En partance pour la capitale, Ouagadougou, à bord d’un car de transport, les dix filles proviennent du département de Zambo, dans la province du Ioba. Grâce à l’alerte reçue par les agents de l’action sociale, la police a mis fin à l’aventure de ces jeunes filles à Dano. Elles sont dans la tranche d’âge de 12 à 17 ans.
Selon leur témoignage, un certain André Paul Poda les attendait à Ouagadougou pour les aider à trouver du travail. Ce travail n’est autre que celui des domestiques et de filles de Bar. Une vraie aventure et une exposition à tous les fléaux de la ville car ces filles n’ont jamais quitté leur village natal.

Après les interrogations à la police, elles ont été reçues au centre de transit de Dano avant leur retour le lundi 31 août dernier. Pendant ce bref séjour d’une nuit dans le centre, elles ont pu suivre des séances de sensibilisation, avec la projection d’un film sur le trafic et les pires formes de travail des enfants.

C’était donc une opportunité pour leur faire voir les conséquences du phénomène qu’elles ignoraient.
Le cas de ces jeunes filles constitue la dixième interception d’enfants depuis le début de l’année 2009 dans le Ioba. La province du Ioba est en passe de devenir la pourvoyeuse de main d’œuvre infantile dans les bars, les familles, les sites d’or à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Batié et même le Ghana voisin.

En effet, à la date du 2 septembre 2009, l’action sociale du Ioba a enregistré dix interceptions, soit 35 enfants dont 34 filles et un garçon. Le phénomène semble recrudescent malgré l’intervention du projet BIT, à travers l’ONG SOS Sahel international et PROSAD de la Coopération allemande GTZ.
Avant leur retour dans leurs familles, les dix jeunes filles ont été présentées aux premiers responsables de la province, Armand Ouattara, assisté du secrétaire général, Kabou Seni. Le haut commissaire leur a prodigué des conseils sur les risques qu’elles courent en allant dans les grandes villes sans une seule couverture sociale.

Souleymane ZOURE

Sidwaya