La grève des bouchers, prévue pour le 30 janvier 2009, n’aura pas lieu. La décision a été prise après deux rencontres, les 20 et 26 janvier 2009, entre le ministre en charge du Commerce et des représentants des bouchers. A ces deux rencontres, les représentants de l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B), section cuirs et peaux ont exprimé leur mécontentement au ministre du Commerce, Mamadou Sanou. Selon Issa Kabré (secrétaire général), Ousmane Baga (secrétaire aux relations extérieures) et Boukaré Kiendrébéogo (trésorier) les bouchers du Kadiogo sont confrontés à d’énormes difficultés depuis l’année 2005.

Cette date marque en effet, la fermeture des aires d’abattage et le relèvement des prix au niveau de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou. Les prix sont passés de 2 200 F par tête de bœuf à 5 000 F CFA. Assurance leur avait été donnée quant à une baisse du prix. Mais jusque-là, rien n’a été fait. Les bouchers soutiennent même que les autorités de l’abattoir leur ont signifié entre temps que ce prix ne sera pas révisé à la baisse : “c’est à prendre ou à laisser”.

Les bouchers estiment que toutes ces mesures ont pour effet de saper leur profession (beaucoup d’entre-eux ont fait faillite) et de développer l’abattage clandestin. La section cuirs et peaux de l’ONACOM-B milite pour l’ouverture d’airs d’abattage dans les différents arrondissements de la capitale, et une réduction du coût des services dans ces endroits. “2 500 FCFA par tête”, c’est ce qu’elle propose. Les bouchers estiment que celui qui va de Kilwin à l’abattoir frigorifique pour tuer un animal doit parcourir 32 km.

“Celui-ci travaille à perte”, soutiennent-ils. “Afin de pouvoir s’occuper de sa famille, le boucher, même conscient des dangers de l’abattage clandestin, y est fortement tenté”, ont-ils ajouté. “Ouvrez des airs d’abattage dans les arrondissements et vous verrez que l’abattage clandestin va disparaître”, ont martelé les représentants des bouchers. ils disent avoir porté à la connaissance de leur ministre de tutelle, l’ensemble des difficultés qu’ils rencontrent. Aussi, ils ont été très sensible à l’accueil à eux réservé par le ministre. “Jamais on n’a été autant bien reçu par une autorité”, confessent-ils.

“Le ministre nous a bien reçu et bien écouté. Il a promis de porter notre dossier en Conseil des ministres afin que des solutions idoines soient trouvées”, souligne Issa Kabré. Ainsi, les bouchers comptant sur la bonne foi du ministre Sanou ont décidé de ne pas mettre à exécution, le 30 janvier 2009, leur mot d’ordre de grève. “Nous allons attendre jusqu’en fin février pour voir la suite qui sera réservée à notre dossier”, disent-ils. Mais ils avertissent qui si rien n’est fait d’ici-là à leur faveur, ils seront bien obligés d’aller en grève.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

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