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APE du lycée provincial des Banwa (Solenzo) : 7 ans de gestion, des millions encaissés, un bilan contesté

Publié le mardi 18 octobre 2011 à 02h29min

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Les établissements scolaires sont dotés de structures autonomes, les associations des parents d’élèves, qui sont leurs partenaires de choix. Chaque année elles alimentent leurs caisses, toute chose qui leur permet de subvenir à un certain nombre de besoins au profit des établissements. Naturellement, les membres sont informés périodiquement de l’utilisation des fonds : deux assemblées générales sont à convoquer.

Mais à Solenzo, l’APE du lycée provincial se soustrait à ce principe. Ayant succédé depuis 2002 à un bureau dont la gestion était décriée, l’actuel bureau a d’abord aligné sept ans avant de se soumettre à un bilan auquel il était contraint. C’était au premier trimestre de l’année scolaire 2009-2010. Bilan difficile à faire. Deux tendances s’étaient dégagées : la première, du camp du bureau défunt semblait à son tour flécher son successeur, qui à son tour n’a pas voulu de ces flèches empoisonnées. L’on voulait même un renouvellement de ce bureau, qui n’a dû sa survie qu’à une note du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique d’alors, qui suspendait tout renouvellement de bureau. Tout compte fait, l’assistance avait quitté la salle avant que le bureau n’ait eu le temps de lire son bilan étalé sur sept coupures de papier kraft affichées au tableau et couvrant la période de 2002 à 2009.

La salle s’était vidée. Seule une poignée de personnes était restée pour suivre le bilan contesté.
L’on espérait qu’après cette rencontre houleuse le bureau allait mettre les pendules à l’heure. Mais voilà que l’on vient d’entamer la troisième année scolaire sans que rien ne soit dit sur le bilan des cotisations, soit deux ans de mutisme consécutifs à un « septennat » plein de flou. Par le même bureau ! Pourquoi un tel silence ? Faut-il encore attendre sept ans pour un nouveau bilan contesté ? D’ailleurs au bout des sept premières années des postes étaient restés vacants pour plusieurs raisons (affectation en ce qui concerne les agents salariés, retraites, etc.). C’est ainsi que le président s’affaire dans une commune voisine où il occupe une haute responsabilité. Son secrétaire, un haut cadre aussi, vient d’être affecté hors même de la province ; et il y a bien d’autres cas. Il n’est même pas évident que certains membres aient encore leurs enfants dans ce lycée.

À observer les choses de très près, l’on voit que le politique et une partie l’administration locale semblent y être pour quelque chose.
Il est temps que les choses changent. Sinon, l’on ne s’étonnera pas quand une année on apprendra que les parents d’élèves du lycée provincial des Banwa refusent d’alimenter leur caisse pour faire face aux dépenses qui leur incombent. D’ailleurs, le lycée provincial des Banwa affiche les cotisations les plus élevées : de 2 500 F auparavant, elles sont passées à 7 500 F par élève depuis des années déjà. Et c’était juste pour faire face à la construction d’un bâtiment. Mais après l’érection de celui-ci le nouveau tarif est maintenu tel quel, sans qu’aucun bâtiment ne soit programmé. Il est donc temps pour le bureau déjà vieux de neuf ans, de songer à une sortie honorable. Car tôt ou tard il sera amené à laisser les manettes des commandes de l’appareil associatif qu’il a enserré dans ses mains pendant près d’une décennie. Les parents d’élèves ne se tairont pas à l’infini.

Aboubakar Frédérick TRAORE

L’Express du Faso

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