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Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

Publié le mercredi 14 octobre 2009 à 06h23min

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A l’issue du lancement de l’Appel de Cotonou, sur la lutte contre les faux médicaments, le 12 octobre dernier, le ministre burkinabè de la Santé, Seydou Bouda, situe l’importance de cette initiative de la fondation Chirac et évoque le dispositif mis en place par le Burkina Faso, depuis 1998, pour traquer le fléau.

Q. : Comment se présente la situation des faux médicaments au Burkina Faso ?

Seydou Bouda (S.B.). : Au Burkina Faso, nous avons dénombré près de 250 faux médicaments qui circulent soit dans la rue, soit entre les mains de certains vendeurs de médicaments. Le problème des faux médicaments est à prendre très au sérieux, parce que leur nocivité est prouvée sur la santé de la population.
Vous prenez un médicament croyant vous soigner alors que vous êtes en train de vous intoxiquer ou alors vous n’avez rien pris du tout parce qu’il n’y a aucun principe actif dedans. Ce qui fait que votre mal ne fait que perdurer. Dans ces conditions, l’Appel de Cotonou vient à son heure. Et le Burkina Faso, à travers le chef de l’Etat a souscrit à cet appel pour que notre pays s’engage avec les autres à lutter contre la prolifération de ces faux médicaments.

Q. : Après Cotonou Quelles seront les mesures à mettre en œuvre pour traquer les médicaments illicites au Burkina ?

S.B. : Le Burkina Faso est organisé depuis 1998 pour traquer d’une manière générale les faux médicaments. Que ce soit les médicaments de la rue, les stupéfiants, parce que quelquefois, ces faux médicaments et le trafic des substances psychotropes se mélangent. Ce qui fait que le Burkina Faso s’est organisé depuis une dizaine d’années pour y faire face. En plus du ministère de la Santé, dont les services techniques traquent le phénomène, les autres ministères comme les Finances, la Sécurité, l’Administration territoriale, l’Action sociale, l’Environnement, participent à cette lutte contre les faux médicaments. Vous savez que nous avons un comité national de lutte contre la drogue. Et à l’intérieur, tout ce qui est faux médicaments, médicaments de la rue etc., font l’objet de la mission de cette commission inter-ministérielle qui fonctionne bien. Vous suivez de temps à temps, les résultats des saisies, soit au niveau de la douane, soit au niveau des services de sécurité. Ce sont des tonnes et des tonnes de faux médicaments et de substances psychotropes que nous brûlons chaque année, grâce à l’action de ce comité et des différents services techniques de l’Etat.

Propos recueillis par Gabriel SAMA


Prolifération des faux médicaments : des chiffres et des causes

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 200 000 vies et davantage encore, selon d’autres estimations, pourraient êtres sauvées chaque année, s’il n’y avait pas de faux médicaments. Il y a eu 300 morts au Panama en 2006 à la suite de l’utilisation d’un excipient contrefait. Près de 100 bébés sont morts au Nigeria en 2008, après avoir absorbé du faux sirop de paracétamol. Selon une étude réalisée pour la soutenance d’une thèse de médecine entre avril 2007 et juin 2008, on déplore pour le seul centre national hospitalier et universitaire de Cotonou, au moins 250 cas de décès et 340 cas de maladies chroniques du fait de la consommation d’un faux médicament. Et ceux-ci représentant un marché de 45 milliards de F CFA/an. En Afrique 30% des médicaments sont faux ou sous-dosés et 70% des médicaments antipaludiques sont des faux.

Pourquoi les médicaments contrefaits ont-ils un tel essor singulièrement en Afrique ? Des chercheurs français estiment que la population africaine est confrontée à deux problèmes majeurs : la difficulté d’accès aux soins et la perte de confiance aux établissements de santé dans un contexte sanitaire souvent précaire. Il ressort en effet que le coût des médicaments est élevé et disproportionné par rapport au niveau de vie local. S’y ajoute la politique obligatoire du recouvrement des coûts dans les services publics de santé, aggravée par la défaillance du système de protection sociale. Les populations sont donc contraintes de se tourner massivement vers le marché parallèle du médicament avec des conséquences dramatiques en termes de santé publique. L’achat de produit illicites, falsifiés, dangereux ou prohibés, se double du danger social que représente l’émergence récente d’une mafia du médicaments, sans oublier la prolifération de faux guérisseurs traditionnels attirés par l’appât du gain facile...

Synthèse de G.S

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2009 à 13:44, par LE MESSAGER En réponse à : Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

    Monsieur le MINISTRE MERCI d’avoir fait la liste des ces medicaments .Je suis sur que même nos pharmacies sont touchés .C’est à vous d’avoir le courage d’agir promptement dans un court delai pour mettre fin à ce sucide collectif.Si M.chirac a eu le courage de publier la liste ,ayez le courage de faire disparaitre ses medicaments car lui il n’a pas cette decision.OUI dedommager pharmaciens ?OU ECHANGES AVEC AUTRES PRODUITS ?LA SANTE DE VOS CITOYENS VOUS PREOCUPE J’EN SUIS SUR .

  • Le 14 octobre 2009 à 17:29, par Donmozoun En réponse à : Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

    C’est bien de dire qu’il ya 250 faux médicaments qui circulent , mais le plus important est de faire en sorte qu’on ne trouve pas de faux médicaments en circulation. Les vendeurs de ces médicaments sont dans la rue au vu et au su de tout le monde mais que faisons nous ? qui ne sait pas que c’est nocif ? l’ordre des pharmaciens doit être à présnet fatigué à force de crier son ras le bol. Il ya même à Ouaga et ailleurs des sites bien connus de ventes de ces médicaments ; les vendeurs n’utilisent plus les sachets mais des cartons. tout ca c’est connu. Îl est temps de réagir. J’espère que maintenant que le "grand blanc" a parlé, nous allons nous réveiller pour lancer des plans, des stratégies et que sais je encore comme si nous,les premeirs concernés, nous ne pouvions pas mettre en pace des stratégies pour lutter contre ce phénomène. Pauvre Afrique !!!A quand vraiment ton indépendance ?

  • Le 14 octobre 2009 à 20:09, par lance de fer En réponse à : Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

    La deuxième question n’a pas été répondue par le ministre qui s’est contenté de faire l’éloge de ce qui est déjà fait au Faso. Est ce à dire que vous ne ferez rien de plus ??? Ces 250 médicaments connus et non retirés à ce jour du marché continueront ils à tuer cette pauvre population ???

  • Le 14 octobre 2009 à 20:53, par un citoyen En réponse à : Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

    Je voudrais bien croire en Monsieur Le Ministre BOUDA, quand il dit que le BURKINA a engagé une stratégie sinon une lutte contre les faux médicaments depuis 1998. Il dit que six ministères sont engagés dans cette lutte et que la structure fonctionne bien, en témoignent les saisies....

    Mais c’est très difficile d’y croire. Car, comment comprendre que six (6) minitères peuvent s’engager dans une lutte depuis onze (11) ans et si jamais vous osez tomber au bord de n’importe quel grande voie de OUAGA, BOBO POUYTENGA et autres, vous tombez à coup sûr sur un GROS BALLOT de faux médicaments exposés devant tout le monde ?????

    Je repose alors ma question à votre rubrique du 13 octobre (hier) qui est intitulé "LA FONDATION CHIRAC CONTRE LES FAUX MEDICAMENTS".
    La question est la suivante :
    Qu’est ce qu’on a fait du commerçant qui par la complicité de sa femme elle-même agent de santé et aussi grâce à la complicité de ses collègues dont des responsable de postes de santé, avait vendu de faux médicaments à des patients à ZORGHO, MOGTEDO, MEGUE, ect.
    Le journal avait dit même que ce réseau était plus vaste et serait même au sein des postes de santé à OUAGA.

    Donc la 2ème raison évoquée par les experts français est juste. C’est-à-dire que les gens n’ont pas confiance aux postes de santé...

    Les agents ne sont pas à la hauteur de leur tâches et pire certains sinon la plupart sont sans moralité aucune.
    Car hors mis les faux médicaments, c’est aussi des échantillons donnés par les délégués médicaux qu’on inocule aux malades et on leur dit de payer SANS RECU.
    Je sais de quoi je parle : allez y voir les perfusions contre le palu dans les postes de santé...

    J’espère que Monsieur Le Ministre lira cet article et cherchera à vérifier ce qui a été dit.

    Merci à tous les médias pour le travail accompli.

  • Le 14 octobre 2009 à 21:31, par Loktoré En réponse à : Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au Burkina Faso”

    Bravo ! Mr le ministre
    Vous prenez à bras le corps le problème des faux médicament, c’est très bien mais : je propose deux choses
    - que la sensibilisation soit beaucoup axée sur les populations
    - Que le laboratoire nationale multuplie les controles et meme faire des prélèvement inopinés de produits dans nos officines et nos dépots pour controle.
    - créer dans chaque arrondissement une cellule chargée de la répression.
    il faut que les Pharmaciens s’impliquent beaucoup en ne prêtant pas le flan car je me rend compte Mr le ministre que l’état de conservation des produits pharmaceutiques laisse à désirer dans certaines pharmacies, que fait l’inspection des services pharmaceutiques ? est ce que nos pharmacies nous servent des produit de qualité ?combien disposent d’ordonnanciers ? combien l’ont à jour ? tout cela participe à la lutte contre les faux médicaments.

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