LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Le bureau CDP de France présente ses vœux !

Publié le jeudi 4 mars 2010 à 01h53min

PARTAGER :                          

« Mieux vaut tard que jamais », réplique Yves Millogo, secrétaire général du Congrès pour la démocratie et le progrès, section de France, lorsqu’on s’étonne que lui et ses camarades aient attendu le 28 févier pour se présenter les vœux 2010 dans une salle du 19e arrondissement de Paris. « C’est pour des raisons de calendrier que nous n’avons pas pu tenir cette manifestation en janvier, car nous avons souhaité la placer sous le signe de l’ouverture vers d’autres partis frères, avec lesquels nous menons de grands combats pour un avenir meilleur de notre continent, l’Afrique », explique t-il.

On notait effectivement la présence de représentants (voir ci-dessous) du Parti démocratique sénégalais (PDS) et du Parti démocratique gabonais (PDG), deux formations au pouvoir respectivement au Sénégal et au Gabon. En raison sans doute de l’actualité agitée suite à la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont préféré décliner l’invitation. Inutile de chercher des affinités idéologiques entre les CDP, animé par des néo-marxistes reconvertis à la social-démocratie et ses invités, d’inspiration plutôt libérale.

« En invitant ces partis, nous voulons marquer notre disponibilité à mutualiser nos connaissances et moyens au service de notre continent », explique Yves Millogo, puis suggère que « si l’énergie est un problème récurrent dans tous nos pays, pourquoi ne pas imaginer ensemble une solution globale et durable, telle une centrale nucléaire régionale ? »
Première manifestation en 2010, une année électorale avec l’organisation d’une présidentielle en novembre prochain, la présentation des vœux sonne comme une mobilisation des troupes ! Ce rendez-vous politique était d’ailleurs très présent dans l’esprit de tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune, du secrétaire général de la sous-section de Paris Gilbert Zemba, à Yves Millogo en passant par Judicaël Compaoré, responsable des Jeunes CDPistes et Mme Hema Rasmata, secrétaire générale adjointe.

Après avoir mis en place les sous-sections à Lille, Caen, Lyon et Paris, le CDP France, qui revendique 150 militants inscrits, a prévu dans son agenda une série de manifestations, notamment des conférences et des séances de formation politique au profit de ses militants. Contrairement au Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun où les partis politiques disposent de repentants en France plus ou moins actifs selon les périodes, la vie politique des Burkinabè de France est désespérément calme. En dehors du parti au pouvoir, difficile de trouver des visages se réclamant de l’opposition. Lors de la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en septembre dernier, l’opposition n’était représentée que par trois personnes, militants de l’Alliance pour la démocratie et la fédération (ADF) et l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) ! « Le jour où les Burkinabè de l’étranger vont voter, en tout cas, nous, on n’a pas peur », déclare un militant CDP, entre deux gorgées de bière !

Comme l’ensemble des Burkinabè de l’étranger, ils devront toutefois encore patienter jusqu’en 2015, pour espérer exercer leur citoyenneté

Joachim Vokouma, Lefaso.net


Albin Bock, Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS), section de France

Je salue l’initiative de CDP de France de nous convier à cette cérémonie, car nous pouvons partager nos expériences respectives. Nous Sénégalais de l’extérieur, nous avons un député et un ministre des Sénégalais de l’extérieur. Pourquoi pas la même chose au Burkina aussi ? Nous avons aussi un projet en cours « une femme, un toit ». Pourquoi pas au Burkina là aussi ? Aujourd’hui, les Sénégalais de l’extérieur rapatrient 500 milliards de F CFA par an, c’est énorme et nous sommes en train de réfléchir pour voir comment mieux capter et orienter cette manne financière vers l’investissement, car pour l’instant, ça ne profite qu’à des ménages.
Au niveau de notre parti, nous sommes bien structurés avec un bureau qui coiffe tout, et grâce à cette organisation, nous avons contribué à la victoire de notre candidat Abdoulaye Wade le 25 février 2007 avec 67% des voix, un score qui a compté pour sa victoire dès le premier tour, sachant qu’il y avait 28444 inscrits et 24300 votants.

Nous revendiquons en gros 5 000 militants, sans compter les sympathisants qui votent pour nos candidats mais ne militent pas activement. Avec le siège à Dakar, nos rapports sont simples : le député des Sénégalais de l’extérieur assure le relais entre le Secrétaire général national, national, Abdoulaye Wade et nous et quand il y a des décisions, c’est à lui de nous les communiquer.

De notre côté, nous essayons de développer la solidarité entre nous au plan social, et le gouvernement est toujours à notre écoute, sachant que nous sommes autour de 5 millions à l’extérieur et environ 60 000 en France. Si on ajoute les enfants nés en France et qui ont la double nationalité, on n’est pas loin de 200 à 300 000 ! Electoralement, nous pesons donc, et on est en train de voir si on ne va faire de la France la 12e région du Sénégal vu l’importance de la communauté ici. Les relations historiques entre les deux pays expliquent cette présence massive de Sénégalais en France, mais la nouvelle immigration préfère d’autres destinations, notamment aux Etats-Unis et en Italie.

Aboubakar Mambimba Ndjoungui, Secrétaire fédéral, membre du Conseil national du Parti démocratique gabonais (PDG)

Je n’ai pas hésité à répondre favorablement à l’invitation de nos frères burkinabè de France et j’espère que nous aurons l’occasion de faire d’autres choses ensemble. Même loin de nos pays, nous sommes aussi des acteurs politiques et on peut contribuer à l’enracinement de la démocratie dans nos pays respectifs. Vous savez, les Gabonais de France ont toujours participé aux élections nationales depuis que l’ambassade existe ici en France, et tout récemment, nous avons encore voté à l’occasion de la présidentielle. Contrairement aux années passées, la dernière campagne a été rude puisque beaucoup de ceux qui étaient avec nous sont passés dans l’opposition, et Omar Bongo Ondimba, qui écrasait ses adversaires n’est plus. Mais grâce à notre bonne organisation, nous avons divisé la France en quatre zones et y avons mené la campagne au compte de notre candidat Ali Bongo Ondimba.

Le vote étant un acte républicain, il est organisé dans les toutes ambassades et consulats généraux et honoraires du Gabon. Les listes sont affichées dans les bureaux de vote (Lille, Bordeaux, Paris, Marseille et Lyon) et ceux qui sont inscrits reçoivent leur carte d’électeurs après avoir présenté un passeport gabonais.
La Commission électorale qui a organisé les élections a envoyé des représentants à l’étranger afin d’organiser et assister au vote. Environ 3000 Gabonais sont enregistrés sur la liste électorale sur un total de 7000 Gabonais vivant en France.

Au final, nous avons quand même réussi à convaincre la majorité des Gabonais que le projet de notre candidat était le meilleur et je peux vous dire que notre victoire, on sent un engouement de nombreux compatriotes qui viennent s’inscrire au PDG. Ca tombe bien car nous allons continuer d’organiser des séances de formation de nos militants. Vous savez qu’il existe un centre de formation politique du PDG à Libreville, et les formateurs viennent souvent ici s’entretenir avec nous sur l’exercice de la citoyenneté hors du Gabon. C’est comme ça qu’on apprend à faire la politique dans un système démocratique, et en ce qui nous concerne, nous gardons toujours de bonnes relations avec nos anciens camarades qui sont devenus nos opposants. Nous sommes avant tout des Gabonais, et ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nous espérons en tout cas qu’ils s’opposeront d’une manière constructive

Propos recueillis par JV

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 mars 2010 à 21:48 En réponse à : Le bureau CDP de France présente ses vœux !

    JV, comment definissez- vous le neo- marxisme ? Il me semble que vous n’ayez pas employe ce concept avec toute la rigueur voulue. Les marxistes sont ceux qui se servent de l’economie comme facteur explicatif de tout, comme l’ outil d’analyse par excellence. Nos conditions materielles sont celles qui determinent nos etats de conscience, notre science et tout. Le mode de production qui prevaut a un temps donne donne lieu a des institutions qui lui sont apparentees. L’ infrastructure fonde la superstructure (le droit, notre culture, nos institutions, nos religions, notre art, etc.).
    On voit donc qu’ une telle vision peut paraitre reductrice car certains pensent que l’ economie ne peut pas tout determiner. La culture peut aussi determiner l’economie, ironiquement. Par exemple la parente qui regit la cession des terres est bien culturelle mais elle peut faire de vous des gens riches ou pauvres. Prenons le cas des nokolbi (neveux du cote de la soeur du frere) chez les gourounsi. Si vous avez des oncles aises qui vous cedent leurs sols ou autres biens, vous avez une longueur d’avance en termes economiques. La race est aussi un facteur important surtout dans des societes historiquement fondees sur la suprematie raciale. Etre blanc par exemple aux USA vous rend la vie plus facle qu’ etre noir. Etre blanc et male au lieu de femme, c’est encore mieux. Donc l genre est ausi important en tant que categorie qui nous aide a comprendre. Les neo- marxistes sont donc, pour etre bref, ceux qui refusent la conception du materialisme dialectique qui veut tout expliquer a partir du point de vue de l’ economie. Il me semble que vous ayez voulu employer le terme de neo- marxiste pour dire nouveau marxiste, encore que vous devriez expliquer ce que ces "nouveaux marxistes ont de differents " que les anciens sous le Front Populaire.

    Je vous remercie.

  • Le 4 mars 2010 à 22:44, par Sidbebe New York En réponse à : Le bureau CDP de France présente ses vœux !

    On ne sent pas une fierte dans les images prises. On dirait qu’ils ont ete forces de prendre photo et ils ont raison. Il n’ya pas de quoi etre fiers car ils sont les progenitures de partis au pouvoir impopulaires. Pauvre Afrique...............

  • Le 5 mars 2010 à 00:26 En réponse à : Le bureau CDP de France présente ses vœux !

    n importe quoi

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique