Dans ces coupes africaines 2009, la Côte d’Ivoire est engagée avec quatre équipes : l’Africa Sports d’Abidjan, l’Asec Mimosas (Ligue des champions), la Société omnisports de l’Armée et la Jeunesse club d’Abidjan Treichville (Coupe de la Confédération).

La première formation à entrer en lice, c’est le club militaire, qui accueillait le Recréativo Libolo d’Angola le vendredi 13 mars dernier au stade Robert-Champroux de Marcory. La SOA, qui avait préparé son match à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, a raté sa sortie en seizième de finale aller, en se faisant surprendre par les Angolais (1-0). L’unique but de la partie, inscrit à la 16e minute par Domingos Henrique Santos, a suffi au bonheur des visiteurs.

Le samedi 14 mars 2009, les regards étaient maintenant tournés vers l’Asec Mimosas qui, 17 ans après, retrouvait l’EFO. On se rappelle que le 22 mars 1992, lors des seizièmes de finale de la coupe d’Afrique des clubs champions, les Mimos s’étaient d’abord imposés au stade du 4-Août face aux Stellistes (2-1).

Après l’ouverture du score dès la 2e minute par Michel Bassolé, c’est le Nigérien Brah Taher Djibo qui avait inscrit le second but ivoirien (33e). La réduction du score a été l’œuvre d’Adama Dembélé (50e) ; ensuite, au match retour à Abidjan, les Jaune et Noir l’avaient emporté (2-0) grâce aux réalisations de Lucien Kassi Kouadio (20e) et de Michel Bassolé (44e). Signalons au passage que l’Asec, à l’époque, avait dans ses rangs d’autres joueurs tels que Gadji Céli, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, Sié Donald Olivier, Aka Kouamé, Ben Iroya, Losséni Konaté (gardien de but), James Bédé et autres.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération de joueurs, formés à l’Académie Mimosifcom, qui défend les couleurs du club. A l’EFO, la formation n’existe presque pas, et bon an mal an, on recrute des joueurs par-ci, par-là dans l’espoir de réussir quelque chose. Mais, en football, le miracle n’existe pas, et le beau jeu, tel que nous le concevons, sort du laboratoire.

« Les Enfants s’amusent »

Le samedi dernier, au stade Félix-Houphouët-Boigny, c’est ce que nous avons vu, bien entendu du côté de l’Asec, qui a dicté sa loi à des Stellistes dépassés. « Les Enfants s’amusent », tel est le slogan du club le plus populaire de Côte d’Ivoire. Au « Félicia », pour ce match aller, l’EFO a offert à son petit groupe de supporters un spectacle affligeant.

Elle a laissé l’Asec jouer, et dès la 2e minute, Maixent Koré Zagré tente de s’engouffrer dans la surface et s’écroule tout seul. Des joueurs réclament quelque chose, mais l’arbitre nigérian, Emmanuel Imire, fait signe qu’il n’y a rien. Après cette alerte, les Mimos retournent à la charge et obtiennent un corner. Alassane Karamoko tire, Amadou Séré sort en catastrophe et boxe le ballon.

En ce début de match, les ex-champions d’Afrique jouent plus vite, pressent et défendent tous ensemble. Submergés dans le jeu et souvent pris de court par les passes courtes de leurs adversaires, les Stellistes cafouillent au milieu comme en défense. A la 5e minute, un coup franc lointain de Didier Boris Kadio passe très loin.

Mais l’Asec ne lâche pas prise et montre beaucoup de détermination dans la qualité des passes avec un jeu résolument tourné vers l’offensive. Les poulains de l’entraîneur Patrick Liewig obtiennent leur deuxième coup franc de la partie non loin de la surface. Deux joueurs sont à côté du ballon. La défense adverse se demande peut-être qui va tirer. Soudain, Pacôme Kouassi Kouadio coulisse dans la surface.

Il y a, dans un premier temps, un tir repoussé par Amadou Séré, il s’en suit un petit cafouillage et Pacôme Kouassi Kouadio, à l’affût, ouvre la marque d’une frappe limpide. Un but encaissé après sept minutes de jeu. Le doute s’installe dans les rangs des Stellistes. On attend d’eux une réaction, mais au fil des minutes, ils n’ont guère l’occasion de s’illustrer si ce n’est en commettant des fautes sur les Mimos, qui bénéficient, coup sur coup, de coups de pied arrêtés.

Le milieu de l’EFO est perdu, la défense affolée et l’attaque inexistante avec Constant Kambou souvent battu dans les duels. Saïdou Sandaogo ne fait pas mieux et ne réussit aucun centre susceptible de provoquer le danger. Oumarou Nébié, en soutien, est souvent contraint de revenir chercher le ballon. Il a tenté des tirs de loin qui n’ont pu inquiéter Daniel Yeboah, l’ex-coéquipier d’Enock Conombo à Bastia (Ligue 2 en France).

En tout cas, le gardien ivoirien a passé une après-midi tranquille surtout que l’EFO a été incapable de trouver la bonne formule pour prendre à défaut le bastion défensif des « Jaune et Noir ». Techniquement supérieur au champion du Burkina, l’Asec, avec une facilité déconcertante, a fait étalage de ses qualités : occupation du terrain, transmissions, maîtrise du tempo.

Maixent Koré, Stevens Kabran et Alassane Karamoko ont fait souffrir Martial Digbeu, Ibrahim Bamba, Henri Traoré et Abdramane Ouatarra. Les Mimos auraient « tué » le match en première mi-temps que personne n’aurait trouvé à redire. Revenus des vestiaires, ils ont inscrit leur deuxième but une minute seulement après la reprise : Patrice N’Doua Kouakou a repris de loin une balle cafouillée par la défense pour tromper le gardien burkinabè.

Les visiteurs, par la suite, n’ont pas su répondre à l’agressivité des locaux, et on les voyait mal combler leur retard. Une démission totale qui ne dit pas son nom. Avec cette défaite, les Stellistes se sont mis en difficulté tous seuls. Ils n’ont pas été conquérants pour avoir joué très bas en laissant trop d’espaces au vice-champion de Côte d’Ivoire.

Ont-ils dangereusement compromis leurs chances de qualification ? L’aspect négatif, c’est de n’avoir pas marqué au moins un but pour se donner plus de chance.

De notre envoyé spécial à Abidjan, Justin Daboné

L’Observateur Paalga