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CONCOURS PROFESSIONNELS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Une candidate s’évanouit à Dédougou

Publié le lundi 29 mars 2010 à 01h48min

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A l’instar des autres chefs-lieux de régions, excepté Ouagadougou, Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, a abrité pour, la première fois, le 26 mars 2010, l’administration des épreuves écrites des concours professionnels de la Fonction publique. 1165 candidats toutes options confondues des ministères de la santé et de l’enseignement de base y ont pris part. Mais cela a mal tourné pour une candidate au concours des accoucheuses auxiliaires du sous-centre du lycée provincial de Dédougou, qui s’est évanouie sans doute sous l’effet de l’émotion.

Une candidate au concours des accoucheuses auxiliaires du sous-centre du lycée provincial de Dédougou, a eu des ennuis de santé, certainement sous l’effet de l’émotion. Après avoir fini de remplir sa feuille dès le premier sujet, elle s’est écroulée et s’est évanouie. Elle a été transportée d’urgence à l’hôpital où elle a été prise en charge.

Longtemps souhaitée, la déconcentration de l’administration des épreuves des concours professionnels de la Fonction publique, en tout cas pour ce qui concerne les ministères de la Santé et de l’Enseignement de base, est devenue une réalité en cette année 2010. Dédougou qui a abrité pour la première fois le 26 mars dernier ces concours professionnels pour le compte de la Boucle du Mouhoun, a enregistré 1169 candidats toutes options confondues des deux ministères ci-dessus cités. Selon André Gansoré, directeur régional de la fonction publique et de la reforme de l’Etat de la Boucle du Mouhoun, l’objectif recherché à travers la déconcentration des concours professionnels est de rapprocher l’administration de l’administré. En outre, elle contribue à augmenter la chance de réussite des candidats. A ce propos, tout le monde ou presque est unanime. « A tout point de vue, la déconcentration des concours professionnels est bénéfique. Et pour les candidats et pour les responsables », a affirmé Alidou Ouédraogo, haut-commissaire de la province du Mouhoun et président de la commission régionale de surveillance, pour qui l’ensemble des concours s’est déroulé sans accroc et aucune difficulté majeure n’a été constatée.

Dans les différents sous-centres de compositions, l’ambiance était bon enfant. On riait, on se taquinait, on se souhaitait bonne chance et on se racontait des mésaventures du passé. « Ouf, nous ne passerons plus la nuit à la belle étoile et nous aurons désormais une égalité de chance ». Propos de certains candidats du sous-centre au lycée municipal de Dédougou. Pour eux, se déplacer à Ouagadougou pour y subir les épreuves des concours était la croix et la bannière. Selon les témoignages, ceux qui n’avaient pas de logeur se voyaient obligés de passer la nuit à la gare, à la belle étoile et à la merci des moustiques, des intempéries ou des voleurs. Morceaux choisis : « J’ai une fois été battu par la pluie. Et comme si un mauvais sort m’avait été lancé, j’ai été victime aussi de vol. Je n’avais qu’un seul et unique billet de 5000F que l’impitoyable voleur a soutiré de ma poche.

Une fois dans la salle de composition, je ne faisais que penser à mon retour. Je crois n’avoir même pas écrit mon nom et mon matricule sur la feuille de composition ». Des exemples de ce genre, il en existe à la pelle, au point que certains avaient juré ne plus revivre ces amères expériences. Finis donc pour certains les déplacements périlleux de Ouagadougou du fait de manque de logeur et de l’état désastreux du réseau routier. En tout cas, la joie se lisait sur les visages et tout laisse croire que si la dynamique est maintenue, le nombre de candidats ira croissant d’année en année.

Ils ont dit Bitibaly Zondon, représentant du DREBA : Un ouf de soulagement et une bonne chose. Cette déconcentration permet aux candidats de composer dans la quiétude et dans un bon état d’esprit. La grosse difficulté que beaucoup de candidats rencontraient est plus ou moins résolue. Se déplacer désormais dans le chef-lieu de votre région pour prendre part à un concours professionnel, n’est plus la mer à boire. Pour preuve, l’effectif des candidats de cette année a presque doublé par rapport à celui de l’année dernière. Le souhait est que cette déconcentration se pérennise et s’élargisse à tous ou presque tous les autres concours de la Fonction publique.

Dr Mohamed Ouédraogo, représentant du DR de la Santé : De façon pratique, cette déconcentration est une bonne chose. Elle permet d’abord aux candidats d’être absents le moins possible de leurs postes, mais aussi aux autorités de s’expérimenter en matière d’organisation des concours professionnels. Pour ce qui nous concerne, c’est une nouvelle expérience et ça se déroule bien. Cela permet d’assurer la continuité des services, étant donné que ce sont les mêmes candidats qui sont chargés d’administrer les soins aux populations.

Sibiri Ouattara, candidat au concours des instituteurs principaux : La déconcentration des concours professionnels est une très bonne chose. Elle a permis à bon nombre de candidats de pouvoir participer. L’impact sur le plan financier est salvateur. Vous n’ignorez pas qu’aller à Ouaga, nécessite une préparation à tous les niveaux. Aujourd’hui, nous composons dans notre milieu, et c’est tout de même un avantage psychologique. Quant au déroulement, il faut avouer que tout se passe bien. Le sujet est abordable et on ne peut qu’apprécier cette action de l’Etat.

Mme Sanou Kadidiatou, candidate au concours des instituteurs principaux : La déconcentration des concours professionnels est à saluer. Cependant, le démarrage a été beaucoup perturbé. Nous pensions que le top départ allait être donné à 7h30 ou 8 heures, mais c’est après ces heures que le coup d’envoi a été donné. Vous comprenez que pour des femmes allaitantes, c’est un peu compliqué. Quant aux sujets, il faut avouer qu’ils sont peu abordables.

Mme Hélène Sawadogo au concours des instituteurs principaux : ça nous arrange. Entre faire le déplacement Fara-Ouaga ou Fara-Dédougou, le choix est clair. Mieux, même si je n’ai pas de logeur à Dédougou, je peux passer la nuit dans une salle de classe d’une école. A tout point de vue, les conditions à Dédougou sont meilleures qu’à Ouaga. J’ai composé pour les instituteurs principaux et je trouve les sujets abordables.

Tasséré Sawadogo candidat au concours des inspecteurs : La déconcentration est une bonne chose dans la mesure où elle nous épargne d’aller jusqu’à Ouaga. De Dédougou à Ouaga, vous déboursez au bas mot 20 000 F. Le fait d’économiser déjà cette somme pendant ces temps de vache maigre, c’est une bonne chose. J’apprécie également le déroulement. Nous avons démarré à l’heure, le sujet est abordable, mais comme le nombre de places est restreint, on ne peut pas dire grand-chose.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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