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Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

Publié le mercredi 25 novembre 2009 à 01h26min

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Obnubilé qu’il doit être présentement après le rejet de sa potion, qu’il croyait magique, pour sortir le pays de Sékou Touré de la crise politique qui le secoue depuis la veille de la nuit de Noël 2008. La raison à cela est le contenu du projet de l’accord politique global issu des concertations, qui donne la possibilité à Moussa Dadis Camara d’être commandant de bord d’un Comité national de transition (CNT), d’une durée de vie de 10 mois à partir de janvier 2010, qui succédera au Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) ; permet l’éligibilité des membres du CNT, dont le « boucher » de Conakry, à la prochaine présidentielle prévue pour octobre 2010, à condition de démissionner quatre mois avant le scrutin.

Ce sont là quelques points du projet d’accord entre les héritiers de feu Lansana Conté, qui ont suscité à la fois un tollé général chez les Guinéens et l’étonnement des compatriotes du médiateur et de la Communauté internationale. Pas de surprise donc qu’une des parties prenantes aux négociations, notamment les Forces vives, rejette les propositions de Blaise Compaoré qui, selon elle, a occulté « les préoccupations fondamentales des populations guinéennes », que celle-ci a exprimées pour une transition apaisée en République de Guinée.

Nul doute que la pierre d’achoppement soit surtout l’opportunité que donne l’arbitre, suivant le projet d’accord, à Moussa Dadis Camara de présider la transition et de pouvoir, par la suite, prendre part à la présidentielle consacrant le retour à une vie constitutionnelle normale. Cela, contrairement aux recommandations, résolutions et communiqués finaux de la CEDEAO, du Groupe international de contact sur la Guinée, de l’Union africaine, de l’Union européenne, ainsi que du Conseil de sécurité des Nations unies.

Eh bien ! la question que l’on se posait, il y a quelques jours, à savoir si le facilitateur a choisi son camp, semble aujourd’hui avoir sa réponse au regard de la suite des évènements : sa partialité serait maintenant bien établie, selon les mécontents, dans la mesure où sa prescription actuelle fait la part belle à la junte au pouvoir, qui n’en espérait pas autant. Car, on ne cessera de le répéter, les hommes aux commandes du pouvoir perdent rarement une élection. Et c’est peu dire face à celui qui a déjà expérimenté par plusieurs fois cette recette.

Alors, à travers ce projet, le président du Faso doit savoir qu’il risque gros, avec cette médiation à lui confiée par ses pairs de la CEDEAO : en effet, un échec matinal et cuisant contribuerait inéluctablement à démystifier ses talents de médiateur qui, pourtant, ont fait leurs preuves dans bien d’autres crises, notamment au Togo et en Côte d’Ivoire.

Pour être bien considéré comme un médiateur faiseur de paix, il se doit d’éviter de prendre trop de liberté vis-à-vis des recommandations de la communauté internationale. Pour cela, il aurait été plus intéressant qu’il ménage une porte de sortie honorable pour « son frère d’armes » de Conakry, menacé d’ailleurs par la Cour pénale internationale, en lui négociant une amnistie et une retraite d’ancien président « bien méritée » à l’issue de la présidentielle en octobre 2010.

Au regard de ce qui précède, tous les observateurs de la crise guinéenne ont de nouveau le regard tourné vers le locataire du palais de Kosyam ; impatients qu’ils sont de voir quelle autre recette le docteur honoris causa ès facilitations va maintenant présenter aux héritiers des dictateurs Touré et Conté. C’est la quadrature du cercle pour l’enfant terrible de Ziniaré, dont l’échec n’augurera pas des lendemains meilleurs pour les Guinéens.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 novembre 2009 à 12:51, par MOUMOU En réponse à : Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

    La source de cette crise qui mine aujourd’hui la Guinée, remonte depuis le temps de Lansana Conté. C’est un complot contre la guinée libre et digne comme l’avait longtemps rêvé Sékou Touré, premier Président de la Guinée. C’est bien de cela qu’il s’agit : La France qui voulait avoir une mainmise sur les immenses richesses de la Guinée depuis les indépendances s’est toujours heurtée au nationalisme des fils dignes de la Guinée.

    Ce qui effraie toujours les nations impérialistes c’est le réveil d’un nationalisme dans les pays du tiers monde surexploités. Or tous ceux qui ont succédé à feu Sékou Touré ont maintenu le cap sur le nationalisme. L’amour pour la Guinée demeure au cœur du combat de Lansana Conté et de Dadis Camara aujourd’hui. C’est pourquoi dès son accession à la tête de la Guinée, les complots des plus diaboliques sont montés contre lui pour l’affaiblir. Mais qu’on ne se trompe pas ! Ce que les médias européens montrent au monde entier pour ternir l’image de Dadis Camara est un mensonge contre les fils dignes de l’Aftique. Le vrai peuple nationaliste est avec ce Président charismatique qui ne veut pas brader son pays aux impérialistes. Son élan révolutionnaire, qui a dévoilé les corrompus et les trafiquants de drogues continue de séduire et l’élève jusqu’à la dignité du révolutionnaire Burkinabé Thomas Sankara. Moussa Dadis Camara l’a promis. Et peut- être qu’il le réalisera s’il réussit à surmonter les complots internationaux. Il fera entrer la Guinée dans le concert des nations appartenant à l’Afrique Nouvelle, libre, digne et prospère.

    N’Guessan Antoine
    colbert_rma@yahoo.fr
    00225 04562447
    00225 02669319

  • Le 25 novembre 2009 à 14:13 En réponse à : Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

    Bravo pour cette analyse très fine de la situation. Une chose est claire.Le facilitateur a soit été mal conseillé soit a pris déliberement le camps de ses frères d’armes. Ce qi ne va pas sans ajouter de leau au moulin des ses détracteurs qui estiment qu’il a des interets commerciaux communs avec la junte de Conakry.
    Surtout qu’il ne fait rien pour assurer une situation sécuritaires tranquille à Conakry. c’est meme pire. Et là la junte est responsable à 100%. Quid des mercenaires sud Africains, et Israeliens ? ....
    Il n’aura rien appris des malheurs de Mbeki en Cote d’Ivoire ? .
    Cette posture est meme inquitante pour les Bourkinabés, car si la médiation échoue, ce sera l’honeur du pays "des hommes intègres" qui en prendra un coup.

  • Le 25 novembre 2009 à 15:28 En réponse à : Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

    tout est faussé dès le départ.avait-on encore besoin d’un médiateur quand tout était arrêté ? dans cette logique il fallait tout de suite envoyer des soldats pour régler la question du cnddet puis c’est tout.là pas besoin de médiation, cndd foutez le camp et puis tout est dit.
    vous voulez qu’il fasse quoi le mediateur ? le travail de la communauté internationale ? dès lors qu’il y a médiation, on négocie. le cndd est au pouvoir c’est avec lui qu’on négocie. tous ceux qui disent autre chose dans le cadre d’une médiation raconte des histoires.
    la communauté internationale est une entité batarde dans laquelle on met ce qu’on veut. la cedeao est une partie de la communauté internationale, l’union africaine aussi. elle a fait quoi quand les israéliens ont massacré à chabra et chatila(je ne sais pas si j’écris bien les noms) où il y a eu plus de 1500 morts. ariel sharon est en train de mourir dans son lit. c’est pour que dire quand la "communauté internationale aboie c’est que ses intérêts sont menacés. il y a eu plein de charniers en cote d’ivoire est ce que la communauté internationale s’en souvient encore ?
    de grace laisser le médiateur essayer de recoller les morceaux. il ne peut pas y avoir de médiation si une partie est exclue. et puis tous les hurluberlus de la "société civile" guinéenne qui accourent à ouagadougou est ce que vous les avez bien regardé ? lequel n’est pas disqualifié dans cette histoire ? le cndd est surement coupable pour les évenements du 28 septembre mais tous ces politiciens qui se lèchent les babines en souhaitant qu’on chasse le cndd pour eux, ils sont tous co-responsables de ce qui est arrivé le 28 septembre.
    de grace laissez le médiateur essayer de recoller les morceaux.

  • Le 26 novembre 2009 à 05:32 En réponse à : Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

    Le faux colbert- la, laisse Sankara en paix. Ne compare pas un siffleur de dissolution a un un visionnaire. D’ailleurs qu’ il reprenne son cm2 car l’ homme est vraiment nul. Il verse la face des guineens a terre avec son francais pauvre- la.

  • Le 26 novembre 2009 à 13:48 En réponse à : Accord politique interguinéen : On attend la nouvelle copie de Kosyam

    Je crois que votre analyse est juste. L’objectif majeur aujourd’hui en guinée est que le peuple retrouve la paix.
    Au délà des individus (dadis , sydia et compagnie),c’est le peuple de guinée, lui et lui seul qui compte. Tous ces politiciens véreux(pouvoir comme oppositions) ne sont qque des rappaces assoiffés de pouvoir et de gloire.Ils sont prets à vendre leur mère au diable pour s’assoir sur la chaise ; tous sans exception.Je crois que la guinée a mal de ces leadeurs.Le médiateur n’a pas totalement tort de proposer une telle approche.Ce monsieur est un fin stratège militaire qui sait que quand quelqu’un vous tiens en joug, il faut le flatter pour qu’il n’appui pas sur la gachette.Le peuple de guinée est otage de ces fous furieux de conakry qui n’hésitent pas à violer leur propres soeurs et massacrer leur frères.Et visiblement les uns et les autres se préoccupent peu de ce que vivent au quotidien le citoyen lambda.Tot ou tard ces criminels vont répondre de leurs actes.

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