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Investir pour produire et consommer burkinabè

Publié le lundi 14 avril 2008 à 11h50min

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"Consommons burkinabè". Ce slogan de l’époque révolutionnaire revient de plus en plus dans les discours au pays des Hommes intègres en ces moments de vie chère. L’on se rend donc compte que la solution à la cherté de la vie est "de produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons". Cela est-il possible ? Les potentialités existent-elles au plan national ? Après tout , les Burkinabè sont-ils prêts à s’adapter à la situation ?

A ce qu’il paraît, le Burkina Faso semble avoir les capacités de produire ce que son peuple consomme. Ces dernières années, en mettant l’accent sur la construction des barrages et sur la petite irrigation villageoise, les agriculteurs produisent de plus en plus en saison sèche. En prenant le cas de la province du Lorum, de 2002 à nos jours, il ressort que la production de la pomme de terre a nettement évolué. De 1000 tonnes en 2002, 1500 en 2005, en 2008, les producteurs du Lorum s’attendent à récolter plus de 2000 tonnes de pommes de terre.

La production de l’oignon et de la tomate a également connu la même progression. Le Passoré et le Sanguié comme d’autres régions du Burkina Faso, connaissent régulièrement leurs excédents de tomates, de choux, d’oignons et autres produits maraîchers. Le drame au Burkina Faso, c’est que pendant qu’il y a des excédents et des problèmes d’écoulement de la pomme de terre dans le Lorum par exemple, des populations d’une partie du même pays ignorent ce que c’est que ce produit de la terre.

Des potentialités existent donc, c’est l’écoulement des produits agricoles au plan national qui pose problème. A la VIIe édition de la fête de la pomme de terre, le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédégo a traduit son indignation face à la mévente de la production. Tout en signalant que l’Etat ne fait pas le commerce, il a marqué son étonnement au regard du fait que la région du Nord regorge de grands commerçants et d’opérateurs économiques qui ne semblent pas accompagner le processus. "Pourquoi les Nigériens et autres quittent leur pays pour aller vendre leurs oignons en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso ce n’est pas le cas ?", s’est-il interrogé.

A défaut donc d’exporter notre production, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas de frontières imaginaires dans le pays en faisant en sorte que les producteurs de coton dans les Balé ou de la Sissili aient accès à la pomme de terre du Nord. Ce qui veut dire que nos commerçants et autres opérateurs économiques devront apprendre à valoriser d’abord ce que nous produisons, et cela avec un accompagnement de l’Etat et des consommateurs burkinabè.

Au-delà de tout, les problèmes fondamentaux de nos agriculteurs demeurent les difficultés de la transformation, la conservation et l’écoulement. En cela, les usines de tomate de Yako et Loumbila annoncées pour les années à venir sont déjà un exemple à suivre et à saluer (...). Au demeurant, il va falloir changer les mentalités. Tout en investissant pour produire, il faut apprendre à consommer burkinabè. L’Etat devrait prendre les devants.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2008 à 20:24, par weder En réponse à : Investir pour produire et consommer burkinabè

    Le bonheur, on l’apprecis qu’ apres l’avoir perdutTout le monde savais, qu’un jour il aura cette augmentation
    mais rien na ete fait pour que le pauvre ne meur pas de faim .Pouquoi produisions ce que nous ne consommons pas et consommons ce que nous ne produisions pas.
    Revenons au slogant de THOM SANK. Produisions ce que nous consommons et consommons ce que nous produisions.
    weder

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