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GREVE DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : Le SYNTER solidaire du SYNADEC

Publié le jeudi 16 avril 2009 à 01h17min

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L’unité d’action syndicale semble n’avoir pas prévalu dans la grève illimitée déclenchée depuis le 8 avril dernier par le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC). N’empêche, le Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) se dit solidaire du mouvement, vu que les revendications sont celles de toute la corporation. Ce syndicat le fait savoir dans la déclaration ci-dessous.

Depuis le mois de juin 2008, l’université de Ouagadougou a connu d’importantes perturbations qui traduisent la crise profonde que vit le système éducatif burkinabè en général, et particulièrement son enseignement supérieur. Tout a commencé avec la lutte des étudiants sous la direction de l’ANEB pour de meilleures conditions de vie et d’études, qui a été sauvagement réprimée. De mémoire de Burkinabè, on n’avait jamais vu une bataille aussi acharnée entre étudiants d’un côté et gendarmes et commandos de l’autre. Cette situation a entraîné une fermeture temporaire de l’université du 27 juin au 1er septembre 2008, malgré les inquiétudes exprimées par notre syndicat relatives aux conséquences d’une telle décision.

Les mesures d’accompagnement ont été la fermeture de la cité universitaire du campus, la construction d’un mur en béton armé et l’installation d’une police universitaire sur le campus. Le nouveau calendrier consécutif à cette mesure prévoyait la reprise des cours le 1er septembre et la rentrée universitaire 2008/2009 en décembre 2008. Objectivement, ces échéances ne pouvaient pas être respectées. Dans certaines UFR, la deuxième session n’avait même pas commencé en décembre. Puis le 5 décembre 2008, le SYNADEC a déposé un préavis de grève des évaluations (corrections et délibérations) autour de 2 points de revendication : la revalorisation de la fonction enseignante et le paiement de la "dette sociale". Cette grève devrait courir jusqu’à satisfaction totale de sa plateforme.

Elle a été entretemps suspendue parce que le SYNADEC avait obtenu l’apurement de la "dette sociale" et l’engagement d’entreprendre des négociations sur la revalorisation de la fonction enseignante. Mais suite à l’enlisement des négociations, le SYNADEC a déposé un nouveau préavis pour une nouvelle grève qui a commencé le 8 avril et qui doit courir jusqu’à la signature d’un accord : une grève illimitée. Cette fois-ci le préavis concerne l’ensemble des universités du Burkina. Comme pour la première grève, le SYNADEC par lettre nous a informés du dépôt du préavis et nous en a donné copie. Analysant la situation, les autres syndicats d’enseignants de l’université de Ouagadougou, à savoir, le SNESS, le SYNTSHA et le SYNTER, ont demandé à rencontrer le SYNADEC pour s’enquérir premièrement de l’état de sa lutte et deuxièmement sur ses attentes. Cette rencontre a eu lieu le 1er avril et des échanges il ressort que : 1. les négociations avec le gouvernement continuent et qu’une rencontre était prévue pour le 2 avril ; 2. c’est par courtoisie et respect que le SYNADEC nous a envoyé les informations.

Camarades militants et sympathisants du SYNTER, camarades enseignants et enseignants-chercheurs, les plus grandes luttes menées à l’université qui ont permis d’arracher des acquis importants ou de stabiliser les enseignants l’ont été de façon unitaire (1993 ; 1995 ; 2 000). Le SYNTER a été non seulement un acteur principal de ces luttes unitaires, mais aussi l’instigateur. Au-delà de nos divergences inévitables, cette unité d’actions a été possible parce que c’est surtout l’esprit de corps ainsi que les intérêts communs des enseignants qui ont toujours prévalu. Même si l’unité syndicale n’a pas prévalu dans le mouvement actuel, et même si la direction du SYNADEC écarte toute possibilité d’unité dans le mouvement actuel, il reste que la plateforme autour de laquelle la lutte est menée rencontre les préoccupations des enseignants. Elle nous concerne pleinement et nous ne saurons rester indifférents.

Elle s’inspire en grande partie de la plateforme unitaire que les syndicats d’enseignants avaient déjà élaborée. C’est pourquoi, tout en travaillant à reconstruire l’unité de lutte dans les meilleurs délais, le SYNTER : 1) Soutient la lutte menée par le SYNADEC ; 2) Appelle le gouvernement à se pencher sérieusement sur la plateforme revendicative présentée par le SYNADEC et à lui donner satisfaction ; 3) Appelle ses militants à ne rien faire pour amoindrir l’impact de l’action du SYNADEC. En particulier, aucun militant du SYNTER ne doit remplacer un gréviste pour occuper ses heures de cours laissées vacantes pour fait de grève ; 4) Renouvelle sa conviction profonde sur la nécessité de l’action unitaire ; 5) Appelle ses militants et sympathisants à rester mobilisés et à se tenir prêts pour : * répondre aux mots d’ordre qui s’imposeront au regard de l’évolution de la situation ; * Participer massivement aux assemblées générales qui seront convoquées dans les prochains jours.

Ouagadougou, le 13 avril 2009

Les comités SYNTER des universités

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 avril 2009 à 14:27, par Tony En réponse à : GREVE DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : Le SYNTER solidaire du SYNADEC

    Bravo au SYNTHER, c’est deja ca au moins.

    • Le 16 avril 2009 à 21:20 En réponse à : GREVE DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : Le SYNTER solidaire du SYNADEC

      Je crois que la solution c’est de privatiser l’Universite de Ouagadougou. De cette facon, les enseignants pourront beneficier de meuilleurs salaires et par consequent ameliorer leurs conditions de vie et de travail. La privatisation de l’UO poussera les etudiants et leurs parents a payer plus chers pour y etudier. Ainsi, les etudiants seront deposses de leur capital financier au profit du corps enseignant. Et les enseignants qui veulent garder leurs postes et etre competitifs seront obliges de s’adonner a fond. Et les enseignants, et le nouveau proprietaire de l’Universite de Ouaga, et les etudiants tous beneficieront du fruit de leurs efforts. Les enseignants ont un capital intellectuel et culturel que les etudiants veulent. Alors, les etudiants se depossederont de leur capital financier contre ceux que les enseignants possedent (le capital intellectuel). On retire tout simplement l’Etat de l’equation car l’Etat c’est la corruption et tout. Puisqu’on ne peut pas compter sur l’Etat dans tous les cas.
      Bien sur que la privatisation de l’Universite aura des consequences : positives et negatives. On ne pas faire des omellette sans casser des oeufs, n’est-ce pas ?
      Quelques consequences par anticipation !!!!!!!!!!
      Aspects positifs :
      1) Meilleures conditions de vie pour les enseignants et leurs familles
      2) Meilleure qualite de l’enseignement dispense a l’UO
      3) Universite de Ouaga devient plus competitive
      4) Moins de greves des enseignants et des etudiants
      Quelques aspects negatifs :
      1) Depossesion des etudiants de leur capital financier
      2) Nombre restreints d’etudiants a l’UO
      3) Le nombre d’etudiants incapables de s’inscrire a l’UO augmente et donc le potentiel gonflement du lot de chomeurs et sans emploi
      4) Le taux de pauvres augmentent et les pauvres pensent que leur misere provient de la bourgeoisie politicienne et intellectuelle
      5) Les pauvres y compris les etudiants incapables de s’inscrire se fachent et recours a la violence pour se faire entendre.
      6) Chaos socio-politique : les enseignants devenus riches , la bourgeoisie politicienne, et leurs allies se voient menacer. Ils veulent proteger leurs capitaux materiels, financiers et c.
      6) Les pauvres sont devenus le probleme.Ce n’est plus l’Etat !
      7) Alors la bourgeoisie intellectuelle et politicienne secretent des theories et des strategies pour se proteger contre cette maree de violence venant des pauvres empeches d’avoir acces au capital intellectuel/culturel.
      Alors privatiser ou ne pas privatiser l’Universite de Ouaga ! Qui dit mieux ????

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