. Je me concentre pour le moment à mon club.

Il paraîtrait que vous aviez posé comme condition une place de titulaire pour un éventuel retour en équipe nationale ?

Je suis désolé mais je n’ai jamais exigé une place de titulaire en équipe nationale. J’aurai appris soi-disant que je suis un rebelle, un joueur de Drissa Traoré Saboteur, que je revendique trop et que je monte les joueurs.

Paulo Duarté a dit lors d’un point de presse que vous n’étiez pas une option pour lui...

Je dis non si Duarté a dit cela. Nul n’est indispensable en équipe nationale. Et ne vient que celui qui le mérite, c’est-à-dire la forme du moment.

Quel est selon vous le meilleur gardien du Burkina à l’heure actuelle ?

Je n’en sais pas trop mais je pense que c’est celui qui est en forme et régulier. J’ajouterai que pour un gardien de but, c’est le travail, la discipline, l’organisation et la concentration qui priment. Généralement en Afrique, il y a de bons gardiens de but. Le reste dépend de la personnalité de tout un chacun et aussi la chance.

Quels sont vos objectifs ?

Mon objectif est de toujours donner le meilleur de moi-même du moment où je suis toujours en activité et d’organiser ma vie pour l’après football.

Soulama compte alors rester dans le milieu du football après sa retraite ?

Rester dans le milieu du football dépendra de mon temps. Je ne suis pas quelqu’un de méchant et même si je ne reste pas dans le milieu, je n’hésiterai pas à aider et je le ferai.

Quel est votre plus beau souvenir ?

C’est le fait d’être élu meilleur gardien du championnat ghanéen en étant un étranger. Depuis que j’y suis, je suis respecté et par les joueurs et par les supporters. Je suis aimé et c’est vraiment formidable. Je vais profiter de vos colonnes pour souhaiter une bonne chance aux Etalons pour la CAN et beaucoup de courage pour les générations futures. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Que Dieu leur donne longue vie. Que Dieu protège le Burkina Faso.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
SNC 2024 : Un cross populaire pour encourager les FDS
Paris sportifs en Afrique : Tout comprendre