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Une lettre pour Laye : Des sinistrés peu catholiques à Yagma

Publié le vendredi 19 mars 2010 à 01h46min

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Ainsi, vaines auront été tes supplications pour être des privilégiés au lancement officiel des festivités du cinquantenaire de l’indépendance de notre cher pays ce week-end à Sya. C’est en colonnes couvrées que le Tout-Etat s’y est invité depuis hier, pour marquer d’une pierre blanche l’événement, en attendant l’apothéose du 11 décembre 2010. Si Dieu te prête longue vie, peut-être tes prières seront-elles enfin exaucées. Mais dix longs mois nous séparent de décembre et, en avant-goût, je me fais le devoir de te communiquer le chronogramme de ce week-end festif dans la capitale régionale des Hauts-Bassins.

Le top de départ sera donc donné ce vendredi 19 mars, à partir de 15h 00, à travers un grand cross populaire sur le boulevard du président Félix-Houphouët-Boigny ; suivi à 16h 00 d’un djandjoba sur le boulevard du gouverneur Félix-Eboué et, à partir de 20h 00, d’une animation musicale sur deux grands plateaux de la ville (place de la Mairie et place de la Gare). Tu peux en être sûr, cher cousin, toutes les « libellules » du Houet seront de la partie malgré la chaleur étouffante de ces derniers jours et le fait que la pluie des mangues se fasse toujours attendre.

Ce samedi 20 mars sera marqué par la pose de la première pierre du monument du cinquantenaire de l’Etat à partir de 7h 30 ; la grande conférence inaugurale sur les 50 ans de la Constitution d’une nation : souvenir et espérance (ciné Sanyon et Chapiteaux) à partir de 8h 30. Dans l’après-midi, à partir de 16h 45, interviendra, au stade Wobi, le discours de bienvenue du gouverneur des Hauts-Bassins, suivi d’un défilé d’engins à deux roues et de véhicules style années 60 ; du discours solennel de lancement du président du Faso ; du défilé et de la parade des masques représentatifs des régions du Burkina Faso ; de la chorégraphie du cinquantenaire sous la direction de Bil Aka Kora, et de feux d’artifice.

Enfin, de 22h 00 à l’aube, deux concerts géants à la place de la Mairie et à la place de la Gare ; sans oublier le bal rétro au gouvernorat, auquel le maître des lieux, Temaï Pascal Benon, te convie. Voilà, cher Wambi, c’est comme si tu y étais déjà après cette eau que je viens de te mettre à la bouche. Alors, pour rien au monde, tu ne devrais manquer le rendez-vous de décembre ; et, plus que quiconque, tu sais aussi que qui veut aller loin ménage sa monture. Alors… En attendant, je m’en voudrais de ne pas te dire deux mots XIIe journées de la commune burkinabè, qui se sont tenues du 24 au 26 février dernier dans la cité de Naaba Kango à Ouahigouya.

Peut-être le savais-tu déjà, cette édition 2010 portait sur le rôle et la place de la commune burkinabè dans le processus d’intégration de l’UEMOA. Mais le fait marquant aura sans doute été constitué par les distinctions décernées aux communes lauréates au concours d’excellence dans la gouvernance locale (COPEGOL) initié par la Banque mondiale. Au nombre des heureuses élues, cher cousin, l’on retiendra les communes urbaines de Koudougou et de Diébougou, et les communes rurales de Bakata, de Dapelgo, de Dargo et de Djigouera. Où étaient-elles donc, les communes sœurs de Laye, de Manga, de Saponé et de Kindi ?

En tout cas, ces récompenses de la Banque mondiale devraient sonner la révolte dans le cercle des derniers de la classe, et stimuler davantage ceux qui ont pour devise sacrée l’excellence permanente. Oui, cher Wambi, après le réaménagement intervenu le vendredi 12 mars, c’est ce mercredi 17 mars que les nouveaux invités à la table du grand sachem ont fait leur baptême du feu au palais de Kosyam. Tout s’y serait bien déroulé si, à ce qu’on dit, certains ministres n’avaient pas brillé par le retard accusé à cette rentrée des classes, s’étant même payé le luxe de s’y pointer après que le Premier ministre, Tertius Zongo, se soit installé, comme s’il y avait plusieurs capitaines dans le bateau gouvernemental.

Mais hélas, le pire était à venir avec la disparition d’un téléphone portable au cours de la pause-café. Quelle audace en ces lieux ! A ce qu’on dit toujours, l’indélicat n’a pu aller loin, puisqu’appréhendé sur-le-champ après qu’une fouille minutieuse a été effectuée sur quelques suspects sérieux trillés sur le volet parmi le personnel subalterne. L’apprenti-sorcier savait-il seulement que le précieux bijou était celui d’un colonel ? En tous les cas, il l’aura appris à ses dépens. Si la rumeur s’avérait, cher cousin, il serait à désespérer de ceux qui, les yeux fermés, n’hésitent point à scier la branche sur laquelle ils sont assis. En attendant d’en savoir davantage sur le sort qui sera le sien, ouvre bien l’œil et lis ces lignes précieuses qui vont suivre.

Oui, cher Wambi, aussi paradoxale que cela puisse paraître, “la plus longue file d’attente de toilettes au monde” est en train de se constituer à Ouagadougou. Avant que tes yeux ne sortent de leurs orbites, il faut que je t’explique qu’il s’agit en fait d’une campagne mondiale lancée par trois grands réseaux : Campagne Eradiquer le manque d’eau, le réseau Fresh Water action net work et le cadre de concertation pour l’eau potable et l’assainissement, et qui a pour objectif de mobiliser au moins 3 000 personnes à Ouagadougou et dans les provinces pour amener nos décideurs à agir pour un meilleur accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement.

La plus longue file d’attente de toilettes consistera à faire aligner toutes ces personnes pendant au moins 10 minutes devant une représentation de toilette. Ce geste symbolise la souffrance des personnes qui n’ont pas accès aux toilettes au Burkina et qui doivent attendre pour accéder à un assainissement adéquat. A Ouaga, la file d’attente commencera devant le Premier ministère demain, samedi 20 mars à partir de 9h. A cette occasion, un message sera remis au Premier ministre, appelant à la prise de décisions durables en faveur de l’accès à l’eau et à l’assainissement de tous, sous l’égide de la Coalition Wash.

Des fiches d’enregistrement des participants sont établies à cet effet afin d’avoir d’une part leur nombre, mais d’autre part de présenter leurs voix aux premiers responsables du pays ainsi qu’aux donateurs du monde lors de la première rencontre de haut niveau sur l’eau et l’assainissement. Si cette invite est bien accueillie comme je le souhaite, cher cousin, et avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, rendez-vous ce week-end dans la Sissili, où la grande famille Nébié t’ouvre grandes ses portes. Ambiance populaire et festive garantie, en effet, ce samedi 20 mars à Yallé, à une dizaine de kilomètres de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili, pour la raison suivante : on y célèbre, comme tu le devines déjà, les funérailles du vieux Bamina Georges Nébié. De qui s’agit-il ?

L’histoire de la Haute-Volta retiendra de cet ancien ministre de la Défense qu’il peut, à juste titre, être considéré comme le père de notre Armée, aux côtés de Maurice Yaméogo et du général Aboubacar Sangoulé Lamizana. C’est lui en effet qui, en septembre 1961, a conduit la délégation partie à Paris pour non seulement réclamer le départ des bases françaises de notre pays, mais aussi tracer l’avenir de la coopération militaire entre la France et la Haute-Volta. Autant de raisons qui nous commandent aujourd’hui, comme jadis, de lui rendre les honneurs dus à son rôle.

- C’est de notoriété, l’intégration sous-régionale n’a de valeur que pour ceux qui y croient. Les transporteurs ghanéens et burkinabè, entre autres, qui vivent leur calvaire quotidien sur le corridor malien, ne diront pas le contraire. A preuve, la grève observée la semaine dernière pour protester contre les mille et une tracasseries érigées en système de contrôle routier. Les chiens ont beau aboyer, la caravane de la répression policière et douanière a toujours passé, signant parfois, hélas, des bavures au vu et au su des plus hautes autorités. Alors, bonnes gens, à quelle sauce donc nos transporteurs seront-ils mangés en territoire malien quand Soumaïla Cissé, qui préside depuis aux destinées de l’UEMOA, qui se voit un destin national, abandonnera la capitale burkinabè pour la conquête du palais de Koulouba ?

- C’est connu de tous que l’hémicycle est le temple de nos honorables élus du peuple ; mais qui oserait croire que, à tort ou à raison, il constituerait un refuge pour une nouvelle race de rats ? Il nous revient en effet de plus en plus qu’il y a eu un deal de pneus. Certains même avancent le chiffre d’une soixantaine de pneus de véhicules portés disparus. Seulement, l’histoire ne nous dit pas s’il s’agit de pneus issus de stocks réels ou fictifs. Peut-être en saurons-nous davantage si jamais les uns et les autres consentent à briser le silence qui pèse sur cette affaire, contrairement à celle des ordinateurs portables, qui avait défrayé la chronique.

- Vrai ou faux ? Peut-être le saura-t-on un jour. En tout cas, des rumeurs font état de faits pas du tout catholiques dans le traitement des dossiers des sinistrés du 1er-Septembre. On susurre qu’il existerait, parmi les bénéficiaires des mesures de réinstallation à Yagma (parcelles, tôles, ciment et appui financier), des gens qui n’ont pas été victimes des intempéries de ce mardi noir. Comment cela a-t-il été rendu possible ? Si cela s’avérait, et on gagnerait à faire la lumière là-dessus, des décisions énergiques devraient être prises contre. Car a-t-on idée de profiter du malheur des autres pour faire fortune ? En attendant, Sainte Marie, mère de Yagma, priez pour eux, pauvres tricheurs, maintenant et à l’heure de leur…

- Il y a déjà un (1) an que le village de Siélé, dans le département de Yaba, province du Nayala, à quelque 15 Km de Toma, a fêté l’intronisation de son jeune chef, qui, à l’occasion, avait pris le nom de règne de « Naaba Yemdé ». De son vrai nom Dieudonné Koutou, Naaba Yemdé a placé son règne sous le signe de l’union, de la solidarité et du travail. Après un an de règne, Naaba Yemdé et la population de Siélé convient leurs amis, voisins et partenaires à la grande fête annuelle, le « Woumbila », appelée également « Nabasga » dans certains terroirs mossis. Elle a lieu à Siélé le 20 mars 2010 à partir de 10 heures avec, au programme, des activités culturelles et sportives et des réjouissances populaires.

- Le mercredi 24 mars à partir de 9 heures, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) donne rendez-vous à ses structures du Centre à l’Eau Vive de Ouagadougou. Comme il faut s’y attendre, élections et actualité obligent, seront débattus les points suivants : le recensement, l’article 37, la Taxe de développement communal et les réformes si chères au parti de la panthère.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir.Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 mars 2010 à 17:09, par Machiavel En réponse à : Une lettre pour Laye : Des sinistrés peu catholiques à Yagma

    Tout cela nous a coûté combien ? Le cinquanténaire est venu contre nous les pauvres encore car avec ça, dieu sait que nos écoles, nos puits et autres dispensaires vont aller dans le fond des réservoirs de grosses cylindrées qui vont faire Bobo-Ouaga toute l’année.

  • Le 19 mars 2010 à 18:45 En réponse à : Une lettre pour Laye : telephone volé

    Que le portable soit celui d’un colonel ou d’un rat, cela n’ajoute rien au fait qu’il ait été volé. C’est vous qui faites que ces gens se croient tout permis ici bas !
    Salut !

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