Paradoxe des paradoxes ! La région de la Boucle du Mouhoun, qui fait partie des plus arrosées du pays et disposant du cours d’eau le plus pérenne, est confrontée à un problème d’eau potable. Selon des données statistiques de 2009, plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable. De même, l’assainissement est toujours au stade embryonnaire car, 10% seulement de cette même population avaient accès à l’assainissement en 2005.

Conscient de cette situation, le comité régional de pilotage du Programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement (CRP/PN-AEPA) s’emploie à inverser la tendance afin d’être en phase avec les Objectifs du millénaire pour le développement. Sa 7e session qui s’est tenue le 6 septembre 2010 à Dédougou a permis à la vingtaine de membres d’appréhender l’état d’exécution financière à mi- parcours des programmations de l’année 2010. Dans sa communication, le chef du service des ressources en eau, Romuald Sompougdou a indiqué que 44 forages ont été réalisés sur 173 prévus, soit un taux de réalisation de 25,43% pour un coût global de 319,74 millions de F CFA ; 9 forages ont été réhabilités sur 101 prévus, soit un taux de réalisation de 8,91% pour un coût de 30,90 millions de F CFA ; 1 nouvelle AEPS a été réalisée sur 1 prévue, soit un taux de réalisation de 100% pour un montant de 69,092 millions de F CFA.

Dans le domaine de l’assainissement, 20 blocs de latrines, dont 10 réservés aux filles, ont été construits dans les écoles pour un coût global de 26,017 millions de francs, soit un taux d’exécution physique de 13,07% ; 8 blocs de latrines ont été réalisés sur 20 prévus dans les CSPS, soit un taux d’exécution physique de 40% pour un coût de réalisation de 11,2 millions de F CFA ; 8 latrines publiques d’un coût global de 9 millions de francs CFA ont été réalisées sur 56 prévues, soit un taux de réalisation de 14,2857% ; 537 latrines familiales de type SanPlat ont été réalisées sur 1278 prévues à travers les actions de promotion de l’hygiène et de l’assainissement (PHA). Le coût global de ces réalisations est de 41,0815 millions de F CFA.

Toujours selon Romuald Sompougdou, la mobilisation des ressources de l’état d’exécution des plans de passation des marchés pour la majorité des projets ou programmes a pu être effectuée. Des difficultés, il y en a eues aussi. Et le présentateur d’expliquer que cela est dû entre autres, au retard accusé dans la passation des marchés (lenteur du processus), aux lenteurs constatées dans le démarrage et l’exécution des travaux dans certains cas, à la disponibilité tardive des fonds alloués aux travaux de l’année en cours, à la faible capacité technique et financière de certaines entreprises, etc. Afin de surmonter désormais ces difficultés qui ont entraîné un faible taux d’exécution physique et financière dans la mise en œuvre du programme, des recommandations ont été faites. Blaise Corneille Ouédraogo, président du comité, a invité les membres à s’impliquer davantage en développant d’autres initiatives pour relever ce défi.

Serge COULIBALY

Le Pays