Il n’est un secret pour personne que les équipes nationales très fortes partent toujours de l’accent qui est mis sur la formation à la base. C’est vrai que dans ce but poursuivi, les centres de formation ont un rôle à jouer. Mais il faudrait que ces gamins qui sortent des écoles de foot arrivent à décrocher le visa pour les clubs européens où les conditions sont réunies pour la suite de leur formation ou encore qu’il y ait de la compétition au plan local pour fortifier leurs acquis.

Or, malheureusement, nous l’avons déploré mille et une fois, le Burkina ne dispose pas de compétition dans les petites catégories (cadets et juniors), si fait que c’est toujours un miracle de voir cette classe de jeunes footballeurs atteindre des sommets. Et si cela arrive, quelques années plus tard, rares sont les éléments de cette génération qui feront parler d’eux en bien après. C’est tout cela qui a fait nourrir une initiative de formation continue à la base.

Celle de regrouper les Etalons juniors et cadets, de leur inculquer les éléments primordiaux du jeu et de leur trouver de la compétition dans la tranche des moins de 20 ans. Elle a été pensée par la direction technique nationale de football, en étroite collaboration avec le staff des Etalons juniors (Willfeld Rainer et Brama Traoré).

En plus, elle a obtenu l’aval du président de la Fédération burkinabè de football, Zambendé Sawadogo, mais surtout du soutien ferme et multiforme du ministre des Sports et des Loisirs, Jean Pierre Palm. Ce dernier d’ailleurs, convaincu qu’il est, place beaucoup d’espoir dans ce projet.

« Il n’y a plus de génération spontanée dans le sport. Seule la formation à la base peut nous permettre d’avoir une équipe nationale forte, et sans le travail, on ne peut pas aller son petit bonhomme de chemin ; on ne peut plus se lever le matin pour vouloir gagner le soir », souligne-t-il à chaque fois que l’occasion lui est donnée.

Il l’a même réaffirmé le lundi 31 mai lorsque la délégation venue d’Allemagne est allée lui présenter les trophées remportés à Rézé en France et à Ergenzingen en Allemagne.

C’est la raison pour laquelle JPP et Zambendé ont donné quitus au duo Willfeld Rainer-Brama Traoré de réunir une fois par semaine (chaque lundi) et une semaine par mois, leur groupe au COMET (Centre omnisport des Etalons) à Ouaga 2000 pour des séances d’entraînement. A côté, il y a des matches amicaux çà et là contre les équipes de l’élite nationale.

Mieux, les différents partenaires s’efforcent de trouver un tournoi international à l’extérieur en vue d’aguerrir ses joueurs en leur donnant du temps de jeu (car la plupart d’entre eux, bien qu’ils soient dans des clubs, ne jouent pratiquement pas toute la saison).

Dès aujourd’hui, les résultats montrent que tous ceux qui portent le projet à bout de bras ne se sont pas trompés. Du ministre des Sports à l’entraîneur, la confiance est de mise. Malgré tout, le sélectionneur national, Rainer, ne fait pas des résultats immédiats son baromètre. Pour lui, quand on joue, c’est pour gagner, certes, mais la formation et l’apprentissage du football dans les différentes catégories sont essentiels.

Ce vaste projet de la préparation de notre football d’élite est donc en marche. Et les initiateurs y mettent du leur. C’est un travail de longue haleine et il va falloir prendre le temps qu’il faut pour cela. Et le mois prochain, les jeunes gens seront à Barcelone en Espagne pour un autre tournoi.

Heureusement, il y a des talents dans ce groupe. En Allemagne, Victor Nikiema, Fadil Sido, Lookmane Ouédraogo et Germain Sanou ont pris des galons et ont montré ce dont ils sont capables. Tout le mal que l’on souhaite à cette génération, c’est que les autorités continuent d’appuyer ce projet, qui, à coup sûr, donnera satisfaction. Les objectifs sont nobles, les ambitions, réalisables. Alors, il n’y a qu’à y croire et y œuvrer.

De retour d’Allemagne, Kader Traoré

L’Observateur Paalga