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LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

Publié le jeudi 28 octobre 2010 à 03h28min

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Le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME) dans ce communiqué de presse, indique qu’il organisera prochainement une marche à Ouagadougou pour dénoncer les promesses non tenues, de la communauté internationale, par rapport à la mobilisation de ressources pour le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose.

Le 5 octobre 2010 à New York, la communauté internationale n’a réussi à mobiliser, pour les trois prochaines années, que 11,7 milliards de dollars sur les 20 milliards estimés par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose comme nécessaires pour continuer les mises sous traitements et la prévention des trois grandes pandémies les plus meurtrières. Cette situation marque un échec de la communauté internationale et une trahison des malades du Sud par rapport aux engagements pris en 2005 par les dirigeants des pays du G8, d’assurer l’accès universel à la prévention et aux soins contre le Sida d’ici la fin de l’année 2010. Pour dénoncer cette situation, le RAME (Réseau d’accès aux médicaments essentiels) appelle à une mobilisation au Burkina Faso dans les semaines qui viennent, notamment à une grande marche à Ouagadougou.

La semaine dernière à New York, les pays donateurs du Fonds mondial ont en effet choisi délibérément de freiner la progression de la lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose. En ne finançant pas le Fonds mondial à la hauteur des besoins, c’est l’élan d’une décennie de lutte qui est stoppé. Depuis sa création en 2001, le Fonds mondial a atteint des résultats importants : environ 3 millions de personnes reçoivent désormais un traitement antirétroviral, 5 millions d’orphelins du Sida reçoivent des traitements et du soutien, 7 millions de cas de tuberculose ont été détectés et traités.

Pour le cas spécifique du Burkina Faso, plus de 26 500 personnes sont sous ARV grâce au Fonds mondial, 12 500 cas de tuberculose ont été détectés et traités, plus de 6 millions de moustiquaires vont être distribuées gratuitement pour la lutte contre le paludisme. En décembre 2009, le président du Burkina Faso a décidé de la gratuité du traitement antirétroviral sur toute l’étendue du territoire. Le monde n’a jamais été aussi prêt de vaincre le Sida, le paludisme et la tuberculose. Le monde n’a jamais mis au point un outil aussi performant que le Fonds mondial. Pourquoi a-t-il alors choisi en ce jour 5 octobre 2010 de condamner cet outil et de tuer l’espoir des populations et des dirigeants du Sud ?

Appel à une mobilisation au Burkina

Le RAME compte poser cette question aux principaux donateurs du Fonds mondial à travers une marche publique à Ouagadougou, laquelle marche partira de la Place de la nation au Rond-point des Nations unies pour remettre des pétitions (www.rame-int.org) adressées aux présidents Sarkozy et Obama à leurs représentations diplomatiques au Burkina.

La manifestation se terminera par un vaste « Die¬-in » (simulation de cadavres pour imager les nombreux décès en cas d’insuffisance de financement du Fonds mondial). A travers cette manifestation, la société civile burkinabè dénonce le manque de volonté de financement du Fonds Mondial et interpelle les principaux pays donateurs à :
- doubler leurs contributions actuelles au Fonds mondial ;
- prendre les mesures nécessaires, telles que l’adoption d’une taxe sur les transactions financières internationales, pour assurer un financement durable de la santé dans les pays démunis. Se réjouir des 11, 6 milliards de dollars mobilisés, c’est se réjouir des nouvelles personnes dépistées séropositives qui mourront sans traitement.

Source : RAME

Contact de presse : Simon KABORE : (00226) 70 24 44 55 Yabila Nadia : (00226) 70 28 98 83/50 37 70 16

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2010 à 05:04, par Sank En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    Mon point de vue par rapport a cet initialtive est qu’elle est non-fondee, et je me demande souvent comment les gens analysent certaines situations. Loin de dire que c’est pas une initiative bien reflechie, je voudrais tout simplement que les "pays du sud" sachent que la communaute internationale ne se fiche pas mal de nos maux socio-economiques. Vous prenez l’initiative de faire une marche de protestation contre la communaute internationale qui aurait debloque un peu plus de 50% des sous estimes necessaires a la lutte contre ces trois fleaux qui tuent des millions de personnes par an (en Afrique bien sur) pendant que vos dirigeants sont entrain d’investir des milliards de francs pour celebrer "les 50 ans d’independance" de notre pays. Sachez que les pays qui constituent le G8 ont aussi des citoyens a s’en occuper meme si les problemes sont pas les memes. C’est la meme chose depuis toujours...la communaute internationale...patati-patata...mais que croyons-nous ? Que la communaute internationale est la pour s’occuper des pays du sud ?? Il est temps que nous retroussions nos manches au lieu de toujours tout attendre des autres. Certes nos moyens sont limites mais je suis sur que s’ils etaient utilises a bon echeant, dans l’interet du peuple et non de quelques individus, nous aurions fait un grand pas en avant. Quand il s’agit de fonds pour la construction d’echangeurs, d’infrastrutures pour celebrer "50 ans d’independance", c’est vite debloque mais quand il s’agit de la sante, ce qui est de plus precieux a l’homme, c’est toujours mal barre. Eux, on les appelle le G8, comment sommes-nous appeles ? Pendant que les autres se regroupent pour etre plus puissant et defendre leurs causes, nous donnons toujours l’oportunite a ces grandes puissances de nous diviser par des guerres tribales. Franchement, une initiative de la sorte me fait vraiment honte. Cest comme le mendiant qui demande et si on le donne pas, il fait le siege devant chez qui il a demander pour manifester son mecontentement et esperer un changement d’avis. Allez protester contre nos dirigeants qui pillent nos sous a tout moment et investissent nos fonds dans des projets "bidons".

    • Le 11 novembre 2010 à 17:37 En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

      Sank, tu as vole mes mots. Merci. Les africains ne doivent pas se tromper de combat, encore moins d’ ennemis. Nos chefs d’etat qui confondent les biens publics et leurs prores biens, qui passe toujours le temps a les legimiter par des votes de complaisance ? Pendant qu’ on s’ enfonce dans un regime qui n’ a rien apporte au pays sauf la misere en 23 ans, le "peuple" sort toujours massivement pour manger le riz gras et bopire la calebassee de dolo qu’ offre genereusement le Sauveur pendant ce mois d’ elections. L’esclave qui refuse de se liberer ne merite pas que l’ on s’apitoie sur son sort, Dixit Notre Heros Commun qui dort du sommeil du juste a Dagnoen.

      LOP

  • Le 28 octobre 2010 à 11:34, par Paryam En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    Félicitation au RAME pour ce bel article et à son engagement en faveur des victimes des trois maladies prioritaires que sont le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA. Tous mobilisés, nous viendrons à bout de ces fléaux. Soutien à l’action du RAME

  • Le 28 octobre 2010 à 13:29, par Mousbil En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    Mon cher, Ne prenez pas la communauté internationale pour bête. En occident, les gens se privent du petit déjeuner et renoncent au luxe pour nous envoyer de quoi nous nourrir et nous soigner au regard des sales images d’une Afrique misérable et déorientée que vous leur envoyez. Quand les fonds nous parviennent, aller les détournements ; la gabégie ; le népotisme ; la corruption ; affamer son prochain et lui jeter un os de temps en temps pour rester au pouvoir.... Vous pensez que les autres sont bêtes ? Les châteaux inhabités que vous avez construits à OUAGDA 2000 autant pour moi ouaga 2000 ne se trouvent pas en occident du fait de leurs sacrifices pour nous. Regardez les insultantes voitures dans la ville. Mon cher marchez plutôt pour reclamer de la bonne gouvernance ; la lutte véritable contre la corruption ; une répartion rationnelle des deniers publics... et vous verrez qu’on atteindra les objectifs fixés même en l’absence de l’aide internationale. Comme cela, les bailleurs pourront nous aider si l’on est de bonne foi. Soignons raisonnables.... C’était ma modeste contribution qui peut ne pas plaire à tous ceux qui sont dans le système. Mais sachez une chose ; vous les gens du système. Si les choses marchaient normalement, rien ne rassure que vous ne pourriez pas avoir dans l’honnêté et l’intégrité ce que vous gagnez. Dans tous les cas, on donne de la main gauche et on retire par la main droite du fait des phénomènes inflationnistes conjoncturels ou structurels provoqués et c’est encore vous qui êtes prêts à vous suicider si vos coups bas sont sur la place publique.

  • Le 28 octobre 2010 à 15:25, par Dr Lasso En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    Il faut quitter là bas oui ! cette pléthore d’associations et de réseaux se sucent sur le dos des malades. Ce sont des camarades qui sont appelés à la soupe. Voyez le cas de ces présidents d’association joufflus et pansus, le cas du siège du CNLS qui est un batiment comme qui dirait qu’on souhaite définitif et son rattachement à la Présidence du Faso. Que voilà -t-il ? le Burkina a été exclu cette année du financement pour plusieurs raisons et le CNLS a été ramené au ministere de la Santé, ancrage qu’il n’aurait dû jamais quitter d’ailleurs.
    Mmes et MM. du RAME, que va apporter cette marche ? pourquoi ne vous voit-on pas marcher parce que chaque année, notre pays perd environ 1000 enfants du fait de la ménigite que l’on peut éviter juste en disponibilisant le vaccin à temps, c’est à dire maintenant (ie avant l’harmattan) ? Pourquoi ne refusez pas la mort de 700 enfants par an du fait de la rougeole ? Où etiez vous quand les moustiquaires sont distribuées aprés que le paludisme ait prélevé sa dime de morts ?
    Le SIDA nourrit son homme et quand les financements viennent à manquer, les projets personnels sont apparemment compromis...

  • Le 30 octobre 2010 à 00:40, par JPP En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    je suis surpris par cette initiative. Cinquante ans après les indépendances nos États demeurent des États mendiants. Pire des mendiants exigeants ! Je crois qu’il est temps pour les africains de se prendre en charge. le Fond mondial ne pourra pas assurer le financement de la lutte contre le palu, le SIDA, et la tuberculose éternellement.Le fond mondial a beaucoup contribué à la lutte contre ces trois maladies au Burkina Faso ; malheureusement ces financements n’ont servi qu’à enrichir quelques individus pendant que la grande majorité des malades, privé de soins de qualité vit dans le dénuement total. Il faut maintenant réfléchir à mobiliser des ressources nationales pour soigner les malades ;ça c’est le rôle de nos gouvernants.

  • Le 4 novembre 2010 à 14:44, par Simon KABORE En réponse à : LUTTE CONTRE LE SIDA, LE PALUDISME ET LA TUBERCULOSE : L’échec de la communauté internationale

    Bonjour

    Je comprend les commentaires exprimés sur cet article qui ne sont pas flatteurs pour notre initiative. Je veux juste demander aux uns et aux autres un peu de discernement. Le financement de la santé dans nos pays est essentiellement basé sur la contribution des ménages et des partenaires financiers. J’en suis conscient. Nous regrettons comme vous que l’État ne mette pas assez de moyen dans la santé. A plusieurs occasions, même dans la presse, nous l’avons déjà dénoncé. Nous avons critiqué déjà le siège du SP/CNLS dans la presse. Cependant, nous n’avons pas enregistré des messages de soutien de votre part pour ces initiatives. Bientôt nous allons lancer des campagnes pour le financement de la santé au niveau national et la transparence dans la gestion des ressources de la santé. Nous espérons pouvoir compter sur votre soutien à l’occasion. J’aimerais que vous comprenez effectivement que les malades ne survivent pas par nos polémiques, mais plutôt par notre capacité à leur apporter de l’aide (quelle que soit la source de cette aide). Le RAME est une structure de la société civile qui fait le plaidoyer sur les politiques de santé et il est receveur de vos contributions constructives. Ce que je peux vous demander, c’est d’arrêter de juger une structure ou une personne sur une seule activité qui fait partie d’un ensemble de stratégies. Si vous avez des idées qui peuvent aider les populations, si vous avez assez d’énergie pour nous aider à nous battre, rejoignez nous. Encore une fois, les malades ont besoin des résultats de nos actions, mais pas de nos jérémiades.
    Cordialement !

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